Dans l’arrondissement de Dibang qui regroupe 29 villages du département du Nyong et Kelle, Région du Centre Cameroun, les préoccupations qui accentuent les difficultés quotidiennes des populations sont essentiellement : l’insuffisance et l’impraticabilité de voies d’accès, la faible couverture en énergie électrique et l’insuffisance de distribution d’eau potable. Et la plus actuelle et importante porte sur le projet d’aménagement du barrage hydroélectrique Grand Eweng. Les riverains craignent que ledit projet vienne épuiser ou détruire de façon irréversible le patrimoine matériel et immatériel hérité de leurs ancêtres dont la présente génération a l’obligation morale de léguer à son tour aux générations futures.
En date du 29 mai 2018, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, a pris le Décret numéro 2018/4175 portant incorporation aux domaines privés des Communes de Ngog-Mapubi et de Dibang, d'une portion de forêt de 14 107 hectares dénommée "Forêt Communale de Ngog-Mapubi et Dibang".
Malencontreusement, si le Projet Grand EWENG est exécuté en l'état actuel annoncé par le Maître d'ouvrage, cette Forêt Communale chargée des lieux historiques, sacrés et cultuels sera largement inondée ou mieux deviendra une île inaccessible.Les populations tiennent absolument à la préservation de ladite Forêt et n'entendent y concéder le moindre centimètre.
Selon une élite locale qui a requit l’anonymat : « En première intention, l’on serait enclin à croire que ledit projet est une aubaine à saisir pour combler les attentes de l’Arrondissement de DIBANG et celles de sa population. Malheureusement, une large majorité des forces vives a très vite déchanté en raison des faits tels que le Maitre d’ouvrage qui s’est borné à évoquer essentiellement un investissement privé de plusieurs milliards, des indemnisations des populations à déplacer dans de meilleures conditions possibles, de la vente de l’électricité produite au Nigéria, montrant ainsi la priorité portée sur les intérêts financiers et mercantilistes au détriment de l’être humain, de l’environnement et de la contribution nécessaire au développement de notre pays ».
La même source ajoute qu’ : « à ce jour, les forces vives ne disposent pas du tout premier dossier exigé en pareille circonstance et présentant notamment : l’état initial du site (sa faune, sa flore, ses cours d’eau et ses ressources minières)…Une telle carence n’est de nature, ni à rassurer la population, ni à éclairer les autorités camerounaises compétentes sur la décision à prendre et susceptibles d’optimiser les recettes de l’Etat. Laquelle optimisation pourra passer par le choix du projet le plus rentable entre le barrage et les mines ou par l’exploitation de deux projets ». Pour la bonne règle, les riverains pensent que : « depuis les premières ébauches du projet jusqu’à l’enquête publique, la participation active et continue de la population concernée est essentielle, car elle contribue à la définition des alternatives et variantes du projet étudié, marquant ainsi la capacité du maitre d’ouvrage à prendre en compte les préoccupations de ses interlocuteurs ».
Ne touches pas à mon « Eweng » !
Les populations riveraines du projet de construction du barrage hydroélectrique sur le fleuve Sanaga au lieu dit « Eweng », viennent d’avertir les autorités camerounaises sur l’absence de leur implication à la prise des décisions les concernant et le manque de transparence sur des documents et informations utiles à mettre à leur disposition. En effet, ces populations disent ne pas savoir jusqu’à présent : qui est HYDROMINE réellement ? et ne dispose d’aucune information ni sur les accords passés avec le gouvernement camerounais, ni sur les étapes successives du projet.
Pour éviter toute confusion, toute suspicion ou toute dissimulation susceptible de nuire gravement à terme aux intérêts de l’une quelconque ou de toutes les parties, les populations riveraines au projet du barrage hydroélectrique sur le fleuve Sanaga au lieu dit Eweng demandent instamment la présentation au public de l’étude d’impact environnemental réalisée, pour permettre de s’assurer que le Projet n’est pas conçu dans le seul souci de sa rentabilité immédiate, mais qu’il prend en compte la préservation du patrimoine, du cadre de vie et de la santé des populations.
Le peuple Basaa – Mpôô – Bati exige par ailleurs la délimitation du projet en vue d’apprécier l’ampleur des dégâts, et d’explorer les alternatives ou les variantes envisageables, tant sur le plan de la technologie appropriée que du site convenable d’implémentation.
