LE MONDE |
La tenue d'un débat télévisé entre les deux candidats, réclamée par de nombreux citoyens, a été annulée. Si Soumaïla Cissé s'est dit disposé à se prêter à l'exercice, "IBK" a décliné l'offre : "C'est une bouée de sauvetage que nous ne voulons pas jeter à M. Cissé", explique Mahamadou Camara, le directeur de campagne de M. Keïta.
Alors que Soumaïla Cissé se concentre sur des propositions concrètes, "IBK" préfère jouer sur son image d'homme fort, dans un pays encore traumatisé par l'offensive rebelle de janvier 2012 qui avait coupé le Mali en deux jusqu'à l'intervention militaire française un an plus tard, et distille les formules incantatoires. Les meetings annoncés par les candidats ont été annulés. Seuls des spots télévisés ont été diffusés.
Dimanche, cent observateurs européens seront déployés dans le sud du pays. Les différents problèmes relevés lors du premier tour (achat de votes, problèmes d'identification des électeurs, bourrage d'urnes...) ont été considérés comme mineurs par la Cour.
Traités de "versatiles" et d'"opportunistes" par le camp de Soumaïla Cissé, les candidats éliminés du second tour ont été nombreux à rallier Ibrahim Boubacar Keïta, le candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM) : 22 sur 25. Dramane Dembélé, du parti historique malien Adema, dont sont issus les deux favoris et qui compte le plus de députés à l'Assemblée nationale, a ainsi rejoint IBK. Avec près de 10 % des voix, il était arrivé en troisième position le 28 juillet.
MAIGRE OPPOSITION
M. Keita peut aussi s'appuyer sur les putschistes et leurs proches, tels qu'Oumar Mariko, du parti SADI, ainsi que sur un collectif de "jeunes candidats" malheureux créé dans la semaine, tels que Moussa Mara ou le fils de l'ancien chef d'Etat Moussa Traoré. Il peut également compter sur des proches d'Amadou Toumani Touré, le président renversé par le coup d'Etat du 22 mars 2012, tels qu'Aïchata "Chato" Cissé, la seule femme candidate. En cas de victoire du camp "IBK", c'est donc une maigre opposition qui s'opposera au chef d'Etat.
Le nouveau président aura fort à faire pour relever le Mali : résoudre la crise au Nord, lutter contre la corruption, redonner confiance en l'Etat... Alassane Ouattara, le président de la Côte d'Ivoire, se plaît à rappeler que l'élu disposera d'un "mandat de transition".
Ce point de vue est partagé par les ex-putschistes, dont l'un prévient : "L'état de grâce ne sera pas long. Le nouveau président devra rapidement donner de vrais gages de changement, ou il s'exposera à une nouvelle crise." Leur chef, Amadou Haya Sanogo, démissionnera de ses fonctions de chef du Comité de réforme de l'armée le jour de l'investiture du président élu, qui devrait avoir lieu à la mi-septembre. La tenue d'élections législatives pourrait intervenir dans la foulée, afin que les députés soient en place pour la session budgétaire du 15 octobre.
Quant au président intérimaire, Dioncounda Traor é, et à son premier ministre, Django Sissoko, ils pourront se targuer d'avoir mené une transition réussie aux yeux des observateurs : le pari des élections aura été tenu. – (Intérim.)
Alors que Soumaïla Cissé se concentre sur des propositions concrètes, "IBK" préfère jouer sur son image d'homme fort, dans un pays encore traumatisé par l'offensive rebelle de janvier 2012 qui avait coupé le Mali en deux jusqu'à l'intervention militaire française un an plus tard, et distille les formules incantatoires. Les meetings annoncés par les candidats ont été annulés. Seuls des spots télévisés ont été diffusés.
Dimanche, cent observateurs européens seront déployés dans le sud du pays. Les différents problèmes relevés lors du premier tour (achat de votes, problèmes d'identification des électeurs, bourrage d'urnes...) ont été considérés comme mineurs par la Cour.
Traités de "versatiles" et d'"opportunistes" par le camp de Soumaïla Cissé, les candidats éliminés du second tour ont été nombreux à rallier Ibrahim Boubacar Keïta, le candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM) : 22 sur 25. Dramane Dembélé, du parti historique malien Adema, dont sont issus les deux favoris et qui compte le plus de députés à l'Assemblée nationale, a ainsi rejoint IBK. Avec près de 10 % des voix, il était arrivé en troisième position le 28 juillet.
MAIGRE OPPOSITION
M. Keita peut aussi s'appuyer sur les putschistes et leurs proches, tels qu'Oumar Mariko, du parti SADI, ainsi que sur un collectif de "jeunes candidats" malheureux créé dans la semaine, tels que Moussa Mara ou le fils de l'ancien chef d'Etat Moussa Traoré. Il peut également compter sur des proches d'Amadou Toumani Touré, le président renversé par le coup d'Etat du 22 mars 2012, tels qu'Aïchata "Chato" Cissé, la seule femme candidate. En cas de victoire du camp "IBK", c'est donc une maigre opposition qui s'opposera au chef d'Etat.
Le nouveau président aura fort à faire pour relever le Mali : résoudre la crise au Nord, lutter contre la corruption, redonner confiance en l'Etat... Alassane Ouattara, le président de la Côte d'Ivoire, se plaît à rappeler que l'élu disposera d'un "mandat de transition".
Ce point de vue est partagé par les ex-putschistes, dont l'un prévient : "L'état de grâce ne sera pas long. Le nouveau président devra rapidement donner de vrais gages de changement, ou il s'exposera à une nouvelle crise." Leur chef, Amadou Haya Sanogo, démissionnera de ses fonctions de chef du Comité de réforme de l'armée le jour de l'investiture du président élu, qui devrait avoir lieu à la mi-septembre. La tenue d'élections législatives pourrait intervenir dans la foulée, afin que les députés soient en place pour la session budgétaire du 15 octobre.
Quant au président intérimaire, Dioncounda Traor é, et à son premier ministre, Django Sissoko, ils pourront se targuer d'avoir mené une transition réussie aux yeux des observateurs : le pari des élections aura été tenu. – (Intérim.)