Kadar Abdi Ibrahim.
Il est nécessaire de relever, chemin faisant, les raisons inhérentes au soi, qui, si elles ne sont pas combattues, expliquent en grande partie la folie psychologique des mandats successifs, l’attachement et la longévité au pouvoir. Toutes se résumant à une seule et même question : de quoi sera fait demain ?
1- Angoisse dérivée de l’inaction : l’angoisse de l’ennui
Ces dictateurs ont tous un leitmotiv en commun. Celui de n’exister que pour une seule activité : exercer uniquement le pouvoir. Quitter le « fauteuil » crée chez eux un relâchement qui prélude à l’inaction, entraînant une angoisse qui leur donne l’impression de ne servir absolument à rien. Scientifiquement appelée « l’angoisse de l’ennui » par les psychiatres, elle se manifeste généralement par des sensations d’impuissance, d’inanité, de désadaptation, de désespoir, qui, poussée à l’extrême, se transforme en une angoisse de mort.
Ils s’ennuient et végètent donc loin du pouvoir, de la sphère décisionnelle et surtout de la vie tumultueuse qu’ils menaient dans la cour des grands.
2- Peur de la fin : la crainte de la mort
L’idée de repousser à chaque fois leur départ au prochain mandat, n’est pas sans rappeler chez ces dictateurs, cette peur que tout être humain a de la Fin, la suprême étant la mort, loi physique, inflexible, imposée à l’homme et qui arrive le plus souvent quand on ne l’attend pas.
Rares sont les personnes qui, conscientes de cette effroyable fatalité programmée de l’être humain acceptent de se résigner. Au contraire. « La crainte de la mort n’est pas naturelle » disait Jean Jacques Rousseau. De fait, on ne saurait trouver meilleur parallélisme entre la crainte de la mort, l’ultime, et cette frénésie de la peur de quitter le fauteuil qui les absorbe et les perd jusqu’à l’infatuation.
Et d’ailleurs, n’apprenons-nous pas, toujours, leur décès, quelques mois après la fin de leur règne ? A en croire qu’ils pressentent, sans doute, eux même, que la fin de leur règne correspond inéluctablement à celle de leur vie. Il s’agit donc, dans leur logique déprimante, d’un cercle vicieux : ils quittent le pouvoir, deviennent inactifs, arrêtent de vivre, et finalement se meurent à petit feu.
3- Crainte de la disgrâce : l’effet ciseau
Cette crainte, elle, provient particulièrement de la théorie de « l’effet ciseau » : d’un côté, la lame de l’opposition et de l’autre, le tranchant des puissances occidentales.
En effet, les fautes commises pendant leur règne génèrent un fort sentiment d’hostilité entre tenants du pouvoir au paroxysme de leur règne, puant de gloire, abusant du crachoir, qu’aucune règle n’arrête et opposants criminalisés, embastillés pour délits d’opinions, torturés dans les geôles et dont toute manifestation politique est réprimée dans le sang.
N’est pas surprenant dès lors, qu’une relation amère, pleine de méfiance, s’installe entre les dictateurs et les opposants. Il est certain que ne bénéficiant plus de l’immunité sans leurs postes de président « à vie », les dictateurs pensent, que les opposants, bouchés à l’émeri, une fois arrivée au pouvoir, vont à leur tour leur infliger des camouflets. La hantise de ces tyrans, devenue plaie chronique qui les ronge, est de ne point tomber sous le couperet de la règle du « chacun à son tour » menée par une opposition immature, ayant la lame à la main, fraîchement installée au pouvoir s’activant de fort belle manière pour les descendre en flammes.
Sans oublier, bien évidemment, le tranchant des pays occidentaux, leurs alliés d’hier, qui les voyaient comme des indispensables remparts contre le communisme ou contre l’islamisme, pour qui, ils deviennent, aujourd’hui, gêneurs et sont contraint de les trainer dans des multiples procès politiques et financiers.
Qu’on ne s’étonne donc plus, chez ces dictateurs, que cette obsession d’avoir constamment le couteau sous la gorge, cette idée fixe d’être englués sous des machinations et des cabales, cette crainte cauchemardesque de tomber en disgrâce sans que peu de gens ne s’en émeuvent, les poussent à rester indéfiniment au poste.
4- La nostalgie du passé : la fin du "compte en banque ambulant"
La vacance du poste provoque la perte de privilèges d’ex-Chefs d’Etat. C’est connu, l’argent est le carburant des dictatures qui achètent au sens fort du terme l’élite politique ! Se creuse, alors, un décalage entre leur passé de Présidents-prédateurs, confondant les caisses de l’Etat avec les siennes, justifiant l’expression de « compte en banque ambulant » de Bernard Kouchner, baignant dans un flot de toute puissance, qui donne le tournis, dans lequel ils semblent plus altiers, menant un train de sénateur sans dissimuler le plaisir qu’ils prennent, et leur futur, qui, lui, s’ancre davantage dans le vécu des gens ordinaires et dont le succès se trouve derrière.
Un changement de statut radical dont la prise de conscience renvoie à la nostalgie du passé, sensation se déroulant en trois (3) étapes. Tout d’abord, par un refus. Refus d’accepter que ce qui a été ne sera plus. En d’autres termes, rien ne sera plus comme avant pour eux. Le refus, laissant place, ensuite, à un mécontentement de leur situation loin de leur convenir. Et enfin, dans l’impossibilité d’y apporter le moindre changement, le mécontentement aboutit à une résignation qui les plonge dans un profond désarroi.