A Dibang, l’attente majeure des populations sur le projet de barrage hydroélectrique est d’assurer la satisfaction des exigences de la dignité humaine des autochtones face aux intérêts financiers des investisseurs, pour les générations actuelles et à venir ainsi qu’une qualité de vie meilleure pour tous, sans épuiser, ni détruire abusivement les ressources naturelles héritées de leurs ancêtres dont dépendent actuellement leur bien-être et survie.
Les populations souhaitent une répartition équitable des impôts locaux prévisibles et inhérents au projet en proportion de la superficie impactée dans chaque village. Les riverains suggèrent que pour le choix de l’arrondissement de Dibang devant abriter le siège social du projet, deux critères logiques soient retenus à savoir : la proximité du lieu d’exploitation et le nombre le plus élevé de villages inondés.
La mise en garde des Mbombog au régime de Yaoundé
En date du 3 Août 2018, les Mbombog, Initiés et gardiens des traditions ancestrales au sein du peuple Basaa – Mpôô – Bati, Membres de la Confrérie Mbog Nkoda Ntoñ, se sont retrouvés dans le cadre d’une réunion de crise portant sur le Projet Grand EWENG en réponse aux appels de détresse lancés par les populations des zones impactées et menacées par ledit Projet.
Après avoir fait le point, et nourri des échanges fructueux et pertinents avec leurs élites sur l’évidence de manœuvres souterraines relatives à la reprise des activités du Projet Grand EWENG initialement suspendues pour non observation des lois, réglementations et pratiques inhérentes aux grands travaux d’aménagement hydroélectrique par la société HYDROMINE Cameroon Ltd,
Les Mbombog de la Confrérie Mbog Nkoda Ntoñ ont résolu :
1. De dénoncer avec consternation, force et vigueur, l’opacité et les manœuvres dolosives qui ont entouré la signature et la prorogation de l’Arrêté déclarant d’utilité publique les travaux d’aménagement hydroélectrique de Grand EWENG, en faveur de la société HYDROMINE Cameroon Ltd, créée en mars 2015 pour les besoins de la cause et dotée d’un capital social de FCFA 1 000 000 dont la maison mère, HYDROMINE Inc est basée dans le paradis fiscal et juridique de l’Etat de Delaware aux Etats – Unis. Manœuvres malveillantes ourdies à l’insu des populations concernées et en l’absence de toute formalité de publicité requise de façon impérieuse en pareille circonstance ;
2. De déplorer, avec amertume, la condescendance avec laquelle les différentes autorités publiques saisies et dûment informées à cet effet ont traité les populations victimes et non préparées de l’arrivée du Projet Grand EWENG. Alors que, dans un élan d’apaisement et dans une optique de courtoisie républicaine, ces populations ont introduit de nombreuses requêtes, doléances et propositions constructives qui sont malheureusement demeurées lettres mortes ; excepté l’unique correspondance du Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire adressée le 2 mars 2018 au Préfet du Département du Nyong et Kellé demandant de lui faire un point complet sur la situation inconnue par son Département ministériel ;
3. De percevoir non sans peine, qu’à travers de tels agissements, le vivre ensemble prôné au sommet de l’Etat inclinerait à croire qu’il s’agit d’un slogan creux et de pure opportunité. Les populations concernées apparaissant dès lors comme des parias abandonnés à leur sort lamentable au profit des intérêts mercantilistes et financiers inavoués et surtout au mépris de l’intérêt général, de l’ordre public, de la nature et de l’environnement ;
4. De décrier, la mort dans l’âme, la cécité consciente ou inconsciente dont font montre les autorités du Cameroun, d’attribuer sans ambages les travaux d’aménagement hydroélectrique sur un rayon de plus de douze (12) kilomètres, à la société HYDROMINE Cameroon Ltd dont la dénomination et l’objet social sont suffisamment évocateurs et pourraient permettre de tout entreprendre dans une zone au potentiel minier énorme en cours de cartographie sous la supervision de certains partenaires multilatéraux du Cameroun ;
5. De cesser d’assister passivement à la destruction et à la perte de leur patrimoine culturel et économique constitué notamment des sites de notoriétés historiques et anthropologiques de la traversée du fleuve Sanaga, des lieux culturels sur le mont Ngodi et des ressources naturelles, base de la pharmacopée traditionnelle. Acquis traditionnels et naturels que le fléau “Projet Grand EWENG” tendrait malheureusement à faire disparaitre. Compromettant ainsi sérieusement la pérennisation et la préservation de ce riche patrimoine pour les générations futures ;
