AFRIQUE

Cameroun : menace sur le prix de l’huile de palme brute


Alwihda Info | Par - 11 Novembre 2015


Au cours d’une conférence de presse, le président du Mouvement national des consommateurs (MNC) Alphonse Issi, a dénoncé les manœuvres de la Socapalm. Cette société aurait sollicité le ministère du Commerce pour une augmentation du prix de ce produit de grande consommation.


Après la sonnette d’alarme des industriels du secteur des oléagineux qui ont récemment dénoncé les importations massives des huiles végétales, en violation de la réglementation en vigueur, c’est autour de l’huile de palme brute de faire l’objet d’une préoccupation de la part des consommateurs. En effet, selon le président du Mouvement national des consommateurs, Alphonse Issi qui a rencontré la presse le 11 novembre 2105 à Yaoundé, « la société Socapalm, actuellement entre les mains des chantres du capitalisme inhumain, propose aux pouvoirs publics de relever le prix du litre d’huile de palme brute ». Société privatisée depuis quelques, la Socapalm aura été, selon le président du MNC, le grand gagnant de la dernière augmentation du prix de l’huile de palme brute, engrangeant au passage des bénéfices en termes de milliards. « Avec les gains perçus, au lieu de poursuivre la promotion du palmier à huile, les responsables de Socapalm ont arraché le palmier et investi dans l’hévéa. Mais comme un crime n’est jamais parfait, ils viennent de se mordre les dents en essuyant des pertes sèches, à cause des effets pervers de la baisse des cours mondiaux du caoutchouc dont ils disposent encore des stocks importants », poursuit Alphonse Issi. Pour lui, le relèvement du prix du litre d’huile de palme brute ne se justifie point pour une société qui du reste, n’a pas fait de nouveaux investissements en termes d’extension des plantations. La Socapalm propose au gouvernement de faire passer le prix de cession d’un litre d’huile de palme de 450 FCFA actuellement à 550 FCFA. Ainsi donc, le prix du litre vendu au consommateur final passera de 600 FCFA pour se situer entre 700 et 800 FCFA. Dès lors, il faut éviter d’amener les pouvoirs publics à prendre une décision « impopulaire et hasardeuse ».
Procédure d’homologation
Selon une dernière étude de la Banque mondiale, la pauvreté s’est fortement accrue au Cameroun, atteignant même le pic de 60%. Or c’est la majorité des ménages pauvres qui consomment l’huile de palme brute, comme denrée de première nécessité. Et le gouvernement ne saurait jouer en leur défaveur, dans la détermination du prix d’une denrée qui est inscrite sur la liste des produits obéissant à la procédure d’homologation préalable. A présent, tous les regards sont tournés vers le ministère du Commerce. Il faut rappeler qu’au lendemain des émeutes dites de la faim de février 2008, le président Paul Biya avait prescrit un certain nombre de mesures tendant à lutter contre la vie chère, que l’actuel ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana implémente avec bonheur, à travers des concertations avec les différents acteurs de son secteur. Plus que jamais, il s’agit entre autres, de bien encadrer les prix des produits de première nécessité et de grande consommation. Et l’huile de palme, avec ses nombreux produits dérivés, en fait grandement partie. Pour Alphonse Issi, la démarche du Mouvement national des consommateurs ne vise qu’à endiguer un éventuel mécontentement qui pourrait nuire à la paix sociale.
Correspondant Alwihda Info pour le Cameroun Tél: 00 237 677 52 40 66 ; Email: ndjanaa@yahoo.fr En savoir plus sur cet auteur

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