Le premier G20 finance ne doit pas être dans l’illusion
A l’occasion de la première réunion du G20 en France, les ministres des finances doivent démontrer leur volonté politique de remettre la finance au service de l’économie et du développement. Cette première étape est décisive pour l’ensemble de la présidence française du G20.
Les ministres des Finances qui se rencontrent depuis ce matin et le 19 février à Paris plancheront sur deux priorités du CCFD-Terre Solidaire en matière de régulation financière et de développement.
Lutte contre les paradis fiscaux
Trois des cinq grandes priorités énoncées par la présidence française – création d’indicateurs macroéconomiques pour prévenir les grands déséquilibres ; régulation financière sans faille et financement du développement - ne pourront être traitées sans s’attaquer sérieusement au problème de l’opacité financière et des paradis fiscaux.
Investissement, épargne, commerce, productivité : les indicateurs macroéconomiques dont discutent aujourd’hui les ministres des finances sont en effet biaisés. En cause, les manipulations comptables auxquelles se prêtent les entreprises multinationales pour déplacer artificiellement leurs activités à des fins d’évasion fiscale.
« Quand on sait que sur le papier, 70% des investissements étrangers en Chine proviennent de cinq petits paradis fiscaux, comment peut-on prétendre élaborer des indicateurs fiables pour piloter l’économie ? Pour être crédible, le G20 doit impérativement faire passer les comptes des entreprises multinationales au détecteur de mensonges » explique Mathilde Dupré, chargée de plaidoyer financement du développement au CCFD-Terre Solidaire.
Les mesures de lutte contre les paradis fiscaux mises en place lors des sommets précédents sont inappropriées pour mettre fin au pillage des ressources dans les pays du Sud, soit 800 milliards d’euros chaque année. Au-delà du suivi des engagements actuels, il est urgent que le G20 change de stratégie et cible directement les utilisateurs des paradis fiscaux, banques et multinationales, afin d’imposer plus de transparence sur leurs activités.
Taxes sur les transactions financières internationales
Réclamée de très longue date par le CCFD-Terre Solidaire, la taxe sur les transactions financières internationales est également aujourd’hui sur la table des Ministres des finances. Outil de lutte contre la spéculation sur les marchés financiers, elle doit permettre de collecter des centaines de milliards d’euros pour financer le développement et les biens communs de l’humanité.
« Différentes options sont sur la table. Les réticences exprimées par un certain nombre de pays du G20 ne doivent pas empêcher ceux qui le souhaitent d’avancer en mettant en place une coalition de pionniers. Le CCFD-Terre Solidaire s’associe pleinement à la campagne française Robin des Bois (www.taxerobindesbois.org ) pour demander des avancées concrètes d’ici la fin de l’année 2011 » déclare Mathilde Dupré.
Dans le cadre de la campagne du CCFD-Terre Solidaire « Aidons l’argent à revenir des paradis fiscaux », 241 246 cartes postales ont déjà été envoyées pour indiquer à la présidence française du G20 que l’opinion publique reste plus que jamais mobilisée contre les paradis fiscaux.
Dans un contexte de crise, les citoyens attendent des mesures concrètes et efficaces et ne comprendraient pas que les pays du G20 renoncent à réguler la finance.
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