1- Angoisse dérivée de l’inaction : l’angoisse de l’ennui
Ces dictateurs ont tous un leitmotiv en commun. Celui de n’exister que pour une seule activité : exercer uniquement le pouvoir. Quitter le « fauteuil » crée chez eux un relâchement qui prélude à l’inaction, entraînant une angoisse qui leur donne l’impression de ne servir absolument à rien. Scientifiquement appelée « l’angoisse de l’ennui » par les psychiatres, elle se manifeste généralement par des sensations d’impuissance, d’inanité, de désadaptation, de désespoir, qui, poussée à l’extrême, se transforme en une angoisse de mort.
Ils s’ennuient et végètent donc loin du pouvoir, de la sphère décisionnelle et surtout de la vie tumultueuse qu’ils menaient dans la cour des grands.
2- Peur de la fin : la crainte de la mort
L’idée de repousser à chaque fois leur départ au prochain mandat, n’est pas sans rappeler chez ces dictateurs, cette peur que tout être humain a de la Fin, la suprême étant la mort, loi physique, inflexible, imposée à l’homme et qui arrive le plus souvent quand on ne l’attend pas.
Rares sont les personnes qui, conscientes de cette effroyable fatalité programmée de l’être humain acceptent de se résigner. Au contraire. « La crainte de la mort n’est pas naturelle » disait Jean Jacques Rousseau. De fait, on ne saurait trouver meilleur parallélisme entre la crainte de la mort, l’ultime, et cette frénésie de la peur de quitter le fauteuil qui les absorbe et les perd jusqu’à l’infatuation.
Et d’ailleurs, n’apprenons-nous pas, toujours, leur décès, quelques mois après la fin de leur règne ? A en croire qu’ils pressentent, sans doute, eux même, que la fin de leur règne correspond inéluctablement à celle de leur vie. Il s’agit donc, dans leur logique déprimante, d’un cercle vicieux : ils quittent le pouvoir, deviennent inactifs, arrêtent de vivre, et finalement se meurent à petit feu.
3- Crainte de la disgrâce : l’effet ciseau
Cette crainte, elle, provient particulièrement de la théorie de « l’effet ciseau » : d’un côté, la lame de l’opposition et de l’autre, le tranchant des puissances occidentales.
En effet, les fautes commises pendant leur règne génèrent un fort sentiment d’hostilité entre tenants du pouvoir au paroxysme de leur règne, puant de gloire, abusant du crachoir, qu’aucune règle n’arrête et opposants criminalisés, embastillés pour délits d’opinions, torturés dans les geôles et dont toute manifestation politique est réprimée dans le sang.
N’est pas surprenant dès lors, qu’une relation amère, pleine de méfiance, s’installe entre les dictateurs et les opposants. Il est certain que ne bénéficiant plus de l’immunité sans leurs postes de président « à vie », les dictateurs pensent, que les opposants, bouchés à l’émeri, une fois arrivée au pouvoir, vont à leur tour leur infliger des camouflets. La hantise de ces tyrans, devenue plaie chronique qui les ronge, est de ne point tomber sous le couperet de la règle du « chacun à son tour » menée par une opposition immature, ayant la lame à la main, fraîchement installée au pouvoir s’activant de fort belle manière pour les descendre en flammes.
Sans oublier, bien évidemment, le tranchant des pays occidentaux, leurs alliés d’hier, qui les voyaient comme des indispensables remparts contre le communisme ou contre l’islamisme, pour qui, ils deviennent, aujourd’hui, gêneurs et sont contraint de les trainer dans des multiples procès politiques et financiers.
Qu’on ne s’étonne donc plus, chez ces dictateurs, que cette obsession d’avoir constamment le couteau sous la gorge, cette idée fixe d’être englués sous des machinations et des cabales, cette crainte cauchemardesque de tomber en disgrâce sans que peu de gens ne s’en émeuvent, les poussent à rester indéfiniment au poste.
4- La nostalgie du passé : la fin du "compte en banque ambulant"
La vacance du poste provoque la perte de privilèges d’ex-Chefs d’Etat. C’est connu, l’argent est le carburant des dictatures qui achètent au sens fort du terme l’élite politique ! Se creuse, alors, un décalage entre leur passé de Présidents-prédateurs, confondant les caisses de l’Etat avec les siennes, justifiant l’expression de « compte en banque ambulant » de Bernard Kouchner, baignant dans un flot de toute puissance, qui donne le tournis, dans lequel ils semblent plus altiers, menant un train de sénateur sans dissimuler le plaisir qu’ils prennent, et leur futur, qui, lui, s’ancre davantage dans le vécu des gens ordinaires et dont le succès se trouve derrière.
Un changement de statut radical dont la prise de conscience renvoie à la nostalgie du passé, sensation se déroulant en trois (3) étapes. Tout d’abord, par un refus. Refus d’accepter que ce qui a été ne sera plus. En d’autres termes, rien ne sera plus comme avant pour eux. Le refus, laissant place, ensuite, à un mécontentement de leur situation loin de leur convenir. Et enfin, dans l’impossibilité d’y apporter le moindre changement, le mécontentement aboutit à une résignation qui les plonge dans un profond désarroi.