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Élections américaines : Afrique de l’Ouest, menaces sur la santé après le 21 janvier ?


- 21 Novembre 2024


L’investiture de Donald Trump aura lieu le 20 janvier sur la pelouse ouest de du Capitole à Washington. En place dans le bureau ovale, le 47e président des États-Unis pourrait bien réorienter l’aide américaine en matière de santé au profit de l’Afrique de l’Ouest.


Les États-Unis sont le principal pays pourvoyeur de fonds financiers pour soutenir les systèmes de santé africains en général et ouest-africains en particulier. Chaque année, au titre de l’aide humanitaire et sanitaire, ce sont près de quatre milliards de dollars qui arrivent en Afrique sub-saharienne : 3,8 milliards de dollars pour l’année 2024 selon le département d’État des États-Unis.

Cette aide fournie par l’intermédiaire de l’agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et d’organisations non gouvernementales (ONG) tels que le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies et l’UNICEF, servent notamment à délivrer des soins d’urgence, à équiper des dispensaires, à assainir l’eau et fournir une aide alimentaire.

Par le biais du Plan présidentiel d'aide d'urgence des États-Unis à la lutte contre le sida (PEPFAR), les Américains ont fourni à la seule Côte d'Ivoire près de 2 milliards de dollars d'aide extérieure depuis 2004. Les États-Unis ont donné depuis 2001, 6 milliards de dollars en faveur du fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ce qui en fait le premier contributeur devant la France (1,5 milliards de dollars).

Épidémie Mpox
A partir du 21 janvier, l’administration Trump pourrait revenir sur ces programmes sanitaires et humanitaires. L’ensemble de ces aides pourrait être revu à la baisse. Pour plusieurs raisons. Lors de son premier mandat, Donald Trump avait supprimé toute aide médicale aux organisations qui pratiquaient ou faisaient la promotion de l'avortement et du planning familial. Il avait ensuite annoncé le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Une décision que son successeur Joe Biden avait annulée.

Ce dernier a adopté, pendant quatre ans, une approche plus engageante envers le continent, même si toutes ses promesses de développement et de coopération n'ont pas toujours été concrétisées. Le 46e président des États-Unis a néanmoins encore envoyé, fin septembre, un million de doses de vaccins contre l’épidémie de Mpox (variole du singe) dont une partie au Nigeria, au Ghana et en Côte d’Ivoire où le virus se propage.

Trump pourrait rayer d’un trait de plume ses programmes d’aide sanitaire et humanitaire et décider, entre autres, de ne plus financer l’OMS. Le milliard de dollars alloué à l’agence onusienne pourrait servir à financer une partie du programme national « Rendre à l’Amérique sa santé ».

Pressions politiques Dans son manifeste de campagne électorale, Project 2025, le candidat républicain indiquait clairement, sous la plume de Kiron Skinner, responsable de la planification politique au Département d’État américain pendant le premier mandat de Trump, qu’en Afrique, l’Amérique devra « se concentrer sur la sécurité fondamentale, l’économie et les droits de l’homme ».

Ainsi, les organisations de santé, traditionnellement soutenues par les États-Unis, risquent de voir leurs budgets fondre sous la pression des nouvelles politiques américaines. Le nombre de décès maternels et infantiles, déjà élevé dans certaines régions d’Afrique, pourrait connaître une recrudescence si les financements sont à nouveaux coupés. Le quotidien et la survie des centaines de millions de personnes en dépendent.

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