Les présidents congolais Denis SASSOU NGUESSO et camerounais Paul BIYA ont été reçus, tour à tour, un quart d'heure par François Hollande, le 13 octobre, en marge du 14e Sommet de la francophonie. Ils ont respectivement eu droit à une "sortie" sur les droits de l'homme et une fin de non-recevoir sur le dossier des biens mal acquis (BMA) de la part du président français.
Avec Paul BIYA, François HOLLANDE a longuement évoqué -pour mieux le défendre- le cas de Michel-Thierry ATANGANA, un Français emprisonné depuis 1997 dans l'affaire Epervier. Le 4 octobre, ce dernier, défendu à Paris par Rémi BAROUSSE (cabinet Froment-Meurice & associés), a écopé d'une nouvelle peine de vingt ans de prison après un procès expéditif.
Aucun chef d'Etat français n'avait jusqu'à présent abordé frontalement le sujet. Paul BIYA n'a pas réagi, se contentant d'écouter son homologue.
Côté congolais, SASSOU NGUESSO a pris les devants dès le début de la rencontre en se plaignant de l'affaire des BMA, qui "pose un problème dans la relation bilatérale". Le président congolais s'est dit "victime d'un acharnement".
François HOLLANDE lui a rétorqué qu'il ne fera pas obstacle à la justice sur ce dossier, confirmant des propos tenus le 12 octobre à Dakar, lors de la conférence de presse ayant ponctué son entretien avec Macky SALL. Le président français avait alors affirmé devant les journalistes : "Nous serons intraitables dans cette affaire et refuserons toutes pressions et espèces d'influence".
Les questions économiques, en particulier les projets de l'Agence française de développement (AFD), ont également été abordées au cours de ces deux entretiens, organisés dans la salle de la délégation française à l'Assemblée du peuple de Kinshasa.