Le Cameroun entend tout faire pour respecter les normes internationales en matière de démographie. Dix ans après le 3ème Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH), le président de la République Paul Biya a donc signé le 15 septembre 2015, un important décret organisant la quatrième opération du genre, après celles de 1976, 1987 et 2005. Mais tout porte à croire que ce n’est pas en cette année 2015 que le quatrième recensement sera bel et bien organisé, car plusieurs réglages techniques restent encore à faire sur le terrain. Cela étant, selon une source proche du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), le gouvernement camerounais s’est déjà doté d’outils de dernière génération, nécessaires pour mener à bien les opérations de dénombrement sur le terrain. Sur le plan pratique, la coordination nationale qui conduit les opérations du recensement sur l’ensemble du territoire national, est assurée par le Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population (Bucrep). Bien plus, l’on indique qu’une enveloppe de près d’un milliard de FCFA avait déjà été mobilisée pour le financement de la phase préparatoire, avant le recensement proprement dit qui va mobiliser 30 000 personnes (agents recenseurs, chefs d’équipes et contrôleurs). Enfin, l’opération de mise à jour de la base cartographique est bien avancée, et il ne reste que la délimitation des zones de dénombrement. A titre de rappel, selon le Bucrep, le Cameroun comptait 17.463.836 habitants en 2005, composés de 8.831.800 femmes et 8.632.036 hommes, plus de la moitié de la population ayant moins de 18 ans et le poids démographique des enfants âgés de moins de 15 ans se situant à 43,6%. Mais ce n’est que cinq ans plus tard que le résultat du 3ème recensement a été officiellement rendu public, pour une population du pays évaluée alors à 20 millions d’habitants. Comme dans tous les pays du monde, l’importance d’un recensement de la population n’est plus à démontrer. Surtout qu’au Cameroun, l’opération est effectuée en même temps que sont recueillis les indicateurs essentiels portant sur l’habitat. Il s’agit de ressortir des interrelations entre population et développement, à travers les statistiques, les indicateurs et les analyses thématiques approfondies qui peuvent en découler. L’utilisation de ces résultats est d’une importance capitale dans la conception, la formulation, la mise en œuvre et l’évaluation des stratégies politiques, programmes nationaux et sectoriels, en rapport avec le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce), en tenant compte des exigences de bonne gouvernance, de la décentralisation, sans oublier les programmes de recherche et d’enseignement. De plus en plus, les opérations de recensement s’améliorent au fil des années en Afrique, avec l’avènement des nouvelles technologiques de l’information et de la communication. Pour ce qui est du Cameroun, en attendant l’annonce de la période exacte de l’opération, le gouvernement confirme bien son engagement à organiser plus ou moins, tous les dix ans, un recensement de sa population, ceci en conformité avec les recommandations des Nations-Unies.
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