Liberté Sans Frontière (LSF), une organisation de défense des droits de l'Homme, se dit pessimiste sur le déroulement rapide du procès de l'ancien dictateur Hissène Habré.
Dans un communiqué de presse distribué, lundi, par Liberté Sans Frontière, le Secrétaire général adjoint, a émis des doutes sur la volonté réelle des autorités sénégalaises sur le jugement de l'ancien dictateur Hissène Habré. "Les autorités sénégalaises nous ont habituées à des voltes faces et nous ne croyons à aucune mesure théorique de la part du Sénégal, nous voulons voir les mesures pratiques", a ainsi souligné M. Joseph Criand, Secrétaire général adjoint de LSF.
L'organisation reconnaît toutefois que la création d'un tribunal spécial pour faire juger l'ex-dictateur Hissène Habré marque un tournant historique, mais estime que Habré doit être immédiatement arrêté pour démontrer la bonne foi du Sénégal et également pour éviter toute tentative d'évasion comme celle de Charles Taylor.
Hissène Habré, chef des Forces armées du Nord (FAN) renversa Goukouni Oueddei le 7 juin 1982 pour occuper le poste de président de la République. Le poste de Premier ministre fut supprimé le 19 juin et plusieurs opposants politiques furent exécutés. Habré transforma les FAN en armée régulière (FANT), puis créa une police politique, la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS ) responsable de milliers d'enlèvements et d'assassinats politiques. Le Gouvernement d'union nationale de transition (GUNT), animé par Goukouni Oueddei, chassé du pouvoir par les forces d'Hissène Habré, se retire dans le nord du Tchad. Il est aidé par la Libye qui annexe depuis 1973 la bande d'Aozou. La guerre s'aggrave en 1983 et les forces libyennes occupent le nord du Tchad jusqu’à la contre-offensive des forces d'Habré qui aboutit en mars 1987 à la reconquête du Nord avec le soutien de l’armée française (Opération Manta ). Durant le conflit, les États-Unis auraient utilisé une base clandestine au Tchad pour entraîner des soldats libyens capturés et les organiser en force anti-Kadhafi. Ils auraient également fourni un support militaire et organisationnel à la DDS. L'aide de la France et des États-Unis a été décisive. L'occupation libyenne a pris fin en mars 1987. Un cessez-le-feu a été signé en septembre 1987, consacrant la victoire d'Habré. Les relations diplomatiques furent rétablies en octobre 1988.
Idriss Déby le renversa le 1er décembre 1990 et Habré trouva refuge au Sénégal.
Hissène Habré est soupçonné d'être responsable de la mort de presque 40 000 personnes.
En novembre 1990, à la veille du renversement du régime, 300 détenus politiques furent exécutés sommairement.
En janvier 1992, après le renversement du régime Habré, plusieurs fosses communes ont été découvertes à 25 km de la capitale. Certaines fosses contenaient jusqu'à 150 squelettes des détenus exécutés par la tristement célèbre police politique (DDS). Le rapport de la commission d'enquête comptabilise quelque 80 000 orphelins produit par la terreur du régime Habré.
Des poursuites contre lui sont engagées en Belgique en application de la loi de compétence universelle qui, bien qu'abrogée en 2003, s'applique dans ce cas précis (certains plaignants ayant acquis la nationalité belge). Un mandat d'arrêt international, assorti d'une demande d'arrestation immédiate, est délivré par la justice belge le 19 septembre 2005 et transmis aux autorités sénégalaises. Après son arrestation le 15 novembre et une garde à vue de quelques jours, Hissène Habré est relâché, la justice sénégalaise s'étant finalement déclarée incompétente et l'affaire portée au niveau de l'Union africaine.
En juillet 2006, le Sénégal, est mandaté par l'Union africaine pour juger Hissène Habré pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et actes de torture. Le Sénégal a alors engagé une série de réformes législatives et adopté un amendement constitutionnel afin de juger l'ancien dictateur tchadien. Les autorités sénégalaises ont cependant suspendu leur action judiciaire à la prise en charge, par la communauté internationale en général et à l'UA en particulier, de la totalité des fonds nécessaires pour le procès, estimée à 27,4 millions d'euros[[3]]url:http://fr.wikipedia.org/wiki/Hiss%C3%A8ne_Habr%C3%A9#cite_note-2 .
