AFRIQUE

Détournement : près de 900 carats disparus, Catherine Samba-Panza et André Nzapayeké s’incriminent


- 7 Mai 2014



Johnny Yannick Nalimo

Kangbi-ndara.net/ Les rapines d’Etat ou simple confiscation de pierres précieuses ? Environ 900 carats de diamants qui appartiendraient à Michel Djotodia, principal leader de l’ex Séléka et ancien Chef d’Etat centrafricain se seraient volatilisés à Bangui, soit à la Présidence de la République soit à la Primature centrafricaine.
 
A peine quatre semaines aujourd’hui, quelques 879 carats de diamants réquisitionnés à Michel Djotodia par les nouvelles autorités centrafricaines ont été subtilisés aux niveaux des institutions phares de l’Etat centrafricain, précisément la Présidence de la République et la Primature. Qui en est responsable ?
 
D’après les confidences d’une source proche du pouvoir de Bangui, le Premier ministre avait proposé à ce que les diamants soient mis à la disposition de la Primature à des fins publiques mais la Présidente ne partageait pas cette idée et avait préféré les mettre en lieux sure, aujourd’hui les pierres sont portées-disparues. Catherine Samba-Panza, Présidente de la transition par intérim soupçonne le Premier ministre André Nzapayeké d’être le responsable de ce rapt minier. De son côté, le chef du gouvernement subodore les secrets gravitant autour de cette disparition par ce que seule la Présidente serait capable de faire fondre cette importante quantité de diamants rien qu’avec ses yeux.
 
Cette affaire de joyaux évaporés défraie implicitement la chronique chez certains proches du régime transitoire actuel. L’un d’eux sous couvert d’anonymat a accepté de s’ouvrir sur le sujet à kangbi-ndara.net en confirmant que, « les diamants appartiennent à Michel Djotodia. Quelqu’un les auraient déplacé il y a des semaines et c’est le Ping-pong de culpabilité qui se joue depuis lors entre le Premier ministre et la Présidente. Aucun des deux n’a jusqu’ici songé à réfuter l’accusation de l’autre ».
 
Des rapprochements sont vite faits par certains centrafricains entre les diamants filoutés et l’actualité des deux autorités centrafricaines supposées responsables. « Mme Samba-Panza construit actuellement un immense immeuble à Yaoundé au Cameroun, d’où peut-elle trouver de l’argent pour entreprendre un tel chantier en mois de trois à la tête de l’Etat centrafricain ? », s’interroge Etienne Gbamboule, centrafricain résident dans la capitale politique camerounaise.
 
« Rappelons-nous que le Premier ministre est déjà admis à la retraite, il se serait convaincu qu’il n’y a pas de mal à s’approprier un bien constitué des rapines ! La Présidente n’est avant tout qu’une femme, comme l’a évoqué Jean Jacques Demafouth dans un article lu sur internet, donc le Premier ministre peut la doubler avec une bonne mise de tact », ironise Yvon Tchikaya, Porte-parole du Mouvement Kité.
 
Michel Djotodia qui aurait rassemblé ses diamants avant sa démission les réclame encore à Mme Catherine Samba-Panza.
 
Le trafic illicite de diamants centrafricains se fait depuis le 24 mars à un rythme effréné en violation du processus de Kimberly. Tout les intéressés y trouvent leur compte allant des autorités centrafricaines aux forces étrangères de maintient de paix en République Centrafricaine notamment la MISCA et la Sangaris dont l’un des hauts responsables s’est fait piqué 5 million de FCFA à Bangui par des brigands passés pour des collecteurs de diamants.

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