Reporters sans frontières salue la décision, prononcée le 11 juillet au matin, par le juge Jules Gaveaux, d'abandonner les poursuites judiciaires menées pour "incitation à la haine et à la violence" contre Faustin Bambou et Emmanuel Cyrus Sandy.
Voir le réquisitoire du procureur : http://fr.rsf.org/republique-centrafricaine-trois-ans-de-prison-ferme-cinq-ans-07-07-2011,40619.html
Le juge a préféré condamner les journalistes pour diffamation à l'encontre du ministre délégué à la Défense nationale, Jean-Francis Bozizé, un délit de presse moins grave, et à une amende de 300 000 FCFA (458 euros). Après la levée du mandat de dépôt, les journalistes ont été remis en liberté.
Dans une conversation téléphonique avec Reporters sans frontières, Faustin Bambou a remercié l'organisation et la communauté internationale :
"Nous avons senti une forte mobilisation de la part d'organisations internationales, de Reporters sans frontières, des chancelleries diplomatiques, de l'ONU et des journalistes centrafricains. Les pressions et la médiatisation ont infléchi la décision du juge et permis de requalifier les faits selon l'ordonnance N°05.002 du 22 février 2005 relative à la Liberté de la Communication, ce que nous demandions depuis le début", a-t-il affirmé. "Aujourd'hui, notre libération représente un aboutissement heureux que nous accueillons avec une grande joie. Toutefois, une condamnation pour diffamation, ce n'est pas rien, cela entrave gravement la liberté et la démocratie. Nous ferons appel de cette décision."
Reporters sans frontières se joint aux journalistes pour exiger l'abandon pur et simple de toutes les charges qui pèsent contre eux.