TCHAD

Cherté de la vie : La méthode qui fera plier les frondeurs et l’Etat


Alwihda Info | Par - 18 Décembre 2012



Diagramme sur la cherté de la vie au Tchad. Alwihdainfo.com
N’DJAMENA (Tchad) - Le Gouvernement et les opérateurs veulent conjuguer leurs efforts pour faire baisser le coût de la vie. C’était en 2009. De retour du sommet de l'Union Africaine , le chef de l’Etat Idriss Deby rencontrait une nouvelle fois les représentants des opérateurs économiques et des membres de l'Association de Défense des Consommateurs. Plusieurs mesures furent-en théorie- prises et le gouvernement via son porte-parole, Mahamat Hissein s’empressa de diffuser la nouvelle.

Un an plus tard, jour pour jour, le gouvernement se rend compte que les commerçants ne sont pas les seuls à l’origine de la cherté de la vie, les taxes y ont leur part de responsabilité. En 48 heures, le président tchadien ordonne le démantèlement des barrages routiers.

En 2011, lors d’une conférence sur « les ressources économique nationales et la cherté de vie au Tchad », Gali Gata Ngothé s’est demandé pour qui la vie chère ? Il reconnaît que seul le pauvre souffre de cette cherté de vie. « Il y a un groupuscule qui détient le monopole de l’Economie Tchadienne », selon Gali. D’après lui, chaque membre de ce groupe dépense 100 000 francs de « massarif » par jour. Ils sont dans des maisons, bureaux, voitures climatisés alors qu’un bon nombre de Tchadiens mènent de vie intenable. Gali a cité les quatre besoins fondamentaux de tout citoyen. Il s’agit de manger, s’habiller, se loger et se déplacer. Le revenu du citoyen Tchadien est aussi critiqué. « Il gagne 67525 frs par an et l’inflation des prix reste inchangée» révélait–t-il. Un autre facteur aggravant est le déguerpissement. Il fait frotter le doigt chez les bailleurs augmentant arbitrairement le loyer. S’ajoutent à cela, la rareté de céréales, l’interdiction du bois de chauffe et le charbon. Pour Gali, le déguerpissement augmente aussi la prostitution. Il accuse l’Etat d’avoir provoqué tout cela. Gali n’a pas perdu de vue le taux élevé de chômage des jeunes et femmes qui vivent dans un lot informel.

Le Tchad est l’un des rares pays où un produit fabriqué localement est vendu plus cher qu’un produit importé. L’exemple du sucre autour de 1.200 F CFA le paquet de 1 kg contre 1.100 F CFA pour celui importé du Cameroun. Le citoyen ne veut pas casser du sucre sur le dos du gouvernement mais casser les prix des denrées alimentaires.

La solution ? Des magasins d’Etat reposant sur des prix fixés par l’Etat. Cette stratégie ne va pas seulement freiner la flambée mais diminuer les prix en fonction de la volonté de l’Etat. Fini les décrets et les décisions qui s’évaporent aux portes du Palais Présidentiel, les commerçants seront contraints à se soustraire d’eux-mêmes.

Dans la même rubrique :