6. De s’interroger très sérieusement, sur les motivations qui ont conduit la clique du Projet Grand EWENG à violer les dispositions pertinentes de la Constitution de la République du Cameroun sur la reconnaissance et la protection des valeurs traditionnelles, des autochtones et des populations locales. Agissements éminemment insidieux qui s’apparenteraient, toute proportion gardée, à une sorte de réactualisation du dessein odieux initialement envisagé lors de la lutte pour l’indépendance du Cameroun, de rayer sans ménagement les populations de cette unité administrative de la carte du Cameroun ;
7. D’intensifier le ralliement de toutes les âmes de bonne volonté à cette cause environnementale, patrimoniale et humanitaire avec l’aide des Mbombog des Confréries sœurs, de l’ensemble du peuple Basaa – Mpôô – Bati, des médias nationaux et internationaux, des organisations de défense des droits humains, environnementaux et économiques et de tout autre canal jugé opportun ;
8. D’appeler de tous leurs vœux, les autorités républicaines compétentes de tout mettre en œuvre de manière déterminée, franche, ouverte et constructive afin de parvenir à un accord juste, équitable et inclusif tenant compte des intérêts de toutes les parties prenantes. Nous pensons et proposons à cet effet qu’il conviendra de reprendre en toute transparence, suivant les règles de l’art et en conformité avec les lois et pratiques recommandées, toutes les études et procédures occultées ou galvaudées du Projet Grand EWENG ;
9. De demander très humblement à la plus Haute Autorité du Cameroun, de diligenter des enquêtes indépendantes et appropriées, afin de permettre aux populations concernées en particulier et aux camerounais en général, d’apprécier la pertinence du choix de l’emplacement du Projet envisagé, étant entendu de l’avis de certains experts qu’il peut être déplacé un peu plus vers l’amont du fleuve et sur le flanc du mont Ngodi pour limiter les risques de désastre écologique, patrimonial et humain.
“100% privés”
En rappel, l’énergie fournie par Grand Eweng, si le barrage est effectivement réalisé, pourra être commercialisée au Nigéria et dans d’autres pays voisins du Cameroun. Hydromine promet de mettre en œuvre le projet sur le modèle BOT (Build, operate, transfer) avec des financements “100% privés”. Ce projet de barrage nécessite des investissements importants, de l’ordre de 1500 milliards de F CFA (03 milliards de dollars). /.
En date du 29 mai 2018, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, a pris le Décret numéro 2018/4175 portant incorporation aux domaines privés des Communes de Ngog-Mapubi et de Dibang, d'une portion de forêt de 14 107 hectares dénommée "Forêt Communale de Ngog-Mapubi et Dibang".
Malencontreusement, si le Projet Grand EWENG est exécuté en l'état actuel annoncé par le Maître d'ouvrage, cette Forêt Communale chargée des lieux historiques, sacrés et cultuels sera largement inondée ou mieux deviendra une île inaccessible.Les populations tiennent absolument à la préservation de ladite Forêt et n'entendent y concéder le moindre centimètre.
Selon une élite locale qui a requit l’anonymat : « En première intention, l’on serait enclin à croire que ledit projet est une aubaine à saisir pour combler les attentes de l’Arrondissement de DIBANG et celles de sa population. Malheureusement, une large majorité des forces vives a très vite déchanté en raison des faits tels que le Maitre d’ouvrage qui s’est borné à évoquer essentiellement un investissement privé de plusieurs milliards, des indemnisations des populations à déplacer dans de meilleures conditions possibles, de la vente de l’électricité produite au Nigéria, montrant ainsi la priorité portée sur les intérêts financiers et mercantilistes au détriment de l’être humain, de l’environnement et de la contribution nécessaire au développement de notre pays ».
La même source ajoute qu’ : « à ce jour, les forces vives ne disposent pas du tout premier dossier exigé en pareille circonstance et présentant notamment : l’état initial du site (sa faune, sa flore, ses cours d’eau et ses ressources minières)…Une telle carence n’est de nature, ni à rassurer la population, ni à éclairer les autorités camerounaises compétentes sur la décision à prendre et susceptibles d’optimiser les recettes de l’Etat. Laquelle optimisation pourra passer par le choix du projet le plus rentable entre le barrage et les mines ou par l’exploitation de deux projets ». Pour la bonne règle, les riverains pensent que : « depuis les premières ébauches du projet jusqu’à l’enquête publique, la participation active et continue de la population concernée est essentielle, car elle contribue à la définition des alternatives et variantes du projet étudié, marquant ainsi la capacité du maitre d’ouvrage à prendre en compte les préoccupations de ses interlocuteurs ».
