Un milicien anti-balaka en Centrafrique. © DR
Au mois de mai dernier, une pirogue à moteur qui transporte des passagers sur l'Oubangui quitte Zongo pour Mobayi, en territoire congolais. L'embarcation et sont équipage sont de nationalité congolaise. Ils transportent des Congolais mais aussi des Centrafricains désireux de suivre un itinéraire sécurisé pour rentrer chez eux dans la Basse-Kotto. Toutes les routes de cette région étant bloquées par les groupes armés.
Ces derniers, en vertu d'un accord tacite mais néanmoins léonin, se sont reparti les localités qui longent la rive droite de l'Oubangui, depuis Mobaye jusqu'à Bangui. Nantis d'armements lourds et de grands moyens, les envahisseurs de la Séléka occupent les trois villes : Mobaye, Zangba et Kouango. Les Antibalaka ou plutôt les pillards qui se sont affublés de ce nom se contentent des villages où il n'y a plus rien à piller. Qu'à cela ne tienne, ils iront...
Mais n'allons pas trop vite. Revenons plutôt à notre pirogue à moteur. Je précise qu'il s'agit d'une embarcation congolaise. Qui cabote pour ne pas donner aux rebelles centrafricains le prétexte d'une intervention. La ville de Kouango est passée sans encombre. Plusieurs villages sont passés à leur tour. Mais voici que se présentent Yéhou et sa horde de pillards antibalaka, lesquels traversent la rivière à la vitesse de l'éclair pour arraisonner, dans les eaux congolaises, le bateau congolais. Tous les passagers sont ensuite débarqués en territoire centrafricain et fouettés jusqu'au sang et dépouillés de tous leurs bagages. Pour quelle raison ? me demanderiez-vous. Eh bien ! pour la plus simple raison que les forbans ont pris une embarcation congolaise pour un bateau centrafricain, qui aurait voulu se soustraire au contrôle douanier qu'ils ont illégalement institué dans ce village perdu.
Vendredi 23 novembre 2018. Une pirogue en provenance de Mobayi et transportant huit passagers centrafricains dont un adolescent de dix ans est arraisonnée par les pirates antibalaka de Yéhou. Débarqué, tout le monde est retenu en otage. Cette fois-ci, la flibuste ne laissera partir personne. Elle exige, pour libérer ses otages, une rançon d'un million cinq cent mille francs CFA. En attendant, comme son coin paumé n'a pas de prison, elle va attacher, à l'aide d'une corde, les prisonniers aux arbres comme des animaux.
L'adolescent, aux dernières nouvelles, serait libéré et renvoyé dans sa ville de départ. Peut-être un début de charité ! Qui a dit que les Antibalaka étaient des chrétiens ? Qui a dit qu'ils se trompaient d'ennemi ? Il me semble que s'attaquer aux civils est un choix délibéré des groupes armés dont les séides, ne l'oublions pas, proviennent pour la plupart du grand banditisme. Où sont partis les coupeurs de route d'antan ? Leur clique a tout simplement été résorbée par les groupes armés.
Les Antibalaka des bords de l'Oubangui ne savent peut-être plus dans quelle République ils vivent, dans quel ouragan. Des massacres partout, des tueries tous les jours. Pourquoi ne séviraient-ils pas eux aussi dans ce chaos ? Mais en sévissant, ils se couvrent d'ignominie parce qu'ils sont condamnés, à la différence des étrangers qui partiront peut-être un jour, ils sont condamnés à vivre dans cette maison qu'il ont barbouillée de boue. Je précise que les Antibalaka retiennent en otage leurs propres compatriotes, des réfugiés, qui plus est.
Ces derniers, en vertu d'un accord tacite mais néanmoins léonin, se sont reparti les localités qui longent la rive droite de l'Oubangui, depuis Mobaye jusqu'à Bangui. Nantis d'armements lourds et de grands moyens, les envahisseurs de la Séléka occupent les trois villes : Mobaye, Zangba et Kouango. Les Antibalaka ou plutôt les pillards qui se sont affublés de ce nom se contentent des villages où il n'y a plus rien à piller. Qu'à cela ne tienne, ils iront...
Mais n'allons pas trop vite. Revenons plutôt à notre pirogue à moteur. Je précise qu'il s'agit d'une embarcation congolaise. Qui cabote pour ne pas donner aux rebelles centrafricains le prétexte d'une intervention. La ville de Kouango est passée sans encombre. Plusieurs villages sont passés à leur tour. Mais voici que se présentent Yéhou et sa horde de pillards antibalaka, lesquels traversent la rivière à la vitesse de l'éclair pour arraisonner, dans les eaux congolaises, le bateau congolais. Tous les passagers sont ensuite débarqués en territoire centrafricain et fouettés jusqu'au sang et dépouillés de tous leurs bagages. Pour quelle raison ? me demanderiez-vous. Eh bien ! pour la plus simple raison que les forbans ont pris une embarcation congolaise pour un bateau centrafricain, qui aurait voulu se soustraire au contrôle douanier qu'ils ont illégalement institué dans ce village perdu.
Vendredi 23 novembre 2018. Une pirogue en provenance de Mobayi et transportant huit passagers centrafricains dont un adolescent de dix ans est arraisonnée par les pirates antibalaka de Yéhou. Débarqué, tout le monde est retenu en otage. Cette fois-ci, la flibuste ne laissera partir personne. Elle exige, pour libérer ses otages, une rançon d'un million cinq cent mille francs CFA. En attendant, comme son coin paumé n'a pas de prison, elle va attacher, à l'aide d'une corde, les prisonniers aux arbres comme des animaux.
L'adolescent, aux dernières nouvelles, serait libéré et renvoyé dans sa ville de départ. Peut-être un début de charité ! Qui a dit que les Antibalaka étaient des chrétiens ? Qui a dit qu'ils se trompaient d'ennemi ? Il me semble que s'attaquer aux civils est un choix délibéré des groupes armés dont les séides, ne l'oublions pas, proviennent pour la plupart du grand banditisme. Où sont partis les coupeurs de route d'antan ? Leur clique a tout simplement été résorbée par les groupes armés.
Les Antibalaka des bords de l'Oubangui ne savent peut-être plus dans quelle République ils vivent, dans quel ouragan. Des massacres partout, des tueries tous les jours. Pourquoi ne séviraient-ils pas eux aussi dans ce chaos ? Mais en sévissant, ils se couvrent d'ignominie parce qu'ils sont condamnés, à la différence des étrangers qui partiront peut-être un jour, ils sont condamnés à vivre dans cette maison qu'il ont barbouillée de boue. Je précise que les Antibalaka retiennent en otage leurs propres compatriotes, des réfugiés, qui plus est.