BAD : L'Afrique en grand et en bloc avec Bedoumra Kordjé, candidat du Tchad
Alwihda Info & Anadolu Angency : Selon la candidate capverdienne, Cristina Duarte, il n’est pas question de faire la révolution ni de réinventer la roue de la BAD. Mr Bédoumra, pensez-vous que la reforme stratégique de cette institution est une nécessité pour l’économie africaine ou une option ? Pourquoi ?
Bedoumra Kordjé : Je ne sais pas ce que vous entendez par réforme stratégique mais il convient de rappeler que la BAD travaille sur la base de la stratégie décennale (2013-2022) approuvée par le Conseil d’administration après une concertation avec les pays membres et le secteur privé africain.
Ce qui signifie que toute action doit prendre en compte les acquis importants de la BAD grâce auxquels elle s’est fait une réputation internationale et une bonne cote. Aussi, mes priorités et mes actions qui sont l’émanation de cette stratégie ne sont-elles pas en contradiction avec celles de la BAD, bien au contraire ; elles se situent dans une optique de consolidation de ces acquis et seront fondées sur la promotion de l’esprit BAD qu’il faut renforcer et amplifier autour la bonne gouvernance. En fait, l’acuité et l’urgence des problèmes de développement qui continuent à défier les pays africains, appellent des actions de plus en plus énergiques pour dynamiser et rendre plus efficace la BAD sur le terrain ; cela devra consister entre autres mesures, à la débarrasser de certaines lourdeurs, voire lenteurs, qui plombent l’exécution diligente des projets et réduisent son efficacité. Mes priorités seront focalisées sur le renforcement de la Banque, afin de la rendre plus efficace en terme de performance dans la réalisation des opérations, pour permettre de répondre aux préoccupations immédiates du continent africain. Ces priorités portent sur (i) l’emploi des jeunes et l’autonomisation des femmes, (ii) l’intégration régionale, (iii) la sécurité et la paix et (iv) le développement du capital humain.
Les chefs d’Etats et de Gouvernement réunies à la 12ème session ordinaire de la CEMAC qui s’est tenue le 06 mai dernier à Libreville, ont soutenu unanimement la candidature du Tchad à la BAD. Pensez vous que la sous région d’Afrique centrale est déjà un acquis pour les échéances a venir ?
Indéniablement, ma candidature est avant tout celle de l’Afrique centrale dont il faut rappeler qu’elle est la seule sous-région africaine à n’avoir jamais placé un de ses ressortissants à la présidence de la BAD depuis la création de cette institution il y a déjà 50 ans. Situation elle voudrait légitimement réparer afin de pouvoir apporter sa contribution au développement de l’Afrique. Cette volonté de soutenir ma candidature a été très clairement exprimée par l’Afrique centrale dès la Session du Conseil des Ministres des États membres de la CEEAC organisée du 21 au 22 Novembre 2014 à N’Djamena au Tchad. Ce soutien a été réitéré lors de la 12ème session ordinaire de la CEMAC qui s’est tenue le 06 mai dernier à Libreville.
Mais au-delà de la CEEAC et de la CEMAC, des pays amis, des ONG sous régionales et des personnalités influentes du continent et au-delà, ont exprimé leur desiderata de voir quelqu’un capable de prendre cette banque en main, de la faire avancer, toute considération qui a dû peser sur le consensus en faveur de ma candidature au niveau de l’Afrique Centrale et des autres pays africains et non-africains qui sont nombreux à soutenir cette candidature.
Quelle est votre appréciation du mandat de Donald Kaberuka, l’ex président de la BAD ?
En toute honnêteté, il faut reconnaître que le Président Kaberuka a porté la Banque à une échelle supérieure, dans un continent en profonde transformation. Sous son mandat qui a pris le relais des actions engagées par les Prédécesseurs, la BAD a notamment (i) retrouvé sa solidité financière (notation AAA par les agences) et l’a maintenue de manière constante depuis juillet 2003, (ii) donné la preuve de sa capacité à mobiliser des ressources destinées au développement des Pays Membres Régionaux, (iii) accru le volume et l’envergure de ses interventions tant en faveur du secteur public que du secteur privé et (iv) gagné en visibilité, respectabilité et crédibilité.
