Communiqué conjointement publié par DEFENDDEFENDERS et ODDH (Observatoire Djiboutien pour la promotion de la démocratie et des droits humains)
Genève-Kampala-Djibouti, 20 septembre 2018 — Les réponses du gouvernement de Djibouti aux recommandations reçues lors de son examen de mai 2018 suscitent davantage de craintes que de confiance, ont déclaré DefendDefenders et l’Observatoire djiboutien pour la promotion de la démocratie et des droits humains (ODDH) aujourd’hui. À la suite de l’adoption du rapport sur l’Examen périodique universel (EPU) de Djibouti par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, DefendDefenders et l’ODDH soulignent que le gouvernement s’est borné à accepter des recommandations vagues, ainsi que le manque de cohérence entre certaines de ses réponses.
« Nous craignons que les incohérences relevées dans les réponses de Djibouti ne reflètent un manque de volonté politique du gouvernement de mettre en œuvre ses obligations », a déclaré Hassan Shire, Directeur exécutif de DefendDefenders. « Il est particulièrement inquiétant que le gouvernement ait accepté de ‘prévenir l’usage excessif de la force contre des civils’, mais qu’il ait rejeté la recommandation, plus précise, l’appelant à ‘améliorer les programmes de formation des forces de sécurité́ pour mettre fin aux actes de répression violente de manifestations pacifiques’ ».
Signe d’un certain double discours, en avril dernier, après sa participation aux « pré-sessions » de l’EPU à Genève, Kadar Abdi Ibrahim a été́ brièvement détenu et son passeport confisqué par des agents du Service de la documentation et de la sécurité (SDS). Il se trouve depuis dans l’impossibilité de quitter le pays. Devant l’ONU, Djibouti a pourtant accepté des recommandations portant sur la lutte contre les actes de menaces, de harcèlement et d’intimidation à l’encontre des défenseurs des droits humains.
« Les autorités devraient immédiatement rendre son passeport à Kadar Abdi Ibrahim », a dit Farah Abdillahi Miguil, Président de l’ODDH. « Conformément à ses obligations en matière de droits humains, Djibouti doit également permettre à tous les acteurs indépendants – défenseurs des droits humains, journalistes, blogueurs, syndicats, organisations non gouvernementales – de mener leurs activités pacifiques sans entraves ».
Djibouti a en outre accepté de ratifier des instruments juridiques internationaux. Il devrait mettre en œuvre cet engagement en ratifiant la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.
DefendDefenders et l’ODDH regrettent que Djibouti ait refusé d’offrir une « invitation ouverte et permanente » aux procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme – des experts indépendants chargés d’évaluer et de faire rapport sur le respect de droits et de libertés spécifiques. Djibouti est l’un des rares États à n’avoir jamais reçu la moindre visite d’un titulaire de mandat de procédure spéciale, et la demande de visite formulée par le Rapporteur spécial sur la liberté de réunion pacifique et d’association, formulée en 2011, reste à ce jour sans réponse.
Le fait que Djibouti se soit engagé à mettre en œuvre neuf recommandations déjà acceptées lors de son EPU de 2013 doit inciter à la prudence. Djibouti s’était engagé à appliquer ces recommandations, qui portent sur la liberté d’expression, l’accès à l’information et sur le droit à la liberté de réunion, il y a cinq ans, mais elles sont restées lettre morte. Nous exhortons Djibouti à passer des paroles aux actes et à mettre en œuvre des réformes réelles, conformément à ses obligations et à
ses engagements.
L’EPU est un processus mis en place par le Conseil des droits de l’homme, l’organe principal des Nations Unies en charge des droits humains. Tous les quatre ans et demi à cinq ans, à Genève (Suisse), la situation en matière de droits humains de chaque État membre de l’ONU est examinée. L’État qui est soumis à cet examen reçoit des recommandations de ses pairs. Les ONG peuvent participer au processus en soumettant des rapports alternatifs, comme celui co-signé par DefendDefenders, et en menant des actions de plaidoyer aux niveaux national et onusien.
