12,45 millions c'est le chiffre estimé de la population tchadienne publié en 2012, un chiffre révélateur d'une population qui s’accroît en permanence et qui doit faire face aux différents défis qui l'attend, des défis immenses mais supportables. En 2020 la population tchadienne devrait atteindre le seuil de 15,65 millions d'habitants, face au chômage à la cherté de la vie et aux difficultés économiques malgré les efforts fournis et avec la volonté du gouvernement tchadien, il est impératif de dresser les potentialités économiques du pays, les réformes à poursuivre afin d'établir un ordre et une organisation publique forte et puissante, des réformes économiques qui régiront les flux commerciaux et les possibilités industrielles sans oublier l'import et l'export, les réformes éducatives visant une meilleure éducation à l'instar de la jeunesse, future richesse de cette nation, des réformes judiciaires qui protégeront de mieux en mieux les tchadiens mais surtout aussi promouvant une justice aussi forte que jamais. Les revenus annuels du Tchad d'environ 1600 milliards de FCFA peuvent-ils suffire aux besoins de cette même population qui évolue de jour en jour ? La croissance économique a toujours été le point faible de toute nation, un point crucial qui représente la base de tout développement. Venons aux faits: il n'est plus ignoré que le Tchad produit des ressources pétrolières depuis 2003, ces mêmes ressources ont permis au Tchad d'investir dans différents chantiers, de construire de diverses structures au profit du peuple.
Les chiffres parlent d'eux mêmes, ces moyens financiers ont aussi permis au Tchad de financer la création de nouvelles sociétés, industries et de construire des écoles, universités, hôpitaux, et d'améliorer les structures des services publics, certes mais qu'en est-il réellement de cette économie ?
Un étudiant tchadien en Master 2 de sciences économiques à Dakar, Mahmoud Hissein donne son avis :
« Selon moi une économie qui même si elle a connu une croissance de 1,6 % à 7,4% de 2011 à 2013 et qui connaîtra probablement une croissance attendue de 11,5 % en 2014, doit privilégier l'industrialisation qui produira des revenus mais diminuera aussi le taux de chômage. »
Le Tchad enregistre des déficits budgétaires chaque année. Ce n'est pas une critique, c'est une analyse qui doit faire comprendre au lecteur qu'il y a avant tout des priorités à consolider et à élaborer au bon fonctionnement de notre économie et que sans celles-ci il est pratiquement et techniquement impossible de franchir l'obstacle de la pauvreté.
Mais comment Construire une économie forte ?
Il est faux de croire que les revenus pétroliers constituent la base économique « éternelle» du Tchad, et le Chef de l’État tchadien l'a bien affirmé « le Tchad n'est pas un pays pétrolier ».
Les ressources naturelles sont avant tout épuisables quelle qu’en soit la quantité, il est évident que le Tchad produit du Pétrole, mais il est loin d'être un pays « pétrolier ». Ces revenus ont permis à l’État de lui redonner un minimum de valeur mais ne donnera pas à la nation, au peuple le besoin essentiel qu'il attend depuis si longtemps. Il est vrai que les productions quotidiennes pétrolières pourraient tripler comme l'a souligné Monsieur Atteib Doutoum Ministre des Finances Publiques, « Nous espérons un triplement de la production nationale du pétrole à partir de 2015. L’entrée en production d’un champ pétrolier à proximité du lac Tchad nourrit un tel optimisme. Le pays du Sahel pourrait atteindre la barre des 200 000 barils / jour en 2014, puis dépasser le cap des 300 000 en 2015 ». Ce qui laisse donc croire que même avec les moindres revenus de son pétrole que le Tchad touche officiellement, les probabilités peuvent faire espérer un avenir radieux en faveur de cette génération qui espère trouver un emploi correct d'ici 3 ans mais aussi un investissement prometteur.
Faut-il être économiste pour comprendre que tout le corps de l'économie nationale se construit par l'agriculture ?
