En septembre 1995, le pouvoir procéda à la révocation des principaux responsables syndicaux de 2 centrales existant UDT (Union Djiboutienne du Travail) et l’UGTD (Union General des Travailleurs Djiboutiens) suite à la grande grève générale organisée par l’Intersyndicale UDT/UGTD pour protester contre le programme d’ajustement structurel qui réduisait drastiquement le salaire de tous les travailleurs de 20 à 30%. Et en février 1997, une forte répression s’abattait sur les enseignants du pays avec la révocation de la grande majorité des responsables syndicaux du SYNESED (Syndicat des professeurs des collèges et lycées).
Cette répression multiforme (emprisonnements, intimidations physiques, révocations, « clonages » des syndicats ….) s’était soldée par le licenciement de la quasi totalité des leaders syndicaux. Par ces actions radicales, le pouvoir en place entendait envoyer un signal fort à tout travailleur tenté par des velléités d’engagement syndical. Parallèlement toute réunion de masse d’enseignants était perçue comme un danger potentiel qu’il fallait prévenir et décourager par tous les moyens.
Devant une telle diabolisation des organisations syndicales les Assemblées Générales n’ont jamais pu se tenir. C’est ainsi que chaque mouvement de revendication se terminait avec son lot d’arrestation, de garde à vue, de licenciements abusifs, … Parler des droits syndicaux et plus généralement de liberté est considéré par le système en place comme un acte de subversion qu’il faut combattre avec la dernière énergie.
Malgré les missions de contact direct du BIT (Bureau International du Travail) en janvier 1998 et janvier 2008 et malgré plusieurs missions de bons offices de l’OIT, de l’AOT, de la CSI, … pour trouver une solution à ce conflit social qui perdure encore du fait de l’intransigeance du pouvoir public djiboutien, la situation n’a pas évolué.
Et c’est dans cet ordre que tout contact avec les organisations sœurs et internationales est combattu avec la plus grande énergie par le pouvoir. Pour mémoire l’Internationale de l’Education (I.E) membre de la CSI, à laquelle le SYNESED est affilié, initie un projet de mission de contact à Djibouti. Une délégation composée de Madame Dominique MARLET (coordinatrice des droits humains et syndicaux à l’IE) et Madame Assibi NAPOE du Bureau de Lomé est désignée par l’IE pour se rendre à Djibouti du 06 au 11 mai 2007. Les demandes de visa introduites auprès de la représentation djiboutienne à Bruxelles n’ont jamais abouties. Et le 3 mai 2007 le Secrétaire Général du SYNESED, Farah Abdillahi Miguil, signataire de la lettre d’invitation, est appréhendé sur son lieu de travail par des agents du SDS (Service de la Documentation et de la Sécurité) une sorte de police politique, qui l’ont conduit à leurs bureaux. Il y sera interrogé, une heure durant, sur le syndicalisme, sur les autres syndicalistes et sur sa vie privée et familiale.
Et en 2012 une fois encore, l’Internationale de l’Education (IE) à laquelle sont affiliés le SYNESED (Syndicat des professeurs des collèges et lycées) et le SEP (Syndicat des Enseignants du Primaire), a décidé d’organiser en partenariat avec ses affiliés un atelier national sur l’Education de la Petite Enfance du 11 au 13 novembre 2012. Pour l’encadrement et l’organisation cet atelier l’IE délègue Samuel Ngoua Ngou, le coordinateur régional de l’IE, en Afrique. C’est le 10 novembre 2010 vers 1h du matin qu’il est arrivé à Djibouti en provenance de Nairobi mais malheureusement après avoir été maintenu durant 25 heures en dehors de tout cadre légal. Il a été refoulé le 11 novembre 2012 de l’aéroport de Djibouti par la police des frontières sans motif valable vers 2h du matin.
D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que des syndicalistes ou des défenseurs des droits humains ont été expulsés manu militari. Pour rappel, en avril 2006, Janek Kuczkiewicz (ex-directeur des droits syndicaux à la CISL actuel CSI) et Farid Messaoudi (mandaté lors de cette mission par la FIDH et l’OMCT) ont été reconduits de force sans ménagement dans l’avion qui les avait emmenés à Djibouti. Mayaki (BIT) arrivé le même jour que Janek et Farid, avait été arrêté le lendemain à son hôtel par des policiers des Renseignements Généraux avant de le contraindre à signer un ordre d’expulsion.
