LETTRE OUVERTE
Objet : Dénonciation des harcèlements à l’endroit des défenseurs des droits de l’homme et de la démocratie au Tchad
Nous, soussignés, avons l’honneur de vous informer par cette lettre de la situation de droits de l'homme au Tchad marquée par un harcèlement des défenseurs des droits de l'homme, des partis politiques de l'opposition et des journalistes depuis la réélection contestée du Président IDRISS DEBY ITNO aux élections présidentielles d'avril 2016. Le quotidien des tchadiens est devenu le réceptacle de violation de droits de l'homme et libertés garantis non seulement par les traités internationaux dont le Tchad est signataire mais aussi les lois nationales notamment la Constitution. Plusieurs défenseurs des droits de l'homme ont été arrêtés, incarcérés puis relaxés tels DANIEL NGADJIADOUM du parti FAR, NADJO KAINA et BERTRAND SOLO du Mouvement Citoyen IYINA, LAOKEIN KOURAYO MEDARD, Président du parti CTPD et ex-maire de la commune de Moundou et les journalistes BEINDE BESSANDE SYLVER et ALLAHODOUM JUDA respectivement directeur de la radio Nada Fm et directeur de publication du journal Le Visionnaire. Le cas le plus flagrant est celui du journaliste-bloggeur MAYADINE BABOURI arrêté et incarcéré pour avoir dénoncé les malversations dans la gestion des deniers publics depuis quinze mois sans toutefois le présenter à un juge, bafouant son droit à un procès équitable.
Constant dans sa démarche répressive, le régime du président Deby vient de mettre aux arrêts depuis le 13 novembre 2017 Maître RAMADAN SOULEYMANE Huissier près la cour d'appel de Moundou et militant des droits de l'homme pour avoir dénoncé le détournement de deniers publics par le gouverneur de la région du Logone Occidental MAHAMAT BECHIR CHERIF DAOUSSA, neveu du président Deby. Officier ministériel, donc citoyen protégé en matière d'interpellation judiciaire, Me RAMADAN a été arrêté et déferré puis mis sous un mandat de dépôt en violation de la loi qui régit le statut d'huissier au Tchad comme un vulgaire délinquant de droit commun.
Un autre militant des droits de l'homme et fonctionnaire, Remy GAMO, est présentement l'objet d'une campagne d'intimidation des responsables de l'Agence Nationale de Sécurité (ANS) la police politique du président Deby. Aujourd'hui en cabale, Remy vient d'être suspendu par une note du préfet de la région dans laquelle il exerce comme gestionnaire d'hôpitaux publics en violation des procédures administratives et du droit de la défense.
Le recul de la démocratie marqué par la récession des libertés et des droits de l'homme font du peuple tchadien, un peuple désemparé qui vit la peur au ventre car le régime de Deby se montre très réfractaire aux voix discordantes par des intimidations et des enlèvements des leaders de la société civile et de la scène politique. Aujourd'hui au nom de la crise sécuritaire et financière, le régime du président a réussi à faire main basse sur les ressources nationales et à taire les voix discordantes, ne laissant d’autres choix que la voie de l’émigration, de l’exil et de la rébellion armée comme ce fût le cas récemment d’un Président d’un parti politique de l’opposition.
Aussi, afin d’éviter au Tchad d’autres épisodes de conflits sombres et violents, nous venons par la présente vous demander d’user de tous vos instruments appropriés afin que cessent les violences à l’égard des populations et des leaders d’opinion pour qu’enfin les libertés et droits humains et démocratiques soient respectés.
Les signataires
- Djibrine Karachi, Coordonnateur de Patriotes de la Diaspora Tchadienne ;
- Abdelkerim Koundougoumi Yacoub, Coordonnateur du PACT ;
- Djonabaye MBaidanem, Coordonnateur de Uni pour une Alternance Démocratique au Tchad Raz-le-Bol-Citoyen ;
- Kemba Didah Alain, 2ème Porte-Parole du Mouvement Citoyen Iyina (MCI).
Destinataires
- Commissaire, Département des Droits de l’Homme de l’Union Européenne ;
- Président du FIDH ;
- Coordonnateur d’Amnesty International ;
- Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH) ;
- Direction "Affaires politiques et gouvernance démocratique » (Organisation Internationale de la Francophonie ;
- Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ;
- Cour Africain des Droits de l'Homme et des Peuples ;
- Département Intégration Humaine, Paix, Sécurité et Stabilité de la CEEAC.
Ampliations :
Presses et médias internationaux et nationaux
COMMUNIQUE
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