Le 15 août 2008, il est condamné à mort par contumace pour crimes contre l'humanité par un tribunal de N'Djaména.
Dans un communiqué de presse distribué, lundi, par Liberté Sans Frontière, le Secrétaire général adjoint, a émis des doutes sur la volonté réelle des autorités sénégalaises sur le jugement de l'ancien dictateur Hissène Habré. "Les autorités sénégalaises nous ont habituées à des voltes faces et nous ne croyons à aucune mesure théorique de la part du Sénégal, nous voulons voir les mesures pratiques", a ainsi souligné M. Joseph Criand, Secrétaire général adjoint de LSF.
L'organisation reconnaît toutefois que la création d'un tribunal spécial pour faire juger l'ex-dictateur Hissène Habré marque un tournant historique, mais estime que Habré doit être immédiatement arrêté pour démontrer la bonne foi du Sénégal et également pour éviter toute tentative d'évasion comme celle de Charles Taylor.
Hissène Habré, chef des Forces armées du Nord (FAN) renversa Goukouni Oueddei le 7 juin 1982 pour occuper le poste de président de la République. Le poste de Premier ministre fut supprimé le 19 juin et plusieurs opposants politiques furent exécutés. Habré transforma les FAN en armée régulière (FANT), puis créa une police politique, la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS ) responsable de milliers d'enlèvements et d'assassinats politiques. Le Gouvernement d'union nationale de transition (GUNT), animé par Goukouni Oueddei, chassé du pouvoir par les forces d'Hissène Habré, se retire dans le nord du Tchad. Il est aidé par la Libye qui annexe depuis 1973 la bande d'Aozou. La guerre s'aggrave en 1983 et les forces libyennes occupent le nord du Tchad jusqu’à la contre-offensive des forces d'Habré qui aboutit en mars 1987 à la reconquête du Nord avec le soutien de l’armée française (Opération Manta ). Durant le conflit, les États-Unis auraient utilisé une base clandestine au Tchad pour entraîner des soldats libyens capturés et les organiser en force anti-Kadhafi. Ils auraient également fourni un support militaire et organisationnel à la DDS. L'aide de la France et des États-Unis a été décisive. L'occupation libyenne a pris fin en mars 1987. Un cessez-le-feu a été signé en septembre 1987, consacrant la victoire d'Habré. Les relations diplomatiques furent rétablies en octobre 1988.
Idriss Déby le renversa le 1er décembre 1990 et Habré trouva refuge au Sénégal.
Hissène Habré est soupçonné d'être responsable de la mort de presque 40 000 personnes.
En novembre 1990, à la veille du renversement du régime, 300 détenus politiques furent exécutés sommairement.
En janvier 1992, après le renversement du régime Habré, plusieurs fosses communes ont été découvertes à 25 km de la capitale. Certaines fosses contenaient jusqu'à 150 squelettes des détenus exécutés par la tristement célèbre police politique (DDS). Le rapport de la commission d'enquête comptabilise quelque 80 000 orphelins produit par la terreur du régime Habré.
Des poursuites contre lui sont engagées en Belgique en application de la loi de compétence universelle qui, bien qu'abrogée en 2003, s'applique dans ce cas précis (certains plaignants ayant acquis la nationalité belge). Un mandat d'arrêt international, assorti d'une demande d'arrestation immédiate, est délivré par la justice belge le 19 septembre 2005 et transmis aux autorités sénégalaises. Après son arrestation le 15 novembre et une garde à vue de quelques jours, Hissène Habré est relâché, la justice sénégalaise s'étant finalement déclarée incompétente et l'affaire portée au niveau de l'Union africaine.
En juillet 2006, le Sénégal, est mandaté par l'Union africaine pour juger Hissène Habré pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et actes de torture. Le Sénégal a alors engagé une série de réformes législatives et adopté un amendement constitutionnel afin de juger l'ancien dictateur tchadien. Les autorités sénégalaises ont cependant suspendu leur action judiciaire à la prise en charge, par la communauté internationale en général et à l'UA en particulier, de la totalité des fonds nécessaires pour le procès, estimée à 27,4 millions d'euros[[3]]url:http://fr.wikipedia.org/wiki/Hiss%C3%A8ne_Habr%C3%A9#cite_note-2 .
Le 15 août 2008, il est condamné à mort par contumace pour crimes contre l'humanité par un tribunal de N'Djaména.