Par Isidore DEKOFIO
La nouvelle Présidente de la Transition en Centrafrique, Catherine Samba-Panza. Crédit photo : Sources
L’élection de Madame Catherine Samba-Panza à la présidence de la transition en Centrafrique soulève, à raison beaucoup d’espoir pour les Centrafricains. En effet c’est la première fois qu’une femme accède à un tel niveau de responsabilité, à une période emprunte de faits gravissimes jamais vécu de toute l’histoire du pays. Une période de tous les dangers car les ferments de l’implosion et de la disparition de la RCA ne se sont jamais présentés avec la gravité exponentielle dont les éléments marquant demeurent les violations à grande échelle des droits humains, les atteintes systématiques et répétées à l’intégrité des personnes et des biens dans un décor d’évanescence de l’état et de disparition de son autorité. Dans une telle situation où la responsabilité des dirigeants, des intellectuels, de tous les centrafricains est engagé, les lendemains de l’élection de la présidente de la transition sont porteurs d’inquiétudes avec les signes de l’atermoiement, de la non décision, toutes choses qui tendent à faire penser à une certaine impréparation au sommet de ce qui reste du pouvoir face aux exigences de l’heure et aux urgences du moment. A moins que, comme de coutume dans ce berceau des bantoues, d’autres considérations ne prévalent sur les enjeux hautement nationaux et patriotiques.
Depuis l’amorce de cette transition des plus chaotiques, c’est le troisième ajustement qui voit le choix se porter sur une femme, une première dans l’histoire politique centrafricaine, cela est surtout une volonté de changer radicalement de paradigme dans la gouvernance de ce pays. Comment alors interpréter la discordance entre les discours et les actes fondateurs de cette troisième transition dans la transition ? Pourtant le cap fixé par la présidente de la transition, à savoir un gouvernement de technocrates, réduit et devant être efficace, présageait d’une entrée en matière imminente et ne devait bénéficier que du large soutien populaire, ce cap semble s’apparenter à une offense envers les courtisans de toujours, habitués qu’ils sont à prendre en otage les dirigeants et hypothéquer le devenir de tout un peuple en le sacrifiant sur l’autel de leurs intérêts égoïstes, partisans et claniques.
Une maxime dont chacun devrait s’inspirer et en premier lieu la présidente dit « que l’on ne peut faire du neuf avec du vieux ». Nous observons, avec le bénéfice du doute et d’un certain état de grâce accordé à la présidente de la transition, le balai des bonnes intentions incarnés par des personnages haut en couleur, ne représentant qu’eux même et dont les faits et les forfaits ne peuvent que trahir l’esprit qui à conduit à la désignation de cette nouvelle présidente.
Alors à madame Samba-Panza de se garder de consacrer une fois encore, la tragédie de la cour avec ses lâchetés dont les méfaits ont emporté ceux à qui elle succède aujourd’hui dans les combles de l’histoires, d’autant que le temps qui lui est imparti est à rebours et que chaque jours démontrent de l’impatience d’un peuple qui n’a que trop souffert, qui n’a que trop attendu et dont on a que trop abusé et qui faute de perspectives s’en remettra à ses instincts pour son salut.
Isidore DEKOFIO