Depuis la crise postélectorale sans précédent du 22 février 2013 et malgré la signature d’un accord-cadre le 30 décembre 2014 nous assistons à la banalisation d’un état de non-droit au détriment des règles de la justice et des libertés fondamentales, de la constitution du pays, de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, … I. Un accord-cadre au point mort … Depuis plus de 5 mois l’accord-cadre est au point mort. D’ailleurs, parmi les 7 points sur « les questions immédiates », une seule à savoir la question 5, celle relative à l’intégration des huit (8) députés de l’opposition à l’Assemblée Nationale avec le paiement de leurs indemnités à compter du 23 février 2013, a été résolue. D’autre part, les questions délicates : plate-forme démocratique, statut de l’opposition, CENI, liberté d’expression ..., restent encore prisonniers du bon vouloir du pouvoir. II. Une répression permanente … Pire, le pouvoir s’évertue à violer l’esprit et la lettre de l’accord en ne respectant pas le point 3 « des questions immédiates » concernant l’« arrêt de tout acte pouvant conduire à des situations de tensions entre les pouvoirs publics et les militants de l’opposition ». Depuis fin juillet, une répression multiforme avec des violations multiples des droits humains (arrestations arbitraires, détentions illégales, intimidations, placements abusifs en mandat de dépôt, harcèlements, séquestrations et tortures, condamnations abusives, …) s’abat sur les membres de l’opposition et de leurs sympathisants. La séquestration et la prise en otage des responsables de l’opposition dont le président par intérim Omar Elmi Khaireh à Wea dans la région d’Arta le 12 septembre 2015 par des éléments en civil des forces de l’ordre n’est qu’une illustration de plus de la volonté manifeste du pouvoir de réduire au silence toute forme de contestation et de liberté d’opinion. Les arrestations et les détentions arbitraires se multiplient dans les régions d’Ali-Sabieh et de Dikhil. Apres la relaxe le 13 septembre 2015 des 5 membres de l’opposition arrêtés à Ali-Sabieh et placés en mandat de dépôt à Gabode, c’est au tour de la ville de Dikhil que la répression s’amplifie. Nous avons appris l’arrestation depuis vendredi 18 septembre 2015 de quarantaine (40) voire cinquantaine (50) membres et sympathisants de l’opposition qui seraient toujours détenus dans les locaux de la gendarmerie. III. La déclaration radiotélévisée du Ministre du Travail et de la Fonction publique La déclaration du ministre du Travail s’apparente à une forme de chantage et d’intimidation où le fonctionnaire djiboutien doit choisir entre « un salaire et sa liberté d’opinion ». Elle traduit un état de fébrilité au niveau du pouvoir et une logique de non-sens car au ministère de l’éducation, le ministre en personne appelle ouvertement les cadres de son staff à rejoindre les rangs du RPP (parti au pouvoir) dans la préparation des élections présidentielles de 2016. Naturellement l’ODDH s’élève contre ces réflexes liberticides des autorités de ce pays et condamne avec force la banalisation d’un état de non-droit où les abus et les pratiques d’un autre âge sont monnaies courantes. L’ODDH interpelle la Communauté Nationale et Internationale sur la nécessite de faire respecter l’accord-cadre pour une sortie définitive d’une crise politique qui risque d’être préjudiciable à la nation toute entière. L’ODDH appelle au pouvoir le respect de l’accord-cadre signé en mettant en place des reformes démocratiques pour poser les jalons d’un véritable Etat de droit. Agir pour la démocratie, la dignité et la justice
COMMUNIQUE
DJIBOUTI : Un accord-cadre au point mort et une répression permanente
Alwihda Info | Par Farah Abdillahi Miguil, Président de l'ODDH - 20 Septembre 2015
L’ODDH s’élève contre les réflexes liberticides des autorités et condamne avec force la banalisation d’un état de non-droit.
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