La Présidente de la République de Slovénie, Nataša Pirc Musar, a assisté à la 7ème édition du Forum de Paris sur la Paix. Photo : Nebojša Tejić/STA
Le Forum, dont le thème était, « À la recherche d'un ordre mondial qui fonctionne », a abordé le besoin urgent d'une coopération internationale dans un monde de plus en plus polarisé et divisé. Le rassemblement de cette année s'est déroulé dans le contexte d'événements mondiaux importants, tels que l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis et le prochain sommet du G20 à Rio, plaçant le Forum au cœur du discours mondial vital.
Une plateforme pour un dialogue critique
Depuis sa création en 2018, le Forum de Paris sur la Paix s’est imposé comme une plateforme importante pour débattre et résoudre les grandes préoccupations mondiales. L’édition 2024 s’est concentrée sur quatre thématiques majeures : la paix, les inégalités, le climat et l’environnement, et la gouvernance numérique. Avec plus de 60 initiatives créatives présentées, le Forum a une fois de plus démontré sa position de catalyseur de solutions collaboratives aux préoccupations mondiales.
L'objectif fondamental du Forum était de rétablir la confiance et de développer le dialogue, tout en s'attaquant à la montée des crises mondiales, et à l'effondrement des organisations multilatérales. De la crise en Ukraine aux problèmes humanitaires croissants au Soudan, les discussions ont été à la fois urgentes et difficiles.
Paix et géopolitique : la crise ukrainienne occupe le devant de la scène
Peu de sujets traduisaient l'urgence du Forum comme ceux axés sur l'Ukraine. Alors que la sécurité de l'Europe et le système démocratique mondial sont en jeu, les panélistes ont souligné la nécessité vitale d'une aide internationale continue. Alexandra Maduk, avocate ukrainienne spécialisée dans les droits de l'homme, a prononcé un discours d'ouverture passionné, soulignant que le combat de l'Ukraine dépasse ses frontières et représente une lutte mondiale pour les valeurs démocratiques.
Alexandra Maduk a averti qu’une Russie prospère renforcerait les régimes autoritaires du monde entier, plaidant pour la justice comme condition de la paix. Le ministre finlandais des Affaires étrangères, Elonen, a soutenu ce sentiment, citant les tensions antérieures de son pays avec la Russie. Il a mis en garde contre tout compromis sur la souveraineté de l'Ukraine, soulignant les risques d’accommodement des agresseurs dans un monde régi par un système faiblement fondé sur des règles.
Le panel a également souligné l'engagement de l'Europe envers l'Ukraine, exprimé par Peter Wagner, membre de la Commission européenne. Ce dernier a détaillé la politique à long terme de l'UE, qui va au-delà du financement militaire pour inclure la sécurité alimentaire et énergétique, les initiatives de reconstruction et une coopération plus étroite avec les institutions européennes. Malgré les incertitudes entourant le financement américain sous la direction de Trump, Wagner reste optimiste quant à la capacité de l’Europe à tenir ses promesses.
Le défi de la désinformation
L'impact généralisé de la désinformation, notamment en ce qu'elle influence l'opinion publique, et sape la confiance dans les institutions démocratiques, a été un sujet récurrent tout au long du Forum. Des experts de Finlande et d’Ukraine, deux pays possédant une vaste expérience dans la lutte contre les attaques de désinformation, ont échangé des tactiques de résilience. Ces stratégies hybrides, qui vont des cyberattaques aux opérations de désinformation, deviennent un élément majeur des conflits contemporains, soulignant la nécