La coalition rebelle du Séléka, parvenue à 160 km de Bangui, a affirmé ne pas exclure d'entrer dans la capitale centrafricaine, alors que le président de l'Union africaine, Yayi Boni, y est attendu dimanche pour encourager un dialogue. Le président centrafricain François "Bozizé a l'intention de livrer bataille à Bangui, et si la situation l'exige, nous prendrons des dispositions", a dit le porte-parole du Séléka, Éric Massi, qui avait affirmé à de nombreuses reprises que la rébellion n'avait pas l'intention de prendre Bangui.
De son côté, le chef de mission de la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC), en mission de médiation en Centrafrique, a appelé dimanche la rébellion du Séléka à ne pas "franchir" la ville verrou de Damara, à 75 km de Bangui. "Les forces de la CEEAC (présentes en Centrafrique) sont en état d'alerte maximale et la ville de Damara constitue la limite à ne pas franchir. Nous demandons aux Faca (les forces gouvernementales) et aux rebelles de ne pas dépasser leurs positions actuelles et de laisser une chance au dialogue" a déclaré à la radio nationale le chef de mission de la CEEAC, Antonio di Garcia. Samedi, les rebelles ont encore renforcé leur emprise sur le territoire centrafricain, obligeant les forces régulières du président François Bozizé et leurs alliés à se replier à Damara, dernier verrou stratégique sur la route de la capitale Bangui où a été instauré un couvre-feu.
Alors que semblait s'éloigner la perspective de pourparlers entre les rebelles et le régime annoncés vendredi par la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC), le président en exercice de l'Union Africaine, Thomas Boni Yayi, était attendu à Bangui pour rencontrer dimanche le président Bozizé afin d'encourager une sortie de crise par le dialogue. "Le président se déplace pour faire de la prévention, il va inviter les différentes parties à la négociation", a déclaré le chef de la diplomatie béninoise, Nassirou Arifari Bako. "Sa démarche s'inscrit dans le cadre du soutien à toutes les décisions de la Communauté économique des États d'Afrique centrale", a-t-il souligné. Plus tôt samedi, la rébellion du Séléka, qui combat le président Bozizé, au pouvoir depuis 2003, a pris sans combat la ville de Sibut, à 160 km au nord de la capitale, nouveau succès enregistré en 3 semaines d'offensive.
Confusion Dimanche, le ministre de l'Administration territoriale (Intérieur) centrafricain, José Binoua, a indiqué que la prise de Sibut avait "créé la confusion et une peur à Bangui", accusant les rebelles de fomenter une guerre de religion. "Les rebelles sont entrés dans Sibut. Il n'y a pas eu de combats, les Forces armées centrafricaines (Faca) stationnées là ainsi que les troupes tchadiennes ayant quitté la ville hier soir (vendredi) pour se positionner à Damara", dernier verrou à 75 km au nord de Bangui, a de son côté déclaré un responsable militaire centrafricain. "Nous continuons à progresser et nous avons récupéré Sibut", a confirmé l'un des responsables du Séléka, Djouma Narkoyo, joint par téléphone satellitaire à Bambari (centre).
Selon des habitants arrivés à Bangui depuis Sibut, une soixantaine de véhicules des troupes tchadiennes et centrafricaines ont été aperçus dans la soirée de vendredi en train de converger vers Damara. La concentration des forces armées tchadiennes et centrafricaines à Damara est désormais le dernier recours contre une progression de la rébellion jusqu'à Bangui. Cette avancée des rebelles a provoqué un regain de tension dans la capitale, conduisant le président à décréter un couvre-feu de 19 à 5 heures.
Samedi, à 21 heures, les rues de Bangui étaient désertes, tous les restaurants du centre-ville se sont dépêchés de fermer et de nombreux magasins fermés étaient gardés par des hommes armés de machettes. "Les patrons craignent des pillages, alors ils paient des gardiens", a expliqué l'un d'eux. Des barrages de jeunes armés de machettes sont aussi apparus depuis vendredi dans les 4e et 8e arrondissements, le fief du président centrafricain, dans le nord de Bangui. Ces jeunes, dont la présence est tolérée par les forces de l'ordre, contrôlent les voitures pour débusquer des infiltrés ou des armes, a indiqué un habitant sous le couvert de l'anonymat.
Sentiment anti-français Les rebelles sont également parvenus à repousser une contre-offensive des forces régulières sur Bambari, qui était jusqu'à début décembre une place forte des Faca, à 300 km au nord-est de Bangui, avant d'être conquise dimanche dernier par le Séléka. Parallèlement, la France a porté, vendredi, sa présence militaire à 400 hommes avec l'envoi de 150 parachutistes à l'aéroport de Bangui et la CEEAC a annoncé des renforts.
L'évolution de la situation sur le terrain éloigne l'espoir d'une solution négociée rapide en Centrafrique, que les pays de la région tout comme la France, ex-puissance coloniale, ont appelé de leurs voeux. La CEEAC, qui sert de médiateur, avait assuré vendredi soir que le gouvernement du président Bozizé comme les rebelles avait accepté que des négociations s'ouvrent prochainement et sans conditions à Libreville, au Gabon. Mais samedi, le responsable de la communication de la CEEAC, Placide Ibouanga, a précisé : "Les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC se rencontreront à nouveau le 3 janvier et c'est à ce moment-là qu'ils donneront une date pour la rencontre à Libreville." L'incertitude demeurait aussi sur l'envoi, décidé vendredi au niveau des ministres des Affaires étrangères, de renforts à la Fomac, la force des pays d'Afrique centrale, qui compte actuellement 560 hommes.
Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, avait répété vendredi que les militaires français avaient uniquement pour mission de protéger les ressortissants français et européens, et non de défendre le régime. Quelque 1 200 Français vivent en Centrafrique. Mercredi, à Bangui, plusieurs centaines de manifestants proches du pouvoir s'en étaient pris aux locaux diplomatiques français, reprochant à Paris son inaction. Le sentiment anti-français va grandissant dans la capitale au fur et à mesure de l'approche des rebelles, la population estimant que la France l'a trahie. Le Séléka, composé de factions rebelles dissidentes, a repris les armes le 10 décembre pour réclamer le "respect" d'accords de paix signés entre 2007 et 2011 avec le pouvoir. .fr
De son côté, le chef de mission de la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC), en mission de médiation en Centrafrique, a appelé dimanche la rébellion du Séléka à ne pas "franchir" la ville verrou de Damara, à 75 km de Bangui. "Les forces de la CEEAC (présentes en Centrafrique) sont en état d'alerte maximale et la ville de Damara constitue la limite à ne pas franchir. Nous demandons aux Faca (les forces gouvernementales) et aux rebelles de ne pas dépasser leurs positions actuelles et de laisser une chance au dialogue" a déclaré à la radio nationale le chef de mission de la CEEAC, Antonio di Garcia. Samedi, les rebelles ont encore renforcé leur emprise sur le territoire centrafricain, obligeant les forces régulières du président François Bozizé et leurs alliés à se replier à Damara, dernier verrou stratégique sur la route de la capitale Bangui où a été instauré un couvre-feu.
Alors que semblait s'éloigner la perspective de pourparlers entre les rebelles et le régime annoncés vendredi par la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC), le président en exercice de l'Union Africaine, Thomas Boni Yayi, était attendu à Bangui pour rencontrer dimanche le président Bozizé afin d'encourager une sortie de crise par le dialogue. "Le président se déplace pour faire de la prévention, il va inviter les différentes parties à la négociation", a déclaré le chef de la diplomatie béninoise, Nassirou Arifari Bako. "Sa démarche s'inscrit dans le cadre du soutien à toutes les décisions de la Communauté économique des États d'Afrique centrale", a-t-il souligné. Plus tôt samedi, la rébellion du Séléka, qui combat le président Bozizé, au pouvoir depuis 2003, a pris sans combat la ville de Sibut, à 160 km au nord de la capitale, nouveau succès enregistré en 3 semaines d'offensive.
