Des déplacés du Pool attendant la distribution des vivres
Mayama, à près de 50 km au sud de Brazzaville, sur le tronçon Igné- Mindouli, bretelle de la route numero1 Brazzaville-Pointe-noire et abritant un des quartiers généraux du pasteur Ntoumi vivait une famille de six personnes. Le père Edouard Massamba enseignait à l’école primaire de Mayama et sa femme Monique Loussakou vendait du vin de palme, au petit marché, dans un hangar construit en terre battue avec une toiture en paille. A l’instar des autres populations du Pool, elle a été forcée de se déplacer pour se mettre à l’abri des tirs nourris à l’arme lourde et des exactions des hommes du pasteur Ntoumi.
Cette crise qui a touché environ 2000 personnes faisait suite aux attaques armées des quartiers sud de Brazzaville, le 4 avril 2016, relative à l’incursion des ninjas du pasteur Ntoumi que le gouvernement congolais rendait responsable et qui se sont soldées par des dégâts humains matériels considérables. Sa traque était, alors, lancée au lendemain de cette incursion pour qu'il réponde de ses actes devant la justice. Et la sous-préfecture de Mayama, habitée en temps normal par plus de 7000 personnes, s’est vidée de sa population prenant plusieurs directions.
Après de nombreux jours passés en forêt, la famille Edouard est arrivée à l’église catholique de Kinkala, où Caritas Congo, une organisation humanitaire avait installé un centre d’accueil des déplacés. Edouard Massamba et sa petite y sont arrivés, le 6 février 2017 en début d’après-midi. Dans ce centre d’accueil se trouvait également de nombreuses familles déplacées provenant des autres localités du Pool, théâtre également des opérations militaires. C’est le cas de Goma Tsé-tsé, Mbanza Ndounga, Kindamba, Kimba, Nkoué ; localités d’ailleurs où les élections législatives et locales de 2017 n’ont pas eu lieu.
Pour toucher la réalité du doigt, nous y sommes rendus et le constat était des plus amères : enfants fatigués présentant des signes de malnutrition chronique, conditions d’accueil déplorables pour cause de surpopulation, recrudescence des maladies diarrhéiques, familles dormant à la belle étoile pour insuffisance des tentes et de bâtiments pour loger toutes les personnes déplacées .
Un des responsables de la Caritas Congo, qui avait requis l’anonymat, n’a pas pu cacher sa désolation : « … le taux de malnutrition aiguë global est de 17,3% et que la situation nutritionnelle qui prévaut actuellement parmi les enfants des populations déplacées dépasse le seuil d’urgence de 15% établi par l’OMS et constitue une urgence nutritionnelle… »
Le représentant de la Caritas Congo a surtout insisté sur l’insécurité alimentaire surtout des enfants. Une situation qui n’épargne pas la population hôte souligne-t-il avant d’ajouter « près d’un ménage sur trois est en insécurité alimentaire ou sévère (30%) et que le taux de malnutrition chronique dépasse 25% , plus d’un enfant de moins de 5 ans sur 4, aussi bien parmi les enfants des ménages déplacés que parmi ceux de la population hôte. »
La Caritas a apporté une assistance aux déplacés avec l’appui de ses partenaires et du ministère des affaires sociales et de l’action humanitaire. Cette assistance était composée de sacs de riz, de sacs de sel, des cartons de sardines, de poissons salés, de savons et un lot de médicaments de premières nécessités. Les besoins étant croissants, l’insatisfaction se lisait presque sur les visages des familles déplacées.
Pour Edouard Massamba, la Caritas Congo devrait changer sa façon de faire : « Distribuer les vivres par ordre d’arrivée des déplacés, c’est une erreur grave. Le mieux serait de tenir compte surtout des familles nombreuses tout en privilégiant le nombre des enfants malnutris. Sinon, la situation sera extrêmement grave pour les familles totalement démunies… »
De nombreux déplacés repartaient clandestinement récupérer le manioc laissé en rouissage et des légumes dans leur plantation. Question pour eux de varier l’alimentation quelque soit le prix à payer. Nadège Samba Emérencienne a pris ce risque. Selon elle « L’assistance reçue de la Caritas ne garantit pas un accès à l’alimentation de manière convenable.les déplacés, enfants comme personnes âgées, ne mangent qu’une seule fois. Ce repas n’est constitué essentiellement que du chikuangue, de feuilles de manioc et du poisson hareng fumé… »
A noter que, des sources bien indiquées ont confirmé que les rations distribuées et consommées étaient en dessous des ratios alimentaires de 2100 kcal par personne et par jour. Ces rations, ont-elles précisé, étaient moins équilibrées avec une rareté de légumes et s’averaient plus qu’inquiétantes pour les couches les plus vulnérables notamment les femmes enceintes et allaitantes et les enfants de moins de 5 ans.