Et aujourd’hui plus que jamais la situation des enseignants est critique. En effet, depuis la crise postélectorale des élections législatives du 22 février 2013, ces derniers suspectés à tort ou à raison comme des supporteurs de l’opposition sont devenus des cibles persécutés par un jeune ministre sans expérience avec la complaisance du pouvoir politique. Ce jeune monsieur répète en tout temps et en tout lieu qu’il a pour mission de « nettoyer » l’éducation des enseignants « opposants ».
D’ailleurs, des mesures ont été prises au mépris de toutes les règles et des procédures administratives en vigueur : mutations sanctions et arbitraires, gels des salaires, procédures de licenciements… D’ailleurs, la dernière mesure de suspendre les salaires du mois d’octobre 2013 d’une centaine d’enseignants voire plus au niveau du Trésor National constitue sans aucun doute un terrorisme administratif et une violation des textes en vigueur. Parmi ceux qui sont ciblés se trouvent la plupart des membres fondateurs du Collectif « Sauvons l’Education Nationale » comme :
Ø Farah Abdillahi Miguil, Professeur, Secrétaire General du SYNESED (Syndicat des professeurs des Collèges et Lycées) et Président de l’ODDH
Ø Abdillahi Adaweh Mireh, Inspecteur de l’Education et porte-parole du Collectif pour la Sauvegarde de l’Education Nationale,
Ø Youssouf Moussa Abdi dit Youssouf Macho, Conseiller pédagogique et membre du Collectif
Ø Omar Ismael Omar, Professeur et membre du Collectif
Ø Farhan Hassan Ibrahim, ancien directeur d’école,
Ø …
C’est ainsi que des hommes et des femmes d’expériences et au parcours professionnel irréprochable ont été victimes des mutations arbitraires, des placements dans des voies de garage, des intimidations voire des humiliations.
Sans oublier nos collègues révoqués injustement et arbitrairement en février 1997 Souleiman Mohamed Ahmed et Mariam Hassan qui ne sont pas toujours rétablis dans leurs droits avec tous les sacrifices humains que cela implique.
Naturellement nous nous élevons contre ces réflexes liberticides des autorités de ce pays et condamnons avec force ces opérations arbitraires tout en refusant de renoncer à nos droits à l’expression et à la liberté d’organisation des travailleurs. Par conséquent nous demandons à toutes les organisations sœurs de condamner ces abus et ces pratiques d’un autre âge.
Farah Abdillahi Miguil
Secrétaire General du SYNESED
Syndicat des Enseignants du Second Degré, Djibouti
Emails : synesed@yahoo.fr, synesed.djibouti@gmail.com
Cette répression multiforme (emprisonnements, intimidations physiques, révocations, « clonages » des syndicats ….) s’était soldée par le licenciement de la quasi totalité des leaders syndicaux. Par ces actions radicales, le pouvoir en place entendait envoyer un signal fort à tout travailleur tenté par des velléités d’engagement syndical. Parallèlement toute réunion de masse d’enseignants était perçue comme un danger potentiel qu’il fallait prévenir et décourager par tous les moyens.
Devant une telle diabolisation des organisations syndicales les Assemblées Générales n’ont jamais pu se tenir. C’est ainsi que chaque mouvement de revendication se terminait avec son lot d’arrestation, de garde à vue, de licenciements abusifs, … Parler des droits syndicaux et plus généralement de liberté est considéré par le système en place comme un acte de subversion qu’il faut combattre avec la dernière énergie.
Malgré les missions de contact direct du BIT (Bureau International du Travail) en janvier 1998 et janvier 2008 et malgré plusieurs missions de bons offices de l’OIT, de l’AOT, de la CSI, … pour trouver une solution à ce conflit social qui perdure encore du fait de l’intransigeance du pouvoir public djiboutien, la situation n’a pas évolué.
Et c’est dans cet ordre que tout contact avec les organisations sœurs et internationales est combattu avec la plus grande énergie par le pouvoir. Pour mémoire l’Internationale de l’Education (I.E) membre de la CSI, à laquelle le SYNESED est affilié, initie un projet de mission de contact à Djibouti. Une délégation composée de Madame Dominique MARLET (coordinatrice des droits humains et syndicaux à l’IE) et Madame Assibi NAPOE du Bureau de Lomé est désignée par l’IE pour se rendre à Djibouti du 06 au 11 mai 2007. Les demandes de visa introduites auprès de la représentation djiboutienne à Bruxelles n’ont jamais abouties. Et le 3 mai 2007 le Secrétaire Général du SYNESED, Farah Abdillahi Miguil, signataire de la lettre d’invitation, est appréhendé sur son lieu de travail par des agents du SDS (Service de la Documentation et de la Sécurité) une sorte de police politique, qui l’ont conduit à leurs bureaux. Il y sera interrogé, une heure durant, sur le syndicalisme, sur les autres syndicalistes et sur sa vie privée et familiale.