Ne touches pas à mon « Eweng » !
Les populations riveraines du projet de construction du barrage hydroélectrique sur le fleuve Sanaga au lieu dit « Eweng », viennent d’avertir les autorités camerounaises sur l’absence de leur implication à la prise des décisions les concernant et le manque de transparence sur des documents et informations utiles à mettre à leur disposition. En effet, ces populations disent ne pas savoir jusqu’à présent : qui est HYDROMINE réellement ? et ne dispose d’aucune information ni sur les accords passés avec le gouvernement camerounais, ni sur les étapes successives du projet.
Pour éviter toute confusion, toute suspicion ou toute dissimulation susceptible de nuire gravement à terme aux intérêts de l’une quelconque ou de toutes les parties, les populations riveraines au projet du barrage hydroélectrique sur le fleuve Sanaga au lieu dit Eweng demandent instamment la présentation au public de l’étude d’impact environnemental réalisée, pour permettre de s’assurer que le Projet n’est pas conçu dans le seul souci de sa rentabilité immédiate, mais qu’il prend en compte la préservation du patrimoine, du cadre de vie et de la santé des populations.
Le peuple Basaa – Mpôô – Bati exige par ailleurs la délimitation du projet en vue d’apprécier l’ampleur des dégâts, et d’explorer les alternatives ou les variantes envisageables, tant sur le plan de la technologie appropriée que du site convenable d’implémentation.
A Dibang, l’attente majeure des populations sur le projet de barrage hydroélectrique est d’assurer la satisfaction des exigences de la dignité humaine des autochtones face aux intérêts financiers des investisseurs, pour les générations actuelles et à venir ainsi qu’une qualité de vie meilleure pour tous, sans épuiser, ni détruire abusivement les ressources naturelles héritées de leurs ancêtres dont dépendent actuellement leur bien-être et survie.
Les populations souhaitent une répartition équitable des impôts locaux prévisibles et inhérents au projet en proportion de la superficie impactée dans chaque village. Les riverains suggèrent que pour le choix de l’arrondissement de Dibang devant abriter le siège social du projet, deux critères logiques soient retenus à savoir : la proximité du lieu d’exploitation et le nombre le plus élevé de villages inondés.
La mise en garde des Mbombog au régime de Yaoundé
En date du 3 Août 2018, les Mbombog, Initiés et gardiens des traditions ancestrales au sein du peuple Basaa – Mpôô – Bati, Membres de la Confrérie Mbog Nkoda Ntoñ, se sont retrouvés dans le cadre d’une réunion de crise portant sur le Projet Grand EWENG en réponse aux appels de détresse lancés par les populations des zones impactées et menacées par ledit Projet.
