Certes, la Lybie doit réussir sa première transition de l’histoire soutenue par la France, et par la communauté internationale. Le CNT ne doit pas vouer à l’échec, le plus gros travail de la mission a ainsi été fait ! Malheureusement cette guerre tend bien à durer, même si la plus grande partie du territoire a été conquise par les rebelles, il reste encore à faire. De jour en jour l’on apprend de nouvelles informations en provenance de sources sûres que le CNT manque d’une maturité politique à un moment où les kaddafistes affirment de leur côté que le combat est loin d’être terminé ! Selon le porte parole du guide, l’armée serait toujours puissante, et ils auraient même d’immenses régions sous leur contrôle.
On se poserait beaucoup de questions sur l’avenir proche du plan politique national de la Libye et le sort de ses relations avec ses pays voisins. Des informations alarmantes font état d’une répression sur les étrangers. Le sort de la diaspora noire-africaine sur le territoire libyen laisse à désirer : c’est la torture, le viol et même l’élimination physique de ces individus. Cela ne devait pas du tout être digne du nouveau régime libyen. Les droits de l’homme sont complètement absents lorsqu’on apprend que plus de cinq mille tchadiens sont enfermés dans de conteneurs d’une température de 50 degrés pendant plusieurs jours, sans une miette de pain, ni une goutte d’eau. Le racisme existe depuis le temps de l’ancien régime dictatorial mais l’actuel système a franchi la ligne rouge en adoptant un comportement raciste à l’égard des noirs, il semble clair qu’on refuse d’accepter la présence des nègres en Libye.
Comme l'indiquent les témoignages de migrants qui se sont enfuis et les rapports d'organisations de défense des droits humains et de journalistes, beaucoup de migrants noirs sont arrêtés, torturés, violés et se sont fait voler leur argent, leur téléphone portable et leur passeport.
Face à cette situation aussi grave, les réactions des autorités tchadiennes son timides. Elles doivent agir immédiatement et clairement pour défendre leur diaspora. Bien sûr que l’intervention du président Idriss Deby à l’assemblée générale des nations unies reste appréciable mais pas suffisante.
Tous les tchadiens ne sont pas de mercenaires
Le CNT n’a pas du tout gobé la position du Tchad et du Niger : « nous remercions tous les pays qui ont soutenu la lutte du peuple libyen (…) quant aux pays qui ont soutenu Khaddafi en particulier le Tchad et le Niger, leur récente reconnaissance n’absout par leurs immenses responsabilités sur le tord qu’ils ont fait aux libyens, aujourd’hui ces pays ont encore des militaires sur notre territoire, ils doivent partir », selon le porte parole du CNT à l’extérieur, Abdelrahmane shalgam. Quelle déclaration stupide provenant d’un haut responsable du CNT qui ne dispose d’aucune preuve de ce qu’il dit. N’a-t-on pas dit qu’il existe des éléments de la garde présidentielle tchadienne en Libye qui combattent aux côtés des forces du guide libyen ? Alors où est cette garde présidentielle tchadienne ? La Libye est aujourd’hui entre les mains du CNT à 99 %, selon les propos des chefs du CNT. A-t-on fait un seul prisonnier appartenant à la garde présidentielle ? Où sont les trois milles éléments de la garde présidentielle ? se sont ils volatilisés ? Les responsables du CNT doivent comprendre que N’Djamena est victime d’une désinformation médiatique dont l’objectif est de créer une sorte de zizanie entre les deux peuples tchadien et libyen, liés par une histoire commune. Lorsqu’on voit Moustapha Abdeljalil en compagnie d’un nouvel opposant tchadien à Benghazi, on s’aperçoit que le CNT risque de tomber dans le piège des rapporteurs des ragots. La Libye n’a pas intérêt à se glisser sur ce terrain boiteux car les deux pays peuvent mettre carte sur table pour discuter de leurs problèmes loin de la désinformation des ennemis des deux pays car là où le Soudan n’a pas réussi de l’avoir par la force, il est impensable que la Libye puisse l’avoir.
L’islamisme
L’effritement des structures militaires en Libye a provoqué une situation difficile dans la région du Sahel. Plusieurs sources attestent la circulation dans le sahel des armes sophistiquées voire des missiles en provenance des arsenaux de Kadhafi et il n’est pas exclu qu’une partie importante de ces armes est tombée entre les mains d’ALQAIDA. Les autorités militaires égyptiennes ont déclaré (journal Al-akhbar du 26 septembre 2011) que des missiles anti-aériens et de rames anti-missiles avaient été récupérés lors d’une perquisition dans un quartier. Les armes étaient en possession des civiles. Par conséquent, il appartient aux pays concernés, y compris la Libye, de s’unir pour contrer les ambitions extrémistes, à moins que les nouveaux maîtres de Tripoli mettent leur déclaration, concernant la Charia, en exécution. On sait très bien que l’aile islamiste est dans une position de force et qui prône la charia dans la nouvelle législation. Si cela se confirme, une telle évolution attesterait du poids des islamistes en Libye en plus de cela Al-Qaïda serait aussi parmi les rangs de la victorieuse rébellion libyenne ce qui laisse à présager un avenir douteux du nouveau régime et sa cohabitation interne. Les islamistes libyens n’accepteront jamais d’une Libye néo-colonisée soit occidentalisée, et surement pas de voir leur pays devenir dans la même situation que l’Afghanistan ou l’Irak.
Economie
Sur le plan économique, l’Italie à déjà repris depuis plusieurs semaines la production du gaz libyen par le groupe pétrolier ENI. C’est aussi au tour de la France de reprendre la production pétrolière sur le territoire vert, avec la compagnie Total qui aurait 37.5 pourcents de bénéfices sur les revenus annuelles, leur première plateforme est située à une centaine de kilomètres des côtes tripolitaines : Al Jurf, trois autres sites pétroliers seront exploités d’ici quelques jours. La production journalière est estimée à 55 000 barils, il faudra attendre un an pour reproduire jusqu'à 1 600 000 barils par jour. La France a décroché une somme de marché équivalent à plus de 200 milliards d’euros pour la reconstruction du territoire libyen. Cette fois-ci Sarkozy octroi ces marchés aux sociétés françaises qui ne tarderont pas eux, de s’y rendre sur place pour débuter les chantiers.
Abdeljalil à aussi annoncé que son pays continuera à collaborer avec la Chine et la Russie dans de partenariats économiques.
En définitive, la Libye vit encore des zones d’ombre et le nouveau régime de Tripoli ne prévoit pas un meilleur climat politique dans l’avenir à l’encontre de ses voisins. En plus du Niger, l’Algérie, le Tchad…., le chef du CNT à lancé une mise en garde au Soudan, lui demandant de récupérer des arsenaux libyens pillés par les rebelles soudanais. Le pire reste à venir, les frontières devront êtres surveillés de près. Car Abdeljalil se sent pour le moment largement en position de force, et il existe un risque que la folie de grandeur instantanée lui fasse tourner la tête pour commettre l’irréparable avec un pays voisin. C’est pourquoi, il est important que la France intervienne pour prodiguer du conseil au CNT afin qu’il ne soit trop tard.
Alwihda actualités
Sadam Ahmat
Ndjamena