Confusion Dimanche, le ministre de l'Administration territoriale (Intérieur) centrafricain, José Binoua, a indiqué que la prise de Sibut avait "créé la confusion et une peur à Bangui", accusant les rebelles de fomenter une guerre de religion. "Les rebelles sont entrés dans Sibut. Il n'y a pas eu de combats, les Forces armées centrafricaines (Faca) stationnées là ainsi que les troupes tchadiennes ayant quitté la ville hier soir (vendredi) pour se positionner à Damara", dernier verrou à 75 km au nord de Bangui, a de son côté déclaré un responsable militaire centrafricain. "Nous continuons à progresser et nous avons récupéré Sibut", a confirmé l'un des responsables du Séléka, Djouma Narkoyo, joint par téléphone satellitaire à Bambari (centre).
Selon des habitants arrivés à Bangui depuis Sibut, une soixantaine de véhicules des troupes tchadiennes et centrafricaines ont été aperçus dans la soirée de vendredi en train de converger vers Damara. La concentration des forces armées tchadiennes et centrafricaines à Damara est désormais le dernier recours contre une progression de la rébellion jusqu'à Bangui. Cette avancée des rebelles a provoqué un regain de tension dans la capitale, conduisant le président à décréter un couvre-feu de 19 à 5 heures.
Samedi, à 21 heures, les rues de Bangui étaient désertes, tous les restaurants du centre-ville se sont dépêchés de fermer et de nombreux magasins fermés étaient gardés par des hommes armés de machettes. "Les patrons craignent des pillages, alors ils paient des gardiens", a expliqué l'un d'eux. Des barrages de jeunes armés de machettes sont aussi apparus depuis vendredi dans les 4e et 8e arrondissements, le fief du président centrafricain, dans le nord de Bangui. Ces jeunes, dont la présence est tolérée par les forces de l'ordre, contrôlent les voitures pour débusquer des infiltrés ou des armes, a indiqué un habitant sous le couvert de l'anonymat.
Sentiment anti-français Les rebelles sont également parvenus à repousser une contre-offensive des forces régulières sur Bambari, qui était jusqu'à début décembre une place forte des Faca, à 300 km au nord-est de Bangui, avant d'être conquise dimanche dernier par le Séléka. Parallèlement, la France a porté, vendredi, sa présence militaire à 400 hommes avec l'envoi de 150 parachutistes à l'aéroport de Bangui et la CEEAC a annoncé des renforts.
L'évolution de la situation sur le terrain éloigne l'espoir d'une solution négociée rapide en Centrafrique, que les pays de la région tout comme la France, ex-puissance coloniale, ont appelé de leurs voeux. La CEEAC, qui sert de médiateur, avait assuré vendredi soir que le gouvernement du président Bozizé comme les rebelles avait accepté que des négociations s'ouvrent prochainement et sans conditions à Libreville, au Gabon. Mais samedi, le responsable de la communication de la CEEAC, Placide Ibouanga, a précisé : "Les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC se rencontreront à nouveau le 3 janvier et c'est à ce moment-là qu'ils donneront une date pour la rencontre à Libreville." L'incertitude demeurait aussi sur l'envoi, décidé vendredi au niveau des ministres des Affaires étrangères, de renforts à la Fomac, la force des pays d'Afrique centrale, qui compte actuellement 560 hommes.
Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, avait répété vendredi que les militaires français avaient uniquement pour mission de protéger les ressortissants français et européens, et non de défendre le régime. Quelque 1 200 Français vivent en Centrafrique. Mercredi, à Bangui, plusieurs centaines de manifestants proches du pouvoir s'en étaient pris aux locaux diplomatiques français, reprochant à Paris son inaction. Le sentiment anti-français va grandissant dans la capitale au fur et à mesure de l'approche des rebelles, la population estimant que la France l'a trahie. Le Séléka, composé de factions rebelles dissidentes, a repris les armes le 10 décembre pour réclamer le "respect" d'accords de paix signés entre 2007 et 2011 avec le pouvoir. .fr