Et en 2012 une fois encore, l’Internationale de l’Education (IE) à laquelle sont affiliés le SYNESED (Syndicat des professeurs des collèges et lycées) et le SEP (Syndicat des Enseignants du Primaire), a décidé d’organiser en partenariat avec ses affiliés un atelier national sur l’Education de la Petite Enfance du 11 au 13 novembre 2012. Pour l’encadrement et l’organisation cet atelier l’IE délègue Samuel Ngoua Ngou, le coordinateur régional de l’IE, en Afrique. C’est le 10 novembre 2010 vers 1h du matin qu’il est arrivé à Djibouti en provenance de Nairobi mais malheureusement après avoir été maintenu durant 25 heures en dehors de tout cadre légal. Il a été refoulé le 11 novembre 2012 de l’aéroport de Djibouti par la police des frontières sans motif valable vers 2h du matin.
D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que des syndicalistes ou des défenseurs des droits humains ont été expulsés manu militari. Pour rappel, en avril 2006, Janek Kuczkiewicz (ex-directeur des droits syndicaux à la CISL actuel CSI) et Farid Messaoudi (mandaté lors de cette mission par la FIDH et l’OMCT) ont été reconduits de force sans ménagement dans l’avion qui les avait emmenés à Djibouti. Mayaki (BIT) arrivé le même jour que Janek et Farid, avait été arrêté le lendemain à son hôtel par des policiers des Renseignements Généraux avant de le contraindre à signer un ordre d’expulsion.
Et aujourd’hui plus que jamais la situation des enseignants est critique. En effet, depuis la crise postélectorale des élections législatives du 22 février 2013, ces derniers suspectés à tort ou à raison comme des supporteurs de l’opposition sont devenus des cibles persécutés par un jeune ministre sans expérience avec la complaisance du pouvoir politique. Ce jeune monsieur répète en tout temps et en tout lieu qu’il a pour mission de « nettoyer » l’éducation des enseignants « opposants ».
D’ailleurs, des mesures ont été prises au mépris de toutes les règles et des procédures administratives en vigueur : mutations sanctions et arbitraires, gels des salaires, procédures de licenciements… D’ailleurs, la dernière mesure de suspendre les salaires du mois d’octobre 2013 d’une centaine d’enseignants voire plus au niveau du Trésor National constitue sans aucun doute un terrorisme administratif et une violation des textes en vigueur. Parmi ceux qui sont ciblés se trouvent la plupart des membres fondateurs du Collectif « Sauvons l’Education Nationale » comme :
Ø Farah Abdillahi Miguil, Professeur, Secrétaire General du SYNESED (Syndicat des professeurs des Collèges et Lycées) et Président de l’ODDH
Ø Abdillahi Adaweh Mireh, Inspecteur de l’Education et porte-parole du Collectif pour la Sauvegarde de l’Education Nationale,
Ø Youssouf Moussa Abdi dit Youssouf Macho, Conseiller pédagogique et membre du Collectif
Ø Omar Ismael Omar, Professeur et membre du Collectif
Ø Farhan Hassan Ibrahim, ancien directeur d’école,
Ø …
C’est ainsi que des hommes et des femmes d’expériences et au parcours professionnel irréprochable ont été victimes des mutations arbitraires, des placements dans des voies de garage, des intimidations voire des humiliations.
Sans oublier nos collègues révoqués injustement et arbitrairement en février 1997 Souleiman Mohamed Ahmed et Mariam Hassan qui ne sont pas toujours rétablis dans leurs droits avec tous les sacrifices humains que cela implique.
Naturellement nous nous élevons contre ces réflexes liberticides des autorités de ce pays et condamnons avec force ces opérations arbitraires tout en refusant de renoncer à nos droits à l’expression et à la liberté d’organisation des travailleurs. Par conséquent nous demandons à toutes les organisations sœurs de condamner ces abus et ces pratiques d’un autre âge.
Farah Abdillahi Miguil
Secrétaire General du SYNESED
Syndicat des Enseignants du Second Degré, Djibouti
Emails : synesed@yahoo.fr, synesed.djibouti@gmail.com