REPORTAGE

Cette transfuge nord-coréenne a découvert un monde nouveau


- 25 Février 2018


Après avoir fui la Corée du Nord, Lee Hyeonseo a dû relever d’innombrables défis avant de pouvoir enfin vivre en liberté.


(D.A. Perterson/Département d’État)

Après avoir fui la Corée du Nord, Lee Hyeonseo a dû relever d’innombrables défis avant de pouvoir enfin vivre en liberté. (D.A. Perterson/Département d’État)
La liberté, Lee Hyeonseo l’a savourée pour la première fois dans une cuillerée de crème glacée, en 1997. Habituée au mélange insipide de sucre et de glace qu’on trouve dans sa Corée du Nord natale, Lee avait été enchantée par les nombreux parfums de crème glacée qu’elle a découverts à son arrivée en Chine.

Lee avait 17 ans quand elle a fui son pays ravagé par la famine et a traversé la frontière chinoise. Là, l’électricité fonctionnait 24 h sur 24. « C’était surréel, comme un monde nouveau », a déclaré Lee lors d’une rencontre en direct sur Facebook*, organisée le 2 février au département d’État.

À l’école, Lee avait toujours entendu les enseignants affirmer que la Corée du Nord était supérieure à tous les autres pays. Mais pendant la famine, Lee et ses camarades de classe avaient toujours faim, et elle a vu des gens mourir dans la rue.

Comme elle vivait près de la frontière avec la Chine, Lee pouvait entrevoir le monde extérieur en regardant des émissions de la télévision chinoise. Elle cherchait désespérément un monde meilleur, et les images sur l’écran l’avaient poussée à fuir son pays. Au cours des dix années suivantes, Lee a vécu dans l’ombre, craignant d’être rapatriée de force en Corée du Nord par les autorités chinoises. Pendant cette période, elle a aussi réussi à échapper aux griffes d’un mariage arrangé et de la traite des personnes.

« Donnez de l’espoir à toutes les Nord-Coréennes qui appellent au secours. » – @HyeonseoLeeNK, dit-elle, en parlant des réseaux de traite des personnes en Chine.

Quand elle est enfin parvenue en Corée du Sud, en 2008, Lee a dû, une fois de plus, s’habituer à un nouvel environnement. Elle a pris aussi des risques énormes pour exfiltrer sa mère et son frère de la Corée du Nord. Ce qu’elle a réussi à faire avec l’aide d’un inconnu. Cette interaction « m’a montré que la bonne volonté de personnes qu’on ne connaît pas et le soutien de la communauté internationale sont la vraie lueur d’espoir dont le peuple nord-coréen a besoin », a déclaré Lee.

En Corée du Sud, elle a fait des études à l’université Hankuk, à Séoul. Une fois son diplôme en poche, Lee a tenu à contribuer aux efforts de sensibilisation aux crimes perpétrés par le régime de Pyongyang et a entrepris d’aider des transfuges nord-coréens. Puis, en 2015, elle a publié ses mémoires The Girl with Seven Names (La fille aux sept noms), un bestseller dont le titre fait allusion au nombre de nouvelles identités qu’elle a dû adopter pendant ses années dans l’ombre.

Des récits de courage

Plus de 10 millions de personnes ont suivi en ligne le récit que Lee a fait de son évasion de la Corée du Nord, enregistré pour une conférence TED.

ShareAmerica s’est récemment entretenu avec Lee pendant qu’elle se trouvait à Washington en compagnie d’autres transfuges qui devaient rencontrer le président Trump. Parmi ces derniers figurait  Ji Seong-ho qui a assisté au discours du président sur l’état de l’Union en tant qu’invité de la Première dame Melania Trump.

Le vice-président Mike Pence a eu l’occasion, le 9 février, d’écouter Lee et d’autres transfuges nord-coréens raconter leur parcours pendant son séjour à Séoul. « En ce moment même, 100 000 Nord-Coréens triment dans des goulags d’aujourd’hui. Et 70 % de leurs compatriotes ont besoin d’aide alimentaire pour survivre, dont des enfants en proie à la malnutrition et aux privations », a souligné M. Pence.

Karen et moi avons eu l’honneur de rencontrer des victimes du régime oppressif de Corée du Nord. Nous avons écouté les récits effarants de transfuges qui ont risqué leur vie pour connaître la liberté, et nous avons écouté Fred Warmbier, le père du défunt Otto Warmbier. Nous admirons leur résilience. #VPinASIA

Beaucoup de transfuges, a expliqué Lee, emportent avec eux du poison, qu’ils ingéreraient en cas de capture en Chine. « Ils préfèrent se suicider plutôt que d’être rapatriés en Corée du Nord. »

Avec america.gov

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