Dans une missive adressée à Philippe MVOUO, président du C.S.L.C (Conseil Supérieur de la Liberté de Communication), Céphas Germain EWANGUI, président de la FECODHO (Fédération Congolaise des Droits de lHomme), exprime sa vive préoccupation sur la liberté de la presse au Congo, à la suite de la décision prise par cette institution de suspendre deux journaux paraissant à Brazzaville.
Le président de la FECODHO défend le rôle des journalistes de rapporter même des informations qui dérangent les gouvernants, car la liberté dexpression est à ce prix. Voici, ci-après, lintégralité de cette lettre.
Monsieur le président, la Fédération Congolaise des Droits de lHomme (FECODHO), plateforme des O.N.G. et associations uvrant pour la promotion et la protection des droits de lhomme et des libertés fondamentales, a lhonneur de vous adresser cette présente, question de faire savoir ses regrets sur la décision rendue, le samedi 3 septembre 2012, par votre institution, portant suspension de deux organes de presse écrite à savoir: "La Voix du Peuple" et "Le Glaive".
La Fédération Congolaise des Droits de lHomme tient à souligner toute limportance de votre institution et la place capitale quelle se doit doccuper, pour favoriser la promotion et la consolidation de la démocratie dans notre pays.
Toute démocratie repose sur le respect des droits de lhomme et des libertés fondamentales. Et dans les libertés fondamentales, nous avons, au point central, la liberté dexpression considérée comme la pierre angulaire de toute société qui se veut démocratique. Cette liberté bénéficie, naturellement, à toute personne, mais le journaliste en est le vecteur principal avec, entre autres, devoirs :
- de mener les enquêtes et de révéler les vérités qui se dissimulent derrière les déclarations et actions des gouvernants et de les obliger à rendre compte de leurs actes ;
- de jouer le rôle de "chien de garde" quant à laction des gouvernants et aux agissements des institutions publiques...
De ce fait, la liberté de la presse vaut, non seulement pour les informations accueillies, avec joie et ferveur, par les gouvernants, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent, inquiètent ou considérées par lopinion publique de fausses, répugnantes, réfléchies ou, tout simplement, de mauvais goût. Ainsi valent le pluralisme, la tolérance et lesprit douverture sans lesquels, il nest pas de société démocratique.
La Fédération Congolaise des Droits de lHomme, en prenant référence aux pays qui ont fait des avancées remarquables en matière de démocratie, tout en regrettant que certains journalistes, malheureusement, mettent à mal les principes sacro-saints de la déontologie professionnelle, plaide pour une presse réellement libre, soutenue par les pouvoirs publics, défendue farouchement dans le libre exercice de leur métier par le Conseil Supérieur de la Liberté de Communication, en mettant en exergue le principe selon lequel : "Le remède à la liberté de parole est la liberté de parole".
Car, la FECODHO est convaincue que cest en élargissement les débats et non en cherchant à museler la parole et la contestation que lon peut, en fin de compte, rétablir la vérité et rendre plus judicieuse laction des pouvoirs publics.
Monsieur le président, la question des libertés, en général, et la liberté de la presse, en particulier, doit faire lobjet dune vigilance particulière, Cest pourquoi, elle est proclamée par tous les instruments internationaux de protection des droits, de lhomme et est devenue une règle coutumière du droit, international.
Ensemble, Monsieur le président,
Mobilisons-nous pour défendre la liberté de la presse, en vue de contribuer, significativement, à la construction et la consolidation dune société démocratique, respectueuse des droits de lhomme et des libertés fondamentales. La réelle légitimité de votre noble institution est à ce prix.
Nous Sommes le Congo
Cessons d'Avoir Peur
Pour Construire un Etat de Droit
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