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Centrafrique: un accord loin d'être acquis, les rebelles exigent le départ de Bozizé


Alwihda Info | Par - 10 Janvier 2013


M. Ikouébé a en effet demandé "aux uns et aux autres, surtout à l'opposition et aux groupes armés de respecter les engagements pris par les chefs d'Etats à N'Djamena, d'axer leurs discussions sur les accords de 2008 de Libreville".


Un accord au terme des cruciaux pourparlers centrafricains de Libreville semblait mercredi soir loin d'être acquis, les rebelles continuant d'exiger le départ du président François Bozizé et sa traduction devant la Cour pénale internationale (CPI).

"Il n'y a pas d'autre alternative, rien que le départ de Bozizé. L'unique mal des Centrafricains, c'est Bozizé, c'est tout", a déclaré un porte-parole du Séléka Florian Ndjadder, après 12 heures de discussions entre les délégations du pouvoir, de la rébellion et de l'opposition, sous l'égide de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC).

Les représentants du Séléka ont quitté la séance vers minuit, mais doivent revenir jeudi matin.

"Il y a blocage ce soir, mais les rebelles reviendront jeudi", a indiqué une source au ministère gabonais des Affaires étrangères.

Dans un mémorandum présenté mercredi aux participants en début de séance, la coalition rebelle du Séléka exige "qu'une procédure soit engagée devant la CPI de la Haye contre François Bozizé".

La rébellion accuse le président centrafricain de "faits de crimes de guerre et crimes contre l'humanité", en lui reprochant "arrestations, détentions et séquestrations arbitraires, enlèvements, disparitions, assassinats et exécutions sommaires".

Après une conquête éclair de la majeure partie du pays depuis le 10 décembre, les rebelles se trouvant désormais aux portes de Bangui, demandent "la reconnaissance" par François Bozizé "et son régime de leur défaite militaire et leur abdication dans l'intérêt du peuple centrafricain". Elle recommande même au chef de l'Etat de "se trouver une terre d'asile".

A l'ouverture de la rencontre à la Cité de la démocratie, le ministre congolais des Affaires étrangères qui dirige la réunion, Basile Ikouébé, avait appelé rebelles et opposition à "s'en tenir aux règles de l'Union africaine par rapport au changement de régime", allusion à l'exigence de la rébellion que Bozizé parte.

Mardi, le président centrafricain avait, dans une charge violente contre la rébellion, catégoriquement refusé de quitter la pouvoir, estimant qu'il avait "perdu une bataille mais pas la guerre".

Dans le mémorandum, le Séléka reproche de nouveau au pouvoir le non-respect de divers accords de paix signés entre le gouvernement et les rébellions, notamment l'accord de paix global de Libreville de 2008. Les débats doivent porter principalement sur la renégociation de ces accords de paix.

M. Ikouébé a en effet demandé "aux uns et aux autres, surtout à l'opposition et aux groupes armés de respecter les engagements pris par les chefs d'Etats à N'Djamena, d'axer leurs discussions sur les accords de 2008 de Libreville".

Le 21 décembre, les chefs d'Etats de la CEEAC, réunis dans la capitale tchadienne, avaient demandé à la rébellion de quitter les zones occupées. En l'absence de cessez-le-feu, le Séléka avait cependant continué sa progression en balayant l'armée régulière.

Les accords de Libreville comprenaient notamment la mise en place d'un programme de Désarmement, démobilisation, réinsertion (DDR) qui n'a jamais été respecté, selon la rébellion.

Le conseil des ministres des Affaires étrangères de la CEEAC réuni mardi à Libreville en préparation des négociations, avait "regretté que toutes les parties continuent de faire des déclarations incendiaires" et appelé "immédiatement à un accord de cessez-le-feu".

Les pourparlers de mercredi doivent être suivis jeudi par un sommet des chefs d'Etat de la CEEAC, a précisé M. Ikouébé.

François Bozizé devrait y participer, dans l'hypothèse où les délégations arrivent à s'accorder sur une sortie de crise, ce qui, mercredi soir, semblait loin d'être acquis.

L'un des principaux opposants, Jean-Jacques Demafouth, arrivé mardi soir, estime que le président Bozizé doit venir à Libreville: "Il ne peut pas refuser de venir. Il sera obligé à un moment donné d'être là. La situation est extrêmement grave", a-t-il déclaré à l'AFP.

"Le gouvernement centrafricain ne veut rien entendre des revendications des rebelles, ces négociations vont accoucher d'une souris", estimait, pessimiste, un responsable de la CEEAC.  Libération

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