Al-Jazeera : Un officier égyptien appelle les journalistes au respect de la liberté d’expression

Une première dans l'histoire de la presse. En Egypte, des spécialistes de la presse appellent à l'expulsion de la salle d'une conférence de presse au Caire, la télévision Aljazeera. Prenant la parole, un officier porte parole de la police déclare qu'il faut respecter la liberté d'expression!!!! Une première dans la vie de la presse. En refusant de couvrir les manifestations des frères musulmans et en retirant le droit aux autres télévisions de combler le vide, la presse égyptienne se heurte à la liberté d’expression et ternit ainsi l’image qu’elle vient de redorer après la chute de Hosni Moubarak. On aurait cru que cette époque est déjà révolue avec la chute du président Moubarak. Or, ces derniers temps, on constate que la presse égyptienne fait l'éloge de l'armée qui a renversé un régime démocratiquement élu, fermé les cinq télévisions des frères musulmans, interdit leur presse écrite, fermé leurs bureaux, pourchasse encore les leaders des frères musulmans et massacré 54 islamistes. Le crime de la télévision Aljazeera est d’avoir transmis, en direct, le massacre commis par l’armée le 8 juillet devant le club de la garde présidentielle. Les antis Morsi qui auraient souhaité un massacre parfait, estiment toutefois le renvoi de Aljazeera du territoire égyptien. Ce n’est pas la première fois que la chaîne essuie des accusations de la part des pro putschistes. Au lendemain du coup d’état, l’armée a fait une irruption dans les studios de la chaîne qatarie, pour sceller leurs bureaux avant d’arrêter les journalistes.
Le média marocain indépendant Lakome, repris par Courrier International, écrivait en mars qu'Al Jazeera était en perte de vitesse "dans plusieurs pays du 'printemps arabe' comme la Tunisie, l'Egypte et la Libye". Et rappelait qu'en novembre, des manifestants avaient attaqué le bureau d'Al Jazeera au Caire, accusant la chaîne d'être biaisée.