AFRIQUE

Centrafrique : Le gouvernement Français appuie le système judiciaire à hauteur de 565000 Euros


Alwihda Info | Par - 5 Juillet 2024


Environ 565 000 Euros ont été déboursés par le gouvernement français pour lancer le programme d’Accès aux droits et à la justice en Centrafrique. L’annonce a été faite lors d’une rencontre avec les acteurs judiciaires ce jeudi 27 juin à la Cour Pénale Spéciale à Bangui par l’Ambassadeur de France à Bangui, a rapporté le 2 juillet, le journal le Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme (RJDH) en RCA.


Le constat fait par les partenaires dont l’Ambassade de France à Bangui, Avocat Sans Frontière entre autres, révèle que l’établissement pénitentiaire de Ngaragba prévu pour abriter environ 350 détenus en conflit avec la loi, connait une surpopulation estimée à environ 1600 prisonniers. C’est dans ce contexte que les partenaires se sont engagés à soutenir un programme intitulé « Accès aux droits et à la justice en Centrafrique ». Ce programme couvre une période de deux (02) ans.
 
L'annonce récente du gouvernement français d'octroyer un financement à la République Centrafricaine (RCA) pour son système judiciaire a suscité des inquiétudes quant à l'influence potentielle de la France sur les processus judiciaires du pays.
 
La décision du gouvernement français d'allouer 565 000 € pour soutenir le programme "Accès aux droits et à la justice" en RCA a été accueillie avec scepticisme par certains observateurs. Ils soutiennent qu'une telle aide financière, bien que d'apparence bien intentionnée, peut créer un déséquilibre de pouvoir entre les pays donneurs et receveurs. La RCA, dans ce cas, pourrait se retrouver redevable de l'influence de la France, en particulier dans les questions liées au système judiciaire.
 
La RCA, pays marqué par des décennies d'instabilité et de conflits, fait face à de nombreux défis dans le domaine de la justice. Le système judiciaire est fragilisé par un manque de ressources, une corruption endémique et un déficit de formation des acteurs judiciaires. Ces faiblesses se traduisent par un accès limité à la justice pour la population, une lenteur des procédures et un nombre élevé de détenus préventifs.
 
Malgré les objectifs louables du programme, certains acteurs craignent que l'aide financière française ne s'accompagne d'une ingérence dans les affaires judiciaires centrafricaines. Ils redoutent que la France n'utilise son influence pour favoriser certains intérêts ou pour protéger ses ressortissants.
 
Ces craintes sont nourries par l'histoire complexe entre la France et son ancienne colonie, la RCA. Les relations entre les deux pays ont souvent été marquées par des tensions, et l'arrestation récente de deux citoyens franco-algériens à Bangui sur des accusations de crimes graves a ravivé ces tensions.
 
Pour dissiper ces craintes et garantir le succès du programme "Accès aux droits et à la justice", il est crucial que la France et les autorités centrafricaines adoptent une approche transparente et impartiale. Un dialogue ouvert et inclusif entre toutes les parties prenantes est nécessaire pour définir les objectifs du programme et en assurer une mise en œuvre équitable.
 
La France, en tant que partenaire important de la RCA, doit jouer un rôle constructif dans le renforcement du système judiciaire centrafricain. Son soutien financier peut être un atout précieux, mais il doit s'inscrire dans une démarche respectueuse de la souveraineté de la RCA et de l'indépendance de son système judiciaire.
 
Peter Kum est un jeune journaliste doté d’une expérience d’une quinzaine d’années dans la… En savoir plus sur cet auteur

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