Sous l’impulsion de Kaberuka la Banque a aussi réalisé des performances remarquables dans les infrastructures, de même qu’elle a réussi une bonne politique dans les pays post conflit. C’est dire que Kaberuka a permis la BAD de répondre efficacement aux préoccupations de la période de son mandat et l’Afrique doit lui en être reconnaissante. Je puis aussi ajouter que Kaberuka m’a fait confiance dans les actions qu’ils a conduites pour la BAD, en me nommant Directeur du nouveau département de l’eau qu’il a créé dès son arrivée ; puis m’a promis Secrétaire Général et enfin Vice-Président des Services Institutionnels ; des responsabilités qui m’ont permis de contribuer à cette œuvre au service du continent.
Bedoumra Kordjé : Je ne sais pas ce que vous entendez par réforme stratégique mais il convient de rappeler que la BAD travaille sur la base de la stratégie décennale (2013-2022) approuvée par le Conseil d’administration après une concertation avec les pays membres et le secteur privé africain.
Ce qui signifie que toute action doit prendre en compte les acquis importants de la BAD grâce auxquels elle s’est fait une réputation internationale et une bonne cote. Aussi, mes priorités et mes actions qui sont l’émanation de cette stratégie ne sont-elles pas en contradiction avec celles de la BAD, bien au contraire ; elles se situent dans une optique de consolidation de ces acquis et seront fondées sur la promotion de l’esprit BAD qu’il faut renforcer et amplifier autour la bonne gouvernance. En fait, l’acuité et l’urgence des problèmes de développement qui continuent à défier les pays africains, appellent des actions de plus en plus énergiques pour dynamiser et rendre plus efficace la BAD sur le terrain ; cela devra consister entre autres mesures, à la débarrasser de certaines lourdeurs, voire lenteurs, qui plombent l’exécution diligente des projets et réduisent son efficacité. Mes priorités seront focalisées sur le renforcement de la Banque, afin de la rendre plus efficace en terme de performance dans la réalisation des opérations, pour permettre de répondre aux préoccupations immédiates du continent africain. Ces priorités portent sur (i) l’emploi des jeunes et l’autonomisation des femmes, (ii) l’intégration régionale, (iii) la sécurité et la paix et (iv) le développement du capital humain.
Les chefs d’Etats et de Gouvernement réunies à la 12ème session ordinaire de la CEMAC qui s’est tenue le 06 mai dernier à Libreville, ont soutenu unanimement la candidature du Tchad à la BAD. Pensez vous que la sous région d’Afrique centrale est déjà un acquis pour les échéances a venir ?
Indéniablement, ma candidature est avant tout celle de l’Afrique centrale dont il faut rappeler qu’elle est la seule sous-région africaine à n’avoir jamais placé un de ses ressortissants à la présidence de la BAD depuis la création de cette institution il y a déjà 50 ans. Situation elle voudrait légitimement réparer afin de pouvoir apporter sa contribution au développement de l’Afrique. Cette volonté de soutenir ma candidature a été très clairement exprimée par l’Afrique centrale dès la Session du Conseil des Ministres des États membres de la CEEAC organisée du 21 au 22 Novembre 2014 à N’Djamena au Tchad. Ce soutien a été réitéré lors de la 12ème session ordinaire de la CEMAC qui s’est tenue le 06 mai dernier à Libreville.
Mais au-delà de la CEEAC et de la CEMAC, des pays amis, des ONG sous régionales et des personnalités influentes du continent et au-delà, ont exprimé leur desiderata de voir quelqu’un capable de prendre cette banque en main, de la faire avancer, toute considération qui a dû peser sur le consensus en faveur de ma candidature au niveau de l’Afrique Centrale et des autres pays africains et non-africains qui sont nombreux à soutenir cette candidature.
Quelle est votre appréciation du mandat de Donald Kaberuka, l’ex président de la BAD ?
En toute honnêteté, il faut reconnaître que le Président Kaberuka a porté la Banque à une échelle supérieure, dans un continent en profonde transformation. Sous son mandat qui a pris le relais des actions engagées par les Prédécesseurs, la BAD a notamment (i) retrouvé sa solidité financière (notation AAA par les agences) et l’a maintenue de manière constante depuis juillet 2003, (ii) donné la preuve de sa capacité à mobiliser des ressources destinées au développement des Pays Membres Régionaux, (iii) accru le volume et l’envergure de ses interventions tant en faveur du secteur public que du secteur privé et (iv) gagné en visibilité, respectabilité et crédibilité.