80% au moins de la population tchadienne vit difficilement, et ne demande qu'à manger le minimum par jour. Les denrées agricoles deviennent de plus en plus chers pour des citoyens qui ne gagnent que de faibles revenues. La cherté de la vie gagne les provinces, le pouvoir d'achat devient de plus en plus faible face à l'inflation des prix. C'est une menace provocante pour le gouvernement qui s’attelle à mener de nombreux efforts et qui s'acharne contre la cherté de la vie. Deux anciens Ministres du Commerce avaient tenté de fixer des prix nets correspondant aux différents produits alimentaires en espérant une hausse du pouvoir d'achat proportionnelle à la baisse de cherté de la vie, mais cela n'a eut d'effet que pendant un court moment bien malheureusement.
Pour combattre la famine qui est si présente au Tchad mais peu médiatisée et qui paraît logiquement d'une importance fondamentale, la solution la plus adaptée n'est pas de recourir aux multiples projets internationaux installés sur le territoire national mais de faire du territoire tchadien un État agricole. Comment expliquer que sur 39 millions d’hectares dont 5,6 millions irrigables que seulement 2 millions d'hectares sont exploités ? Alors que les besoins sont énormes ?
Il vas falloir s'orienter vers une politique agricole plus productrice et plus rentable qui nécessite donc une masse humaine plus effective car au final le résultat n'en reviendrait qu'à cette dernière.
L’État doit donc mécaniser cette agriculture et surtout permettre facilement aux producteurs l'accès aux moyens techniques d'où les tracteurs. La Société Industrielle de Matériel Agricole de Tracteurs (SIMATRAC) fondée en 2010 a un avenir porteur dans la mécanisation de l'Agriculture, selon le Directeur Général de ladite société :
Pour M. Nadjitangar, « Chacun produit juste pour sa consommation. La vision du Chef de l’État dans le cadre de la sécurité alimentaire est de produire en grande quantité pour tout le pays, et non pour soi ou sa famille. Si aujourd’hui le monde agricole disposait de moyens mécaniques et modernes, la production augmenterait considérablement »,
Les techniciens de l'agriculture sont de plus en plus concentrés par le problème de production. Les Agronomes n'ont pas la même conception que les économistes et pourtant ces derniers ont une vision plus porteuse sur les potentialités agricoles en terme d'économie. Beaucoup sont ceux qui pensent que la plus part des agronomes sont des bureaucrates passifs sur le sujet.
L’État doit donc investir d'avantages dans la mécanisation de l'Agriculture, techniquement si le gouvernement réussit à fonder une bonne classe productrice et exploite une grande partie des terres cultivables et irrigables, cette même classe pourrait résulter à une production totale qui équivaudrait à cinq fois plus que le montant investit. Non seulement l’État bénéficie d'une source d'économie fiable et multipliable mais les productions internes et massives permettront donc une baisse des prix dans les marchés. Interrogé sur cette question, Abel Koumra réagit ainsi: "Les propriétaires fonciers possédant des terres désertes mais fertiles doivent participer à l'effort national en se soumettant à une politique fondée sur un concept juste et égalitaire imposé par l’État. Le Bétail présente aussi des sources de revenus importantes, estimés à 117 milliards de FCFA chaque année, c'est déjà une aubaine avec un cheptel de 19 millions de têtes de bétails (ovins, caprins, camelins...)."
L'inflation des biens agricoles face au pouvoir d'achat relativement assez faible et bas crée un déséquilibre économique qui est en défaveur du tchadien en général. Il est donc utile, voir même impératif de consacrer toute une énergie au développement agricole techniquement et économiquement, car la carence des moyens mécaniques constitue l'obstacle fondamental de la « bonne production ». si les productions sont élevés, il serait donc évident que les denrées reviendront à un prix raisonnable et abordable pour le citoyen tchadien.
Il faut donc enclencher ce « déclic économique ». Alors il nous reste une chose à faire mettre la main à la pâte, en prônant surtout l'unité et l'égalité, Chaque citoyen quelqu'en soit sa profession joue déjà un rôle dans le développement du pays, il faut donc maintenant accroître ce rôle et le renforcer, pour assurer une économie sereine pour la future génération.
Sadam Ahmat Mahamat Yacoub
Membre de l'équipe d'Alwihda Actualités
et Etudiant en droit, Université du Maine - France