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AFRIQUE

DJIBOUTI : L’impossibilité du débat avec les scélérats du régime de l’Etat voyou


Alwihda Info | Par Mohamed Qayaad - 15 Janvier 2016


A vouloir porter le débat sous un angle uniquement personnel fini par inquiéter. Alors, arrêtez de vouloir stigmatiser l’Autre, cette vision manipulatoire est dangereuse.


Laissez-moi vous dire mon étonnement et ma frustration lorsque j’ai pris connaissance des réactions des scélérats du régime. J'accepte de répondre afin de lever l’ambiguïté de certains termes à leurs avis. Leur colère ne peut plus servir d'excuse, quand elle sait commettre la corruption des idéaux sacrés. Lorsqu’on réagit à un texte, il serait plus constructif de réellement lire ce qui est écrit et non pas de le fantasmer. Pour illustrer mon propos, je ne citerai qu'un exemple : en parlant du peuple j'ai dit " le régime tribal a trop souvent laissé à son sort " je poursuis plus loin pour dire "quelles sont les motivations de cette mouvance ioguiste ? " en aucun cas, je parle d’une personne. Je trouve malhonnête de leur part d'en faire dire des choses que je n'en ai pas dit. Plutôt que de faire des déclarations qui relèveraient du procès d'intention, reprocher des propos qui n'ont jamais été tenus ou intenter des procès pour des délits d'opinions imaginaires. Et ce, en passant par des procédés très malhonnêtes pour construire un discours qui n’est pas le mien. D' où ils procèderont à une brève étiologie de ce cas pathologique. Pour en déduire une accusation fallacieuse qui ne résistera pas à un examen critique. C’est de la malhonnêteté intellectuelle. A l'avenir, évitez de porter des jugements hâtifs sur une personne que vous ne connaissez pas selon vos dires. A votre place, je me poserai la question de savoir, pourquoi dit-il ceci ou celà? Voilà l’enjeu du débat . A vouloir porter le débat sous un angle uniquement personnel fini par inquiéter. Alors, arrêtez de vouloir stigmatiser l’Autre, cette vision manipulatoire est dangereuse. Vous devenez ridicules à force de vouloir personnaliser à outrance le débat. Est ce une manière de détourner les djiboutiens de la vérité, les empêcher de réfléchir, leur interdire de penser? Fort probable. Ayez des arguments plus rationnels, plus convaincants. Ce n'est pas en dénigrant une personne que vous convaincrez qui que ce soit. Ne vous rendez pas désagréables aux yeux du lecteur à cause de vos inutiles calomnies. Quelle déception à les lire, on dirait une meute de chiens qui courent après un os. Aucune anticipation, aucune prospective dans leurs contributions. Comment osent-ils donner des conseils , quand on sait qu’ils ne les appliquent pas ? Qu’il est fastidieux d’énumerer les entorses,les passe-droits dont se sont rendus coupables envers leurs détracteurs pour légitimer leurs invectives et leurs insultes dont hélas personne n’est dupe ! N’ont-ils donc rien compris à l’éthique de l’humanité, ces justiciers de leur Sultan acteur comique massacreur? De quelle cause sacrée se font-ils les avocats ? De quels traités tirent-ils leur engagement fumeux ? Au nom de quel droit peuvent-ils justifier leur cause? Au nom de quelle religion de l’injustice se réclament-ils? Quels chefs d’accusations invoquent-ils? Nul le sait. Quels faits reprochent-ils à leurs détracteurs? Si ce n’est de dénoncer leur enfermement . Cette technique de propagande victimologique, bien rôdée, théâtralisée, rejouée et remise en scène par les scélérats du régime a toujours été la personnification de l'Autre. Cette paranoïa collective qui frise les délires n’est autre que le défoulement de complexes longtemps intériorisé et qui surgit tel un démon qui sort de sa boîte.Ne faudrait-il pas briser la loi du silence et accepter de s’offrir ainsi en permanence en pâture au verdict public. Leur réaction n’est autre qu’un exemple vivant. Dommage que personne ait l’audace de verbaliser une réalité qui nous touche tous directement et dont personne n’ose parler ouvertement, une réalité qui choque et qui dérange..Mais ce n’est pas tout. Ils sont toujours condamnés pour leur incapacité à être réalistes , pour préférer la rhétorique aux faits, pour se complaire dans l’apitoiement de leur communauté plus que de s’en tenir à un exposé sobre de la vérité. Leur comportement ne veut-il pas intimider le lecteur pour obtenir le silence sur ce qu’on veut cacher ? Comment savent-ils eux-mêmes qu’ils ont raison ? Débâcle de la disposition autiste. Quelles mascarades continueront-ils de jouer pour mystifier le peuple djiboutien? Se taire , ce serait leur donner raison. Passons très vite sur les remarques et allusions peu dignes concernant leurs adversaires politiques. Il n’y a plus débat, il ne reste qu’invectives et insultes. Ces donneurs de leçon veulent-ils imposer leur point de vue ? Quel Etat de droit veulent-ils construire? Une République où la liberté de conscience , la parole et le pluralisme seront bannis..Je dis non! La démocratie n’exige-t-elle pas le débat , l’ouverture,la contradiction ?Voilà donc qu’ils accusent leurs adversaries politiques d’être des lâches, des haineux, sans la moindre preuve, sans le moindre prétexte.D'ailleurs, certaines de leurs observations