Sous l’impulsion de Kaberuka la Banque a aussi réalisé des performances remarquables dans les infrastructures, de même qu’elle a réussi une bonne politique dans les pays post conflit. C’est dire que Kaberuka a permis la BAD de répondre efficacement aux préoccupations de la période de son mandat et l’Afrique doit lui en être reconnaissante. Je puis aussi ajouter que Kaberuka m’a fait confiance dans les actions qu’ils a conduites pour la BAD, en me nommant Directeur du nouveau département de l’eau qu’il a créé dès son arrivée ; puis m’a promis Secrétaire Général et enfin Vice-Président des Services Institutionnels ; des responsabilités qui m’ont permis de contribuer à cette œuvre au service du continent.
Bedoumra Kordjé. Crédit photo : //
Le FMI et la Banque mondiale ont annoncé l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) par le Tchad le mois passé. En quoi cette étape serait-elle bénéfique pour l’économie tchadienne ?
Le Point d’Achèvement de l’IPPTE est l’aboutissement des efforts et des réformes qu’il a fallu conduire pour inscrire le pays sur une dynamique positive de gestion des finances publiques. En l’atteignant, le Tchad peut déjà en 2015 accéder à 33 milliards de Francs CFA des ressources du FMI, dont 17 milliards de Francs CFA disponibles immédiatement. De façon globale, l’atteinte du Point d’Achèvement de l’IPPTE, permet au Tchad de bénéficier d’un allègement d’environ 1 milliard de dollars US de sa dette extérieure auprès de ses créanciers bilatéraux et multilatéraux. Le pays pourra ainsi affecter davantage à la promotion de la croissance économique et à la réduction des inégalités ; notamment à travers le développement du monde rural, la fourniture des services de santé, d'éducation, la protection sociale et la gouvernance.
Par ailleurs, l’atteinte du Point d’Achèvement restaure la confiance et l’estime de la Communauté des Bailleurs vis-à-vis du Tchad et offre au pays l’occasion de tirer mieux parti de la coopération avec la Communauté Internationale. Cela est un gage pour une dynamique de financement des actions d’investissement et la promotion des dépenses sociales visant l’amélioration des conditions de vie des Tchadiens.
Selon RFI, vous êtes l’initiateur d’une grande partie des reformes qui ont permis à votre pays d’atteindre le point d’achèvement de PPTE. Parlez-nous brièvement de ces réformes.
L’atteinte du pont d’achèvement en avril 2015, il faut le reconnaitre comme l’aboutissement d’une dynamique globale de gouvernance dans laquelle il a fallu inscrire les différents acteurs. Ayant nous-même la charge de mettre en musique cette responsabilité, en tant que ministre des finances et du budget, les principales réformes que nous avons conduites portent sur :
i. l’adoption par le Parlement en janvier 2014 une nouvelle loi organique des finances qui introduit au Tchad les bonnes pratiques internationales et la conformité aux standards de la Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale(CEMAC).
ii. L’informatisation et un meilleur contrôle des circuits des dépenses de l’Etat depuis 2014 (mise en place d’un système de suivi de dossiers et d’un système pour assurer la gestion administrative et salariale des fonctionnaires).
iii. Le recensement des fonctionnaires qui a permis d’assainir la base des données et de faire gagner à l’Etat plus de 17 milliards de FCFA par an. Ceci a permis d’éliminer plus de 5000 personnes de la liste des agents de l’Etat.
iv. l’accroissement des recettes hors pétrole grâce à des mesures de réformes et de rigueur qui ont été introduites pour améliorer les recettes fiscales hors pétrole, lesquelles ont fait un grand bond et dépassé de plus de 15% l’objectif annuel de 2014.
v. Les lois de règlement en veilleuse depuis 2003 ont été toutes élaborées au courant de l’année 2014, finalisées et soumises au Parlement pour adoption.
vi. l’instauration de mécanisme de suivi transparent des recettes pérolières qui a permis au Tchad d’être eligible à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives(ITIE) le 15 octobre 2014.
vii. La publication des informations financières a été renforcée avec une plus grande information du public. Ainsi, des rapports trimestriels d’exécution du budget et ceux sur les indicateurs de performance du Ministère ont été institués pour la première fois en 2014 et sont sur le site web du Gouvernement. Les bulletins trimestriels sur les marchés publics y sont également publiés.
viii . l’accord obtenu le 1er août 2014 avec le FMI pour un financement au titre de la Facilité Elargie de Crédit qui a conduit, après plus de 10 ans d’attente comme conséquence des réformes et performances obtenues à mi-parcours.
