C’est avec un grand étonnement et avec indignation que le Cercle Belgo-Africain pour la Promotion Humaine (asbl CEBAPH),a appris le décès d'un Camerounais à Boukhalef à la suite d'une opération de police. Que s'est-il réellement passé ? Selon nos sources, le mercredi 4 décembre dernier au quartier Boukhalef à Tanger, lors d’une opération de police, un citoyen camerounais est mort après avoir été retrouvé gisant dans une marre de sang au pied de l’immeuble de plusieurs niveaux où il résidait. Les habitants, migrants subsahariens pour la plupart, ont immédiatement crié leur colère dans la rue pour dénoncer la brutalité des opérations de police.
Selon Yassine Lachiri, journaliste à Tanger, en trois mois, c’est le troisième cas de décès de migrant subsaharien au cours d’opération de police à Tanger.
Le jeune homme décédé était un Camerounais en contact avec le Haut Commissariat aux réfugiés, explique un témoin de la rafle à RFI. Alors que la police procédait, en début d’après-midi, à une série d’arrestations dans l’immeuble où il résidait, le jeune homme aurait tenté de résister. Quelques instants plus tard, son corps sans vie gisait en bas de son immeuble.
Selon un résident, Boukhalef est habité par des Africains subsahariens, notamment des Camerounais et des Sénégalais car les prix des logements sont plus bas que dans le reste de la ville. Quand la police les arrête, ils sont renvoyés dans le désert, à la frontière algérienne. Mais de là, tous finissent par revenir à Oujda, ville frontalière, puis à Tanger.
Le Maroc, qui multiplie les voyages d’affaire en Afrique subsaharienne, continue à traiter avec violence et mépris les ressortissants venus de cette région. Tandis que les naufrages se poursuivent dans les eaux de la Méditerranée, aujourd’hui banalisés tant ils ont été nombreux depuis la création de l’espace Schengen, les migrants qui vivent au Maroc continuent à vivre le calvaire. Au calvaire quotidien de vivre dans la précarité la plus absolue, dans des logements indignes, sans perspective de travail régulier, sans accès aux soins, s’ajoutent :
Ils font état de l’indifférence, voire de la complaisance, de la police lorsque certains d’entre eux ou d’entre elles, victimes d’agressions racistes et/ou sexistes, demandent aide et protection.
Par conséquent, l'asbl CEBAPH exhorte le gouvernement marocain
- A mettre sur pied une commission d'enquête indépendante qui déterminera les circonstances du décès de ce Camerounais.
- A tout mettre en oeuvre pour que soient respectés les droits des migrants
- A réaffirmer le droit de tout citoyen à être traité dans la dignité et le respect
Nous dénonçons
- Tout acte de discrimination, violence ou racisme dont les subsahariens pourraient être victimes au Maroc
- les violences toutes particulières dont sont victimes les migrants au Maroc,
Et en particulier
- le recours répété aux rafles massives et expulsions vers la frontière algérienne dont sont régulièrement victimes les migrants au Maroc, quelle que soit leur situation légale et personnelle
-le recours de plus en plus systématique à la confiscation illégale des passeports et pièces d’identité.
-Appelle les différentes composantes des mouvements des droits humains et démocratique marocains à agir d’urgence pour l’élaboration de formes d’action commune pour affronter cette offensive visant les droits et libertés au Maroc et de lutter contre l’impunité quant aux scènes de violences policières.
-Appelle l’ensemble des Etats africains, dont le Maroc, à orienter leur politiques de coopération dans le sens d’un rapprochement réel entre les peuples et au service de leur sécurité dans l’ensemble du continent.
Fait à Bruxelles 06 décembre 2013.
Kadji Toukam Tchuessa Elie
Président de l’asbl CEBAPH
Selon Yassine Lachiri, journaliste à Tanger, en trois mois, c’est le troisième cas de décès de migrant subsaharien au cours d’opération de police à Tanger.
Le jeune homme décédé était un Camerounais en contact avec le Haut Commissariat aux réfugiés, explique un témoin de la rafle à RFI. Alors que la police procédait, en début d’après-midi, à une série d’arrestations dans l’immeuble où il résidait, le jeune homme aurait tenté de résister. Quelques instants plus tard, son corps sans vie gisait en bas de son immeuble.
Selon un résident, Boukhalef est habité par des Africains subsahariens, notamment des Camerounais et des Sénégalais car les prix des logements sont plus bas que dans le reste de la ville. Quand la police les arrête, ils sont renvoyés dans le désert, à la frontière algérienne. Mais de là, tous finissent par revenir à Oujda, ville frontalière, puis à Tanger.
Le Maroc, qui multiplie les voyages d’affaire en Afrique subsaharienne, continue à traiter avec violence et mépris les ressortissants venus de cette région. Tandis que les naufrages se poursuivent dans les eaux de la Méditerranée, aujourd’hui banalisés tant ils ont été nombreux depuis la création de l’espace Schengen, les migrants qui vivent au Maroc continuent à vivre le calvaire. Au calvaire quotidien de vivre dans la précarité la plus absolue, dans des logements indignes, sans perspective de travail régulier, sans accès aux soins, s’ajoutent :
- Contrôles policiers au faciès
- Confiscation hors de tout cadre légal et non restitution de papiers d’identité, de téléphones, argent et autres objets personnels
- Rafles et descentes de police dans les quartiers ou les forêts où se concentrent des migrants
- Violences policières
- Refoulements massifs à la frontière algérienne
Ils font état de l’indifférence, voire de la complaisance, de la police lorsque certains d’entre eux ou d’entre elles, victimes d’agressions racistes et/ou sexistes, demandent aide et protection.
Par conséquent, l'asbl CEBAPH exhorte le gouvernement marocain
- A mettre sur pied une commission d'enquête indépendante qui déterminera les circonstances du décès de ce Camerounais.
- A tout mettre en oeuvre pour que soient respectés les droits des migrants
- A réaffirmer le droit de tout citoyen à être traité dans la dignité et le respect
Nous dénonçons
- Tout acte de discrimination, violence ou racisme dont les subsahariens pourraient être victimes au Maroc
- les violences toutes particulières dont sont victimes les migrants au Maroc,
Et en particulier
- le recours répété aux rafles massives et expulsions vers la frontière algérienne dont sont régulièrement victimes les migrants au Maroc, quelle que soit leur situation légale et personnelle
-le recours de plus en plus systématique à la confiscation illégale des passeports et pièces d’identité.
-Appelle les différentes composantes des mouvements des droits humains et démocratique marocains à agir d’urgence pour l’élaboration de formes d’action commune pour affronter cette offensive visant les droits et libertés au Maroc et de lutter contre l’impunité quant aux scènes de violences policières.
-Appelle l’ensemble des Etats africains, dont le Maroc, à orienter leur politiques de coopération dans le sens d’un rapprochement réel entre les peuples et au service de leur sécurité dans l’ensemble du continent.
Fait à Bruxelles 06 décembre 2013.
Kadji Toukam Tchuessa Elie
Président de l’asbl CEBAPH