— FIN —
Pour davantage d’informations, contacter :
- Farah Abdillahi Miguil, Président, Observatoire djiboutien pour la promotion de la démocratie et des droits humains (ODDH) (Djibouti), [email protected] / +253 77 82 58 58 (français)
- Nicolas Agostini, Représentant auprès des Nations Unies, DefendDefenders (Genève),
[email protected] / +41 79 813 49 91 (anglais, français)
« Nous craignons que les incohérences relevées dans les réponses de Djibouti ne reflètent un manque de volonté politique du gouvernement de mettre en œuvre ses obligations », a déclaré Hassan Shire, Directeur exécutif de DefendDefenders. « Il est particulièrement inquiétant que le gouvernement ait accepté de ‘prévenir l’usage excessif de la force contre des civils’, mais qu’il ait rejeté la recommandation, plus précise, l’appelant à ‘améliorer les programmes de formation des forces de sécurité́ pour mettre fin aux actes de répression violente de manifestations pacifiques’ ».
Signe d’un certain double discours, en avril dernier, après sa participation aux « pré-sessions » de l’EPU à Genève, Kadar Abdi Ibrahim a été́ brièvement détenu et son passeport confisqué par des agents du Service de la documentation et de la sécurité (SDS). Il se trouve depuis dans l’impossibilité de quitter le pays. Devant l’ONU, Djibouti a pourtant accepté des recommandations portant sur la lutte contre les actes de menaces, de harcèlement et d’intimidation à l’encontre des défenseurs des droits humains.
« Les autorités devraient immédiatement rendre son passeport à Kadar Abdi Ibrahim », a dit Farah Abdillahi Miguil, Président de l’ODDH. « Conformément à ses obligations en matière de droits humains, Djibouti doit également permettre à tous les acteurs indépendants – défenseurs des droits humains, journalistes, blogueurs, syndicats, organisations non gouvernementales – de mener leurs activités pacifiques sans entraves ».
Djibouti a en outre accepté de ratifier des instruments juridiques internationaux. Il devrait mettre en œuvre cet engagement en ratifiant la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.
DefendDefenders et l’ODDH regrettent que Djibouti ait refusé d’offrir une « invitation ouverte et permanente » aux procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme – des experts indépendants chargés d’évaluer et de faire rapport sur le respect de droits et de libertés spécifiques. Djibouti est l’un des rares États à n’avoir jamais reçu la moindre visite d’un titulaire de mandat de procédure spéciale, et la demande de visite formulée par le Rapporteur spécial sur la liberté de réunion pacifique et d’association, formulée en 2011, reste à ce jour sans réponse.
Le fait que Djibouti se soit engagé à mettre en œuvre neuf recommandations déjà acceptées lors de son EPU de 2013 doit inciter à la prudence. Djibouti s’était engagé à appliquer ces recommandations, qui portent sur la liberté d’expression, l’accès à l’information et sur le droit à la liberté de réunion, il y a cinq ans, mais elles sont restées lettre morte. Nous exhortons Djibouti à passer des paroles aux actes et à mettre en œuvre des réformes réelles, conformément à ses obligations et à
ses engagements.
L’EPU est un processus mis en place par le Conseil des droits de l’homme, l’organe principal des Nations Unies en charge des droits humains. Tous les quatre ans et demi à cinq ans, à Genève (Suisse), la situation en matière de droits humains de chaque État membre de l’ONU est examinée. L’État qui est soumis à cet examen reçoit des recommandations de ses pairs. Les ONG peuvent participer au processus en soumettant des rapports alternatifs, comme celui co-signé par DefendDefenders, et en menant des actions de plaidoyer aux niveaux national et onusien.
— FIN —
Pour davantage d’informations, contacter :
- Farah Abdillahi Miguil, Président, Observatoire djiboutien pour la promotion de la démocratie et des droits humains (ODDH) (Djibouti), [email protected] / +253 77 82 58 58 (français)
- Nicolas Agostini, Représentant auprès des Nations Unies, DefendDefenders (Genève),
[email protected] / +41 79 813 49 91 (anglais, français)