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ALIMENTATION: Augmentation de la demande de céréales en Afrique


Alwihda Info | Par - 12 Octobre 2012



ALIMENTATION: Augmentation de la demande de céréales en Afrique

ADDIS ABEBA, 11 octobre 2012 (IRIN) - Du pain, des tourtes, des pâtes et des pâtisseries – l’apparition de

nouveaux modes de consommation alimentaire en Afrique, qui est une conséquence de l’urbanisation,

entraîne une augmentation de la demande de blé, qui fait grimper le coût des importations et complique la

question de la sécurité alimentaire.

De nouvelles recherches suggèrent que la capacité des fermiers africains à répondre à la demande a été

sous-estimée : la production de blé des fermiers de l’est et du sud de l’Afrique ne représenterait que 10 à

25 pour cent du potentiel biologique et économique de leurs terres. Une activité potentiellement lucrative,

qui leur permettrait de faire face à l’augmentation mondiale du prix des denrées alimentaires, a donc été

négligée.

L’étude, qui a été réalisée par le Centre international d'amélioration du maïs et du blé (CIMMYT) et l’Institut

international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), a conclu que, grâce à l’« utilisation

appropriée d’engrais et à d’autres investissements », la culture irriguée du blé serait viable d’un point de

vue écologique et économique sur 20 à 100 pour cent des terres arables de 12 pays inclus dans l’étude,

selon la modélisation mathématique avancée.

L’étude, qui a été publiée lors d’une

 

conférence de cinq jours sur le thème du blé à Addis Abeba, montre

que les terres de trois pays – le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda – offrent le meilleur potentiel pour la

production de blé, selon les projections qui prennent en compte l’état du sol, les conditions de production et

l’accès au marché.

Le CIMMYT, l’Institut éthiopien de recherche agricole, le Centre international pour la recherche agricole

dans les zones arides, l’Union africaine et d’autres partenaires devraient annoncer le lancement d’une

initiative visant à stimuler la production de blé à l’occasion de la conférence.

Augmentation de la demande

Le coût élevé des importations devrait stimuler la production nationale : en 2012, les pays africains vont en

effet dépenser 12 milliards de dollars pour importer 40 tonnes de blé, a indiqué le CIMMYT.

«Nous ne recommandons pas la culture du blé lorsque les conditions de culture (climat et terres) ne sont

pas bonnes, nous préférons insister sur le renforcement des services, le développement de variétés

améliorées et l’utilisation d’engrais», a dit Hans-Joachim Braun, directeur du Programme mondial pour le

blé du CIMMYT.

D’ici 2025, quelque 700 millions de personnes – soit plus de la moitié de la population actuelle de l’Afrique

– vivra en ville, et c’est maintenant qu’il faut préparer cette évolution démographique, a prévenu Bekele
Shiferaw, auteur principal de l’étude publiée par le CIMMYT et l’IFPRI.

La demande de blé a enregistré une augmentation rapide – environ 45 pour cent entre 2000 et 2009 – a

indiqué Nicole Mason de l’université d’État du Michigan (MSU) et auteur principal d’une étude réalisée par

MSU et le CIMMYT sur la consommation de blé en Afrique subsaharienne.

«La demande de blé augmente plus vite que la demande de riz, et elle comble le déficit de céréales en

Afrique depuis quelques années», a dit Mme Mason.

La consommation de maïs est toujours supérieure à la consommation de blé dans la plupart des pays, et

notamment les pays les plus pauvres de l’Afrique du Sud. On note cependant une augmentation de la

demande de blé dans les centres urbains, dont les habitants se tournent de plus en plus vers les denrées

alimentaires pratiques pour le consommateur et produites industriellement avec de la farine de blé

transformée. En moyenne, les consommateurs dépensent davantage d’argent pour le blé que pour toute

autre céréale dans les villes de Lusaka et Kitwe en Zambie, Maputo au Mozambique et Nairobi au Kenya,

selon l’étude réalisée par Mme Mason.

Renforcer la sécurité alimentaire

Des pays comme la Zambie ont déjà relancé leur production de blé et sont autosuffisants, stimulés par la

demande et les profits, a indiqué Davies Lungu, un phytogénéticien de l’université de Zambie. « Une tonne

de blé coûte 350 dollars et une tonne de maïs coûte environ 150 dollars en Zambie ».

Atteindre l’autosuffisance en blé ne garantit pas une meilleure sécurité alimentaire, c’est-à-dire l’accès de

tous à une nourriture de qualité, a noté Mme Mason.

Réduire le coût des importations permettrait toutefois de renforcer la capacité des pays et des

consommateurs à faire face à l’augmentation brutale des prix, a indiqué M. Hodson du CIMMYT.

Le blé, dont la culture a débuté en Mésopotamie (sud de la Turquie, Irak et Syrie) avant de s’étendre au

nord de l’Afrique et à l’Éthiopie, résiste également beaucoup mieux aux températures extrêmes que les

autres cultures de base, a souligné M. Braun. «C’est un bon investissement dans le contexte du

changement climatique».

http://www.irinnews.org/fr/Report/96516/ALIMENTATION-Nous-voulons-du-blé-
Augmentation-de-la-demande-de-céréales-en-Afrique


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