Des soldats de la force Sangaris. Crédit photo : Sources
Après avoir limogé Babacar Gaye, l'ONU qui n'a pas su enrayer les affaires de viols au sein de la MINUSCA et de la SANGARIS en Centrafrique, en est maintenant réduit à renvoyer des contingents entiers, pour montrer sa détermination à combattre ce fléau.
Cette phrase est le début d'une tribune que j'avais interrompue, pour ne pas parasiter la fin du processus du retour à l'ordre constitutionnel.
Maintenant que les élections sont passées, que les nouvelles autorités ont pris les commandes du navire centrafricain en perdition, je peux reprendre ma tribune et constater :
1. Que la punition collective décrétée par le secrétaire général de l'ONU n'a pas eu l'effet escompté. Le contingent congolais de la RDC a été renvoyé, mais les viols continuent.
2. Qu'en matière d'exactions sexuelles, les choses ont évolué du simple viol ( si l'on peut dire ), à la pédophilie et à la zoophilie. A ce rythme-là, tout le spectre de dépravations sexuelles sera bientôt passé en revue.
3. Que dans les condamnations aussi on note une certaine gradation : dès les premiers viols, L'Obs avait titré sur L'HONNEUR PERDU DE L'ARMEE FRANÇAISE. Les dernières exactions ont poussé M. Hollande à monter au créneau : << Si les faits étaient établis, l'honneur de la France serait engagé. >>
On est donc passé de l'honneur d'une armée à celui de tout un pays, même si le conditionnel reste de rigueur.
4. Que la punition collective ne pouvait pas être dissuasive. Pour la plus simple raison qu'on punit tout le monde et donc personne. C'est quand même étonnant de la part d'une organisation dont toute la stratégie repose sur la dissuasion.
5. Que si cette punition avait été rigoureusement appliquée, elle aurait conduit dans sa logique à un effondrement des effectifs de la MINUSCA, dont il faut rappeler que la SANGARIS ne fait pas partie.
6. Que les autorités centrafricaines sont soigneusement tenues à l'écart des enquêtes. L'ONU laisse à chaque pays le soin d'enquêter sur son contingent. Les autorités de Kinshasa, après avoir bâclé une première enquête, ont finalement décidé de traduire devant les tribunaux, une vingtaine de leurs soldats accusés de viol en Centrafrique.
7. Que l'ONU a commis un impair, en faisant venir des soldats d'un pays où le viol sévit à l'état endémique. On me dira qu'il est toujours facile de juger après coup. On me dira qu'au plus fort des exactions, la MINUSCA manquait d'hommes et ne pouvait donc pas refuser des contingents. A l'époque, il est vrai, on ne se bousculait pas pour venir rétablir la paix en Centrafrique, un vaste territoire peu peuplé, dans les forêts duquel il est facile de fomenter une guérilla. Reste que l'ONU connaît bien la République Démocratique du Congo, au secours de laquelle elle est intervenue depuis 1999, alors que plusieurs régions du pays étaient contrôlées par des rebelles, soutenus par les armées de certains Etats voisins. Ce long séjour lui a permis de connaître comme sa poche les limites de l'armée congolaise : elle n'a pas pu ramener la paix chez elle, et ne pouvait donc pas être d'un grand secours pour la RCA.
Aujourd'hui encore, les Casques bleus alliés aux forces armées de la RDC se montrent incapables de pacifier le Congo. La preuve : l'ONU refuse de se retirer comme le lui demandent les autorités congolaises. On ne voit pas bien pour quelle raison elle refuserait de partir si la paix était revenue au Congo et si elle croyait l'armée de Kabila, qu'elle accuse périodiquement d'exactions, capable de la garantir.
8. Qu'en Centrafrique, les premiers responsables des malheurs du pays, ce sont bien les Centrafricains, les apprentis sorciers qui se sont acoquinés avec des criminels étrangers pour écumer le pays. L'ONU est venue éteindre leur incendie, dont les viols auxquels nous assistons ne sont que des émanations.
9. Que les femmes sont coincées entre deux feux : celui des groupes armés, et notamment ceux qui tiennent les bords de l'Oubangui et qui, à force de viols et de vols ont interrompu le trafic entre Mobaye et Bangui, et celui d'une partie ( espérons infime ) de ceux qui sont chargés de les protéger.
10. Que l'on entend beaucoup parler des violeurs, de leurs contingents, de leurs nationalités. Mais quid de leurs victimes ? Comment se reconstruisent-elles ? Ne va-t-on pas les abandonner à leur triste sort ? Je comprends que pour les protéger on ne les expose pas trop. Mais on pourrait, de temps en temps, nous donner de leurs nouvelles.
