Idriss Deby en visite à l'Elysée, le 5 décembre dernier. Photo : Sipa
(Alwihda Info) - L’homme fort de l’Afrique Centrale pour certains, gendarme d’Afrique pour d’autres, le président tchadien Idriss Deby Itno semble engager à contrer les actions médiatiques françaises en Afrique. Depuis qu’il a marqué un but militaire au Mali, qui lui a valu une percée diplomatique au conseil de sécurité, l’homme veut être dans tous les fronts. Comme preuve, l’apparition triomphale de ce dernier comme le sauveur au stade où à lieu l’investiture du président malien Ibrahim Boubakar Kaïta. Ainsi, le président le plus applaudit est arrivé après le président français Hollande au stade. Une erreur protocolaire ? Non. Le tchadien veut faire le boss d’Afrique.
La France de son coté fait la main basse médiatique sur les actions des troupes tchadiennes au Mali. Elle va jusqu’à s’approprier des victoires de l’armé tchadienne face aux terroristes à Kidal. La revendication de la mort des deux leaders terroristes Mouktar Ben Moucktar et Abou Zeid par le Tchad est contestée par les médias français alors que le Ministre tchadien de la communication est la première autorité à descendre sur les lieux. Pour montrer qu’il est le superviseur de la sous-région, Deby est le premier à envoyer les troupes en RCA sans hésiter avant d’appeler ses compatriotes à faire autant afin de montrer que la France n’a rien à foutre dans cette crise.
Malgré des tapages médiatiques incriminant les troupes tchadiennes en RCA et les accusant d’être pro-SELEKA, le président tchadien Deby et son Gouvernement ont contré cette subjectivité par des déclarations musclées fortement médiatisées embarquant avec eux plusieurs médias du continent. L’homme du Tchad veut réussir à tout prix l’arrêt de la violence et rétablir l’ordre en ce pays en crise et sortir en héro comme au Mali. Le pari est à moitié gagné pour Deby. Pendant que la délégation française au conseil de sécurité de l’ONU appelle à une intervention des casques bleus, celle du Tchad défend la position du pays en privilégiant les troupes africaine de MISCA et une médiation africaine. La promesse est tenue par le président tchadien en organisant dans son pays un panel de crise consacré au RCA avec une sortie honorable pour Michel Djotodia sans mettre sa neutralité en jeu.
Deby veut-il faire de son pays une référence militaire de la sous-région ? Le Tchad est engagé partout dans les zones rouges d’Afrique. La lutte anti-drogue au sahel, la frontière soudanaise et le Darfour, au Nord du Mali, en RCA, en RDC, à la frontière nigérianes avec le Niger et le Tchad, pour ne citer que ceux là. Vue l’emplacement du pays et son rôle dans les recherches de solutions aux conflits en Afrique, la France perd son rang dans le continent au profit du Tchad. Selon un commentateur français sur le plateau de TV5, Hollande est obligé de coopérer avec Deby pour réussir sa diplomatie en Afrique sinon…la France perdra encore et toujours face au Tchad. Une guerre froide entre la France et le Tchad en Afrique est bien réelle.