sont tout à fait de ce niveau. Réactions épidermiques, où l’âpreté des invectives est inversement proportionnelle à la qualité de l’orthographe et de la syntaxe des propagandistes du régime qui les profèrent. Il me paraît donc inutile de s’encombrer avec leurs invectives (si peu construites). Leurs propos s’étouffent en s’entortillant autour de viles séductions, comme une élucubration sortie d’un gouffre nauséeux. Et le tout était conçu d’une façon totalement manichéenne, avec des oppositions binaires et stériles. Une vraie caricature. Et en ce qui les concerne , toujours la même opposition entre la (gentille) dénonciation de la dictature (qui permet de dire ce qu’on veut, y compris des grosses sottises) et l' USN iste le (méchant) mise en accusation (aussitôt assimilée à une infâme tentative de négation des Usnistes )... Tel fut apparemment le niveau de réflexion qui présida à l’organisation de leurs posts. Et la bêtise était déjà au rendez-vous. Etonnante conception du débat contradictoire? Je dénonce cette idéologie qui enferme l’individu dans une prison intellectuelle et qui l’empêche de valider toute pensée différente de celle censée être dans sa nature et , le prive de la liberté de penser.Je dis non à cette dictature pervertie ! Les démocrates djiboutiens peuvent compter sur moi pour continuer à apporter des éléments de réflexion, de comparaison qui "rasent" les scélérats du régime, qui en énervent d'autres, mais qui peuvent intéresser ceux qui se sentent concernés par un débat citoyen où les invectives et les calomnies n'ont pas leur place. Enfin l'invective, la bêtise, l'insulte et la connerie , ne sont pas des arguments de poids dans un débat !La discussion n'exclut pas la courtoisie! Mais n'est-ce pas précisément cela qui les gêne ? Pour éviter le culte de la personnalité, ne conviendrait-il pas de faire prendre conscience aux forumeurs que religion (personnelle), respect de l’autre et identité peuvent cohabiter en toute intelligence, et dans le respect des valeurs laïques et républicaines ? Dans ce courant minoritaire de l’opinion où nous nous trouvons,où l’on prétend ne pas se résigner, où l’on prétend construire par les idées un monde nouveau n’aurions-nous d’autre exutoire que les batailles de chiffonniers ,les invectives de cour de récréation ou les anathèmes ! C’est le débat contradictoire permanent mais constructif qui permet aux djiboutiens d’avancer :"Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur"disait Beaumarchais. En même temps, à l'ère de la télécratie, ce n'est qu'un constat de plus de la misère symbolique dans laquelle nous vivons. Malgré tout, il y a quand même d'autres espaces (écrits notamment, mais pas seulement...) où la pensée (sérieuse... pardon du pléonasme) tente de se construire, avec de vrais "intellos", mais je préfère dire penseurs. On remarquera que les prestidigitateurs des idées, qui se reconnaîtront, s’emploieront à faire leur travail correctement : tromperies, déformations volontaires, entreprises de propagande délibérée, usage de la désinformation - tout cela est leur lot quotidien -. Karl Marx disait : “ L’humanité est capable de résoudre les problèmes auxquels elle est confrontée car à y voir de plus près, les problèmes eux-mêmes ne surgissent que là où les conditions pour les résoudre existent déjà ou sont en voie de devenir. L’obstacle : c’est le capitalisme ”. De la même manière, je dis que “ le peuple djiboutien est capable de résoudre les problèmes auxquels il est confronté. Le seul obstacle, c’est le système dictatorial”. Aucune indignation, aucune colère de la part de ces grands vertueux pour ces « exclus » et ces « massacrés» de Buldhuqo. Pourquoi se formaliseraient-ils ? s’étonne l’avorton. Puisque ce sont eux, les pauvres, n’est-il pas naturel qu’ils le soient ? Puisqu’ils se trouvent habiter ici, n’est-il pas naturel qu’ils en soient là ? Le chantage (des alimentaires du régime) à la solution altère les problèmes, prévient toute lucidité, paralyse la critique à laquelle il est aisé de répliquer dès lors (ton d’ironie bienveillante) : « Oui, oui ... et que proposez-vous ? » Rien ! L’interlocuteur s’en doutait, d’avance rassuré : sans solution au moins possible, envisagée, le problème disparaît. Le poser serait irrationnel, et plus encore le moindre commentaire, la moindre critique à son propos. Contourner, éviter, travestir devient le souci essentiel, et l’essentiel ne sera pas abordé ; mais il sera, ce qui est pire, supposé résolu. Le massacre de Buldhuqo du 21/12/2015 en est l’illustration parfaite! “Tout problème humain… ”, si tenté qu’on veuille bien le résoudre, “ demande à être considéré à partir du temps ” disait Frantz Fanon. Malheureusement le temps, ne joue pas en faveur du peuple djiboutien. Il va falloir abréger sa misère et sa souffrance. Même si je concède volontiers que la politique n’a jamais été une science exacte et qu’en tout état de cause, je ne saurai jamais ce que l’avenir nous réserve, je suis convaincu qu’avec le “Sultan acteur comique massacreur”, nous avons atteint le summum de la médiocrité, de l’injustice, de l’impunité de ses crimes politiques et économiques.



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