Cette crise qui a touché environ 2000 personnes faisait suite aux attaques armées des quartiers sud de Brazzaville, le 4 avril 2016, relative à l’incursion des ninjas du pasteur Ntoumi que le gouvernement congolais rendait responsable et qui se sont soldées par des dégâts humains matériels considérables. Sa traque était, alors, lancée au lendemain de cette incursion pour qu'il réponde de ses actes devant la justice. Et la sous-préfecture de Mayama, habitée en temps normal par plus de 7000 personnes, s’est vidée de sa population prenant plusieurs directions.
Après de nombreux jours passés en forêt, la famille Edouard est arrivée à l’église catholique de Kinkala, où Caritas Congo, une organisation humanitaire avait installé un centre d’accueil des déplacés. Edouard Massamba et sa petite y sont arrivés, le 6 février 2017 en début d’après-midi. Dans ce centre d’accueil se trouvait également de nombreuses familles déplacées provenant des autres localités du Pool, théâtre également des opérations militaires. C’est le cas de Goma Tsé-tsé, Mbanza Ndounga, Kindamba, Kimba, Nkoué ; localités d’ailleurs où les élections législatives et locales de 2017 n’ont pas eu lieu.
Pour toucher la réalité du doigt, nous y sommes rendus et le constat était des plus amères : enfants fatigués présentant des signes de malnutrition chronique, conditions d’accueil déplorables pour cause de surpopulation, recrudescence des maladies diarrhéiques, familles dormant à la belle étoile pour insuffisance des tentes et de bâtiments pour loger toutes les personnes déplacées .
Un des responsables de la Caritas Congo, qui avait requis l’anonymat, n’a pas pu cacher sa désolation : « … le taux de malnutrition aiguë global est de 17,3% et que la situation nutritionnelle qui prévaut actuellement parmi les enfants des populations déplacées dépasse le seuil d’urgence de 15% établi par l’OMS et constitue une urgence nutritionnelle… »
Le représentant de la Caritas Congo a surtout insisté sur l’insécurité alimentaire surtout des enfants. Une situation qui n’épargne pas la population hôte souligne-t-il avant d’ajouter « près d’un ménage sur trois est en insécurité alimentaire ou sévère (30%) et que le taux de malnutrition chronique dépasse 25% , plus d’un enfant de moins de 5 ans sur 4, aussi bien parmi les enfants des ménages déplacés que parmi ceux de la population hôte. »
La Caritas a apporté une assistance aux déplacés avec l’appui de ses partenaires et du ministère des affaires sociales et de l’action humanitaire. Cette assistance était composée de sacs de riz, de sacs de sel, des cartons de sardines, de poissons salés, de savons et un lot de médicaments de premières nécessités. Les besoins étant croissants, l’insatisfaction se lisait presque sur les visages des familles déplacées.
Pour Edouard Massamba, la Caritas Congo devrait changer sa façon de faire : « Distribuer les vivres par ordre d’arrivée des déplacés, c’est une erreur grave. Le mieux serait de tenir compte surtout des familles nombreuses tout en privilégiant le nombre des enfants malnutris. Sinon, la situation sera extrêmement grave pour les familles totalement démunies… »
De nombreux déplacés repartaient clandestinement récupérer le manioc laissé en rouissage et des légumes dans leur plantation. Question pour eux de varier l’alimentation quelque soit le prix à payer. Nadège Samba Emérencienne a pris ce risque. Selon elle « L’assistance reçue de la Caritas ne garantit pas un accès à l’alimentation de manière convenable.les déplacés, enfants comme personnes âgées, ne mangent qu’une seule fois. Ce repas n’est constitué essentiellement que du chikuangue, de feuilles de manioc et du poisson hareng fumé… »
A noter que, des sources bien indiquées ont confirmé que les rations distribuées et consommées étaient en dessous des ratios alimentaires de 2100 kcal par personne et par jour. Ces rations, ont-elles précisé, étaient moins équilibrées avec une rareté de légumes et s’averaient plus qu’inquiétantes pour les couches les plus vulnérables notamment les femmes enceintes et allaitantes et les enfants de moins de 5 ans.