S'agissant des enfants, des proies faciles clochardisées par la guerre, on pourrait, en les mettant dans des structures adéquates, couper l'herbe sous les pieds des prédateurs.
Cette phrase est le début d'une tribune que j'avais interrompue, pour ne pas parasiter la fin du processus du retour à l'ordre constitutionnel.
Maintenant que les élections sont passées, que les nouvelles autorités ont pris les commandes du navire centrafricain en perdition, je peux reprendre ma tribune et constater :
1. Que la punition collective décrétée par le secrétaire général de l'ONU n'a pas eu l'effet escompté. Le contingent congolais de la RDC a été renvoyé, mais les viols continuent.
2. Qu'en matière d'exactions sexuelles, les choses ont évolué du simple viol ( si l'on peut dire ), à la pédophilie et à la zoophilie. A ce rythme-là, tout le spectre de dépravations sexuelles sera bientôt passé en revue.
3. Que dans les condamnations aussi on note une certaine gradation : dès les premiers viols, L'Obs avait titré sur L'HONNEUR PERDU DE L'ARMEE FRANÇAISE. Les dernières exactions ont poussé M. Hollande à monter au créneau : << Si les faits étaient établis, l'honneur de la France serait engagé. >>
On est donc passé de l'honneur d'une armée à celui de tout un pays, même si le conditionnel reste de rigueur.
4. Que la punition collective ne pouvait pas être dissuasive. Pour la plus simple raison qu'on punit tout le monde et donc personne. C'est quand même étonnant de la part d'une organisation dont toute la stratégie repose sur la dissuasion.
5. Que si cette punition avait été rigoureusement appliquée, elle aurait conduit dans sa logique à un effondrement des effectifs de la MINUSCA, dont il faut rappeler que la SANGARIS ne fait pas partie.
6. Que les autorités centrafricaines sont soigneusement tenues à l'écart des enquêtes. L'ONU laisse à chaque pays le soin d'enquêter sur son contingent. Les autorités de Kinshasa, après avoir bâclé une première enquête, ont finalement décidé de traduire devant les tribunaux, une vingtaine de leurs soldats accusés de viol en Centrafrique.
7. Que l'ONU a commis un impair, en faisant venir des soldats d'un pays où le viol sévit à l'état endémique. On me dira qu'il est toujours facile de juger après coup. On me dira qu'au plus fort des exactions, la MINUSCA manquait d'hommes et ne pouvait donc pas refuser des contingents. A l'époque, il est vrai, on ne se bousculait pas pour venir rétablir la paix en Centrafrique, un vaste territoire peu peuplé, dans les forêts duquel il est facile de fomenter une guérilla. Reste que l'ONU connaît bien la République Démocratique du Congo, au secours de laquelle elle est intervenue depuis 1999, alors que plusieurs régions du pays étaient contrôlées par des rebelles, soutenus par les armées de certains Etats voisins. Ce long séjour lui a permis de connaître comme sa poche les limites de l'armée congolaise : elle n'a pas pu ramener la paix chez elle, et ne pouvait donc pas être d'un grand secours pour la RCA.
Aujourd'hui encore, les Casques bleus alliés aux forces armées de la RDC se montrent incapables de pacifier le Congo. La preuve : l'ONU refuse de se retirer comme le lui demandent les autorités congolaises. On ne voit pas bien pour quelle raison elle refuserait de partir si la paix était revenue au Congo et si elle croyait l'armée de Kabila, qu'elle accuse périodiquement d'exactions, capable de la garantir.
8. Qu'en Centrafrique, les premiers responsables des malheurs du pays, ce sont bien les Centrafricains, les apprentis sorciers qui se sont acoquinés avec des criminels étrangers pour écumer le pays. L'ONU est venue éteindre leur incendie, dont les viols auxquels nous assistons ne sont que des émanations.
9. Que les femmes sont coincées entre deux feux : celui des groupes armés, et notamment ceux qui tiennent les bords de l'Oubangui et qui, à force de viols et de vols ont interrompu le trafic entre Mobaye et Bangui, et celui d'une partie ( espérons infime ) de ceux qui sont chargés de les protéger.
10. Que l'on entend beaucoup parler des violeurs, de leurs contingents, de leurs nationalités. Mais quid de leurs victimes ? Comment se reconstruisent-elles ? Ne va-t-on pas les abandonner à leur triste sort ? Je comprends que pour les protéger on ne les expose pas trop. Mais on pourrait, de temps en temps, nous donner de leurs nouvelles.
S'agissant des enfants, des proies faciles clochardisées par la guerre, on pourrait, en les mettant dans des structures adéquates, couper l'herbe sous les pieds des prédateurs.