POINT DE VUE

Djibouti : Un clone de l’ARD créé par le régime dictatorial


Alwihda Info | Par Mohamed Qayaad - 27 Novembre 2014


Clonage des Partis Politiques, clonage des Fédérations Syndicales et pourquoi pas le clonage d'une nouvelle population ?
Cette énième bouffonnerie du régime ne passera pas !


Le régime dictatorial a-t-il demandé à l’ARD-cloné de le venger contre l’ARD authentique. Exactement comme le Phèdre de Racine met en oeuvre un amour, qualifié d’impossible. Les responsables de ce parti cloné ont-ils eu la charge d'éliminer un monstre affreux, qui avait eu l'audace de dévoiler sa duplicité, sa fourberie et j’en passe ? Car l’ARD authentique a décidé de se mettre aux côtés du peuple djiboutien, pour chasser ce régime liberticide, et n’a pas besoin de celui-ci pour exister, ni de ses subventions, ni de ses injonctions à la presse, pour se faire connaître. Arriveront-ils à cloner l’ARD authentique ? Même si l'idée peut sembler tentante, elle ne correspond guère à la réalité. Un certificat paru sur son site peut-il justifier, à lui seul, un tel clonage? Rien n’est moins sûr. Au mépris de la loi et de la réalité factuelle, le ministre de l’intérieur lui a délivré un récépissé. Comment peut-on imaginer que l'on puisse le reproduire à l'identique? Travailler sur un parti politique pour en faire un clonage, même pour traiter certaines erreurs, est moralement inacceptable. C'est une offense grave à l'éthique. Ce parti cloné procède par amalgame assez grossier : « nous et les autres ». Cet amalgame est non seulement une manipulation de l’esprit mais c’est une erreur d’appréciation évidente. N’en déplaise à l’ARD cloné et à son chef autoproclamé ! Ce déferlement de la médiocrité aura-t-il pour résultat final d'encourager la résistance à l'oppression et au régime ? Résistance à l'apologie de l’avilissement et de la marchandisation de l'être humain. Les congressistes de l’ARD-cloné n’ont pas lésiné sur leurs moyens d’intimidations. Ils sont le soutien d'un tyran. Ils interrogent, dans leur congrès, l’ARD légitime qu'ils considèrent non pas comme un objet déterminé mais comme un mystère qui est devenu une charge inutile à leurs yeux. Dans leur congrès, dont le contenu a effectivement peut-être été jugé trop inconsistant pour être convaincant, où tout était mis en scène, où l’allégresse enjouée des rencontres et de la vie conduisent à la prédétermination du fils du père fondateur pour créer l’événement, le drame, comme dans l’infernal huis clos sartrien (" l’enfer, c’est les autres “! ); dans cette évidence cadienne du déshonneur, c’est l’illusion de son humanité qui semble s’effondrer. Sa piètre prestation à convaincre du clonage de l’ARD a tranché avec sa promesse « de se battre » au congrès. Mais sa plaidoirie ne serait-elle pas de la lâcheté déguisée en sainteté? Mais qui veut de cette vérité-là ? Qui peut décemment l’accepter? Ce n’est pas une nécessité vitale qui pousse “ces spécialistes de rien “, mais il est possible l’appât du gain ou plutôt le besoin de reconnaissance. La gloire : être reconnu par le plus grand nombre. Aujourd’hui, la réussite se mesure à la capacité de faire parler de soi. Quoi que l'on en dise, il me semble que c'est une infinie détresse qui pousse “ces faiseurs de planches aux idées courtes “ dans l'œil de la société spectacle, dans le fol espoir d'enfin exister. Faute de pouvoir être, le paraître fait bien l'affaire ! Il est frappant de constater de quelle manière leur mensonge sert de support au régime liberticide djiboutien : tout d'abord, en abolissant le passé de telle sorte qu'occulté, déformé, travesti, il n'éveille pas la conscience des individus et ne permette ni nostalgie, ni révolte. Le contrôle du présent doit venir compléter la maîtrise du passé dans la logique des régimes totalitaires. Ainsi, ARD-cloné, au service du système, n'hésite pas à tromper ses semblables afin de garantir la stabilité politique et sociale nécessaire à une domination totale. Je le cite “ Oeuvrer à la préservation de la paix civile … ”Est-ce un coup de propagande de bas niveau pour déformer la réalité? Avait-il l’intime conviction de ce qu’il disait ? Etait-il persuadé sans être pour cela convaincu ? Voulait-il donner un corps à sa cause et non des mots à son discours ? Etait-il possédé par le démon ? Etait-il hanté par une haine qui l’a rendu fou ? Je ne le sais pas. Autant de questions auxquelles il faudra répondre. Nous nous trouvons en somme devant un double cas de cécité hystérique, analogue à celle dont est frappée Hélène ( du roman de Flournoy ) dans la transe, et qui fait disparaître les assistants à sa vue, chacun des deux partenaires méconnaissant. Mensonge ! Mensonge ! Mensonge qui ne sera donc qu'un outil de leur fuite en avant. Leur mensonge apparaît donc comme une solution, comme un moyen de conserver leur intégrité et leur identité. Ne deviennent-ils pas créateur de fausses vérités qui tendent au néant, à l'endroit où le langage ne permet même plus de dénoncer les excès du pouvoir. Je les (les congressistes) ai trouvés à la fois terrifiants et pitoyables, à l’instar du Himmler décrit par Malaparte dans Kaputt ! Le mystère qui tourne autour de Mr Cassim Ahmed Dini ne cesse d’intriguer. Coquetterie outrancière, politicien stratège , génie de la mystification ou génie tout court ? Il ne se vend pas seulement, il se réfute! Ce fut dit, répété… négligé. On savait, on en riait à l’occasion, ou montrant les autres du doigt, les ignobles! On s’en offusquait bruyamment. Le mépriser? Non bien sûr. Jamais ! Que pouvons-nous espérer quand la liberté que l'on nous propose sonne le glas de notre espérance, sinon qu'enfin nous comprenions, comme l'a si bien dit Montaigne en un temps où la vanité des hommes s'affirmait dans le refus de leurs différences, que la vraie liberté est de pouvoir toute chose sur soi-même. Le comble de la vanité est de se mépriser soi-même. L'histoire de l'humanité est l'histoire de la force et de la loi du plus fort.L'allégeance à la puissance a toujours été le maître mot de tous ceux qui veulent réussir. Il faudra qu’on se souvienne du congrès du parti cloné, dans les mois à venir, comment la misère humaine conduisit à sa perte totale de toute dignité et de tout sentiment humain. Comment l’absence de toute valeur que l’homme attachait à sa propre existence entraîna une identification de celle-ci avec les attributs officiels de la citoyenneté économique. Comment l’ignorance du moindre contenu transcendant de son être poussa Mr Cassim Ahmed Dini à se projeter totalement dans une dimension vide de l’existence, où il n’apparaissait plus que dans un rôle adapté à la pérennisation de la vacuité culturelle et spirituelle. Le nouvel homme fort du parti cloné est une belle illustration des errances vers lesquelles peut conduire la recherche débridée du profit. Quand la course à l'argent est la référence qui détermine les choix et les actions, que reste-t-il de l'homme ?

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