Le Tchad est l’un des pays affectés à la fois par la chute du baril de pétrole et la lutte contre la secte nigériane Boko Haram. Quelles sont les chances pour l’économie du pays de retrouver son équilibre dans les années à venir ?
La chute brutale du cours du pétrole a affecté de nombreux pays sur le continent et les grands producteurs comme le Nigéria, n’y ont pas échappé. Au Tchad aussi, il est vrai que la chute brutale des cours du pétrole sur le marché international a affecté nos prévisions des ressources, nous rappelant ainsi la justesse des actions que le pays est en train de mener pour diversifier son économie. C’est une exigence qu’il faut d’ailleurs porter à l’échelle africaine.
Pour le cas du Tchad, les prévisions des dépenses ont subi des coupes drastiques par rapport au premier projet de budget, notamment les enveloppes destinées à la couverture des dépenses des biens et services, transferts et subventions, équipements et investissements de tous les départements ministériels et institutions de l’Etat. A cela se sont ajoutées les interventions du Tchad au Mali comme au Nigeria, sur la demande des pays concernés et par le consensus de la communauté internationale qui sont venues se greffer sur nos ressources déjà bien fragilisées ; ces interventions qui étaient nécessaires et qui sont là aussi comme expression de la solidarité du Tchad et son engagement pour les causes africaines.
Pour combler le déficit prévisionnel, le Tchad doit recourir à l’appui budgétaire des partenaires, au décaissement de la Facilité Elargie de Crédit, et à l’émission des bons du Trésor à souscription libre. D’autres voies seront explorées pour capter de types d’emprunts compatibles avec le statut financier actuel du Tchad.
Pour que l’économie tchadienne retrouve son équilibre et évolue vers l’émergence du pays, des mesures spéciales doivent prises – et certaines le sont déjà- pour accroître les revenus hors pétrole et pour diversifier l’économie. Nous avons pu ainsi prendre des mesures permettant d’augmenter les revenus hors pétrole de plus de 15% en 2014. Au Tchad, nous avons la possibilité de nous concentrer sur d’autres secteurs. Le pays dispose d’importantes ressources minières (or, uranium, matériaux rares) pour lesquels des efforts sont en cours pour accélérer la finalisation de l’inventaire et attirer des investisseurs. Dans le cadre de la valorisation de notre production agricole, des abattoirs sont en construction pour exporter notre viande au lieu du bétail sur pied, pour tirer davantage de ressources sur les valeurs ajoutée. De même, le potentiel d’eau et d’espace dont dispose suffisamment le pays peut être exploité à bon escient pour faire de l’agriculture une source importante de revenus.
Le Point d’Achèvement de l’IPPTE est l’aboutissement des efforts et des réformes qu’il a fallu conduire pour inscrire le pays sur une dynamique positive de gestion des finances publiques. En l’atteignant, le Tchad peut déjà en 2015 accéder à 33 milliards de Francs CFA des ressources du FMI, dont 17 milliards de Francs CFA disponibles immédiatement. De façon globale, l’atteinte du Point d’Achèvement de l’IPPTE, permet au Tchad de bénéficier d’un allègement d’environ 1 milliard de dollars US de sa dette extérieure auprès de ses créanciers bilatéraux et multilatéraux. Le pays pourra ainsi affecter davantage à la promotion de la croissance économique et à la réduction des inégalités ; notamment à travers le développement du monde rural, la fourniture des services de santé, d'éducation, la protection sociale et la gouvernance.
Par ailleurs, l’atteinte du Point d’Achèvement restaure la confiance et l’estime de la Communauté des Bailleurs vis-à-vis du Tchad et offre au pays l’occasion de tirer mieux parti de la coopération avec la Communauté Internationale. Cela est un gage pour une dynamique de financement des actions d’investissement et la promotion des dépenses sociales visant l’amélioration des conditions de vie des Tchadiens.
Selon RFI, vous êtes l’initiateur d’une grande partie des reformes qui ont permis à votre pays d’atteindre le point d’achèvement de PPTE. Parlez-nous brièvement de ces réformes.