Après avoir fait le point, et nourri des échanges fructueux et pertinents avec leurs élites sur l’évidence de manœuvres souterraines relatives à la reprise des activités du Projet Grand EWENG initialement suspendues pour non observation des lois, réglementations et pratiques inhérentes aux grands travaux d’aménagement hydroélectrique par la société HYDROMINE Cameroon Ltd,
Les Mbombog de la Confrérie Mbog Nkoda Ntoñ ont résolu :
1. De dénoncer avec consternation, force et vigueur, l’opacité et les manœuvres dolosives qui ont entouré la signature et la prorogation de l’Arrêté déclarant d’utilité publique les travaux d’aménagement hydroélectrique de Grand EWENG, en faveur de la société HYDROMINE Cameroon Ltd, créée en mars 2015 pour les besoins de la cause et dotée d’un capital social de FCFA 1 000 000 dont la maison mère, HYDROMINE Inc est basée dans le paradis fiscal et juridique de l’Etat de Delaware aux Etats – Unis. Manœuvres malveillantes ourdies à l’insu des populations concernées et en l’absence de toute formalité de publicité requise de façon impérieuse en pareille circonstance ;
2. De déplorer, avec amertume, la condescendance avec laquelle les différentes autorités publiques saisies et dûment informées à cet effet ont traité les populations victimes et non préparées de l’arrivée du Projet Grand EWENG. Alors que, dans un élan d’apaisement et dans une optique de courtoisie républicaine, ces populations ont introduit de nombreuses requêtes, doléances et propositions constructives qui sont malheureusement demeurées lettres mortes ; excepté l’unique correspondance du Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire adressée le 2 mars 2018 au Préfet du Département du Nyong et Kellé demandant de lui faire un point complet sur la situation inconnue par son Département ministériel ;
3. De percevoir non sans peine, qu’à travers de tels agissements, le vivre ensemble prôné au sommet de l’Etat inclinerait à croire qu’il s’agit d’un slogan creux et de pure opportunité. Les populations concernées apparaissant dès lors comme des parias abandonnés à leur sort lamentable au profit des intérêts mercantilistes et financiers inavoués et surtout au mépris de l’intérêt général, de l’ordre public, de la nature et de l’environnement ;
4. De décrier, la mort dans l’âme, la cécité consciente ou inconsciente dont font montre les autorités du Cameroun, d’attribuer sans ambages les travaux d’aménagement hydroélectrique sur un rayon de plus de douze (12) kilomètres, à la société HYDROMINE Cameroon Ltd dont la dénomination et l’objet social sont suffisamment évocateurs et pourraient permettre de tout entreprendre dans une zone au potentiel minier énorme en cours de cartographie sous la supervision de certains partenaires multilatéraux du Cameroun ;
5. De cesser d’assister passivement à la destruction et à la perte de leur patrimoine culturel et économique constitué notamment des sites de notoriétés historiques et anthropologiques de la traversée du fleuve Sanaga, des lieux culturels sur le mont Ngodi et des ressources naturelles, base de la pharmacopée traditionnelle. Acquis traditionnels et naturels que le fléau “Projet Grand EWENG” tendrait malheureusement à faire disparaitre. Compromettant ainsi sérieusement la pérennisation et la préservation de ce riche patrimoine pour les générations futures ;
6. De s’interroger très sérieusement, sur les motivations qui ont conduit la clique du Projet Grand EWENG à violer les dispositions pertinentes de la Constitution de la République du Cameroun sur la reconnaissance et la protection des valeurs traditionnelles, des autochtones et des populations locales. Agissements éminemment insidieux qui s’apparenteraient, toute proportion gardée, à une sorte de réactualisation du dessein odieux initialement envisagé lors de la lutte pour l’indépendance du Cameroun, de rayer sans ménagement les populations de cette unité administrative de la carte du Cameroun ;
7. D’intensifier le ralliement de toutes les âmes de bonne volonté à cette cause environnementale, patrimoniale et humanitaire avec l’aide des Mbombog des Confréries sœurs, de l’ensemble du peuple Basaa – Mpôô – Bati, des médias nationaux et internationaux, des organisations de défense des droits humains, environnementaux et économiques et de tout autre canal jugé opportun ;
8. D’appeler de tous leurs vœux, les autorités républicaines compétentes de tout mettre en œuvre de manière déterminée, franche, ouverte et constructive afin de parvenir à un accord juste, équitable et inclusif tenant compte des intérêts de toutes les parties prenantes. Nous pensons et proposons à cet effet qu’il conviendra de reprendre en toute transparence, suivant les règles de l’art et en conformité avec les lois et pratiques recommandées, toutes les études et procédures occultées ou galvaudées du Projet Grand EWENG ;
9. De demander très humblement à la plus Haute Autorité du Cameroun, de diligenter des enquêtes indépendantes et appropriées, afin de permettre aux populations concernées en particulier et aux camerounais en général, d’apprécier la pertinence du choix de l’emplacement du Projet envisagé, étant entendu de l’avis de certains experts qu’il peut être déplacé un peu plus vers l’amont du fleuve et sur le flanc du mont Ngodi pour limiter les risques de désastre écologique, patrimonial et humain.
“100% privés”
En rappel, l’énergie fournie par Grand Eweng, si le barrage est effectivement réalisé, pourra être commercialisée au Nigéria et dans d’autres pays voisins du Cameroun. Hydromine promet de mettre en œuvre le projet sur le modèle BOT (Build, operate, transfer) avec des financements “100% privés”. Ce projet de barrage nécessite des investissements importants, de l’ordre de 1500 milliards de F CFA (03 milliards de dollars). /.