L’atteinte du pont d’achèvement en avril 2015, il faut le reconnaitre comme l’aboutissement d’une dynamique globale de gouvernance dans laquelle il a fallu inscrire les différents acteurs. Ayant nous-même la charge de mettre en musique cette responsabilité, en tant que ministre des finances et du budget, les principales réformes que nous avons conduites portent sur :
i. l’adoption par le Parlement en janvier 2014 une nouvelle loi organique des finances qui introduit au Tchad les bonnes pratiques internationales et la conformité aux standards de la Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale(CEMAC).
ii. L’informatisation et un meilleur contrôle des circuits des dépenses de l’Etat depuis 2014 (mise en place d’un système de suivi de dossiers et d’un système pour assurer la gestion administrative et salariale des fonctionnaires).
iii. Le recensement des fonctionnaires qui a permis d’assainir la base des données et de faire gagner à l’Etat plus de 17 milliards de FCFA par an. Ceci a permis d’éliminer plus de 5000 personnes de la liste des agents de l’Etat.
iv. l’accroissement des recettes hors pétrole grâce à des mesures de réformes et de rigueur qui ont été introduites pour améliorer les recettes fiscales hors pétrole, lesquelles ont fait un grand bond et dépassé de plus de 15% l’objectif annuel de 2014.
v. Les lois de règlement en veilleuse depuis 2003 ont été toutes élaborées au courant de l’année 2014, finalisées et soumises au Parlement pour adoption.
vi. l’instauration de mécanisme de suivi transparent des recettes pérolières qui a permis au Tchad d’être eligible à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives(ITIE) le 15 octobre 2014.
vii. La publication des informations financières a été renforcée avec une plus grande information du public. Ainsi, des rapports trimestriels d’exécution du budget et ceux sur les indicateurs de performance du Ministère ont été institués pour la première fois en 2014 et sont sur le site web du Gouvernement. Les bulletins trimestriels sur les marchés publics y sont également publiés.
viii . l’accord obtenu le 1er août 2014 avec le FMI pour un financement au titre de la Facilité Elargie de Crédit qui a conduit, après plus de 10 ans d’attente comme conséquence des réformes et performances obtenues à mi-parcours.
Le Tchad est l’un des pays affectés à la fois par la chute du baril de pétrole et la lutte contre la secte nigériane Boko Haram. Quelles sont les chances pour l’économie du pays de retrouver son équilibre dans les années à venir ?
La chute brutale du cours du pétrole a affecté de nombreux pays sur le continent et les grands producteurs comme le Nigéria, n’y ont pas échappé. Au Tchad aussi, il est vrai que la chute brutale des cours du pétrole sur le marché international a affecté nos prévisions des ressources, nous rappelant ainsi la justesse des actions que le pays est en train de mener pour diversifier son économie. C’est une exigence qu’il faut d’ailleurs porter à l’échelle africaine.
Pour le cas du Tchad, les prévisions des dépenses ont subi des coupes drastiques par rapport au premier projet de budget, notamment les enveloppes destinées à la couverture des dépenses des biens et services, transferts et subventions, équipements et investissements de tous les départements ministériels et institutions de l’Etat. A cela se sont ajoutées les interventions du Tchad au Mali comme au Nigeria, sur la demande des pays concernés et par le consensus de la communauté internationale qui sont venues se greffer sur nos ressources déjà bien fragilisées ; ces interventions qui étaient nécessaires et qui sont là aussi comme expression de la solidarité du Tchad et son engagement pour les causes africaines.
Pour combler le déficit prévisionnel, le Tchad doit recourir à l’appui budgétaire des partenaires, au décaissement de la Facilité Elargie de Crédit, et à l’émission des bons du Trésor à souscription libre. D’autres voies seront explorées pour capter de types d’emprunts compatibles avec le statut financier actuel du Tchad.
Pour que l’économie tchadienne retrouve son équilibre et évolue vers l’émergence du pays, des mesures spéciales doivent prises – et certaines le sont déjà- pour accroître les revenus hors pétrole et pour diversifier l’économie. Nous avons pu ainsi prendre des mesures permettant d’augmenter les revenus hors pétrole de plus de 15% en 2014. Au Tchad, nous avons la possibilité de nous concentrer sur d’autres secteurs. Le pays dispose d’importantes ressources minières (or, uranium, matériaux rares) pour lesquels des efforts sont en cours pour accélérer la finalisation de l’inventaire et attirer des investisseurs. Dans le cadre de la valorisation de notre production agricole, des abattoirs sont en construction pour exporter notre viande au lieu du bétail sur pied, pour tirer davantage de ressources sur les valeurs ajoutée. De même, le potentiel d’eau et d’espace dont dispose suffisamment le pays peut être exploité à bon escient pour faire de l’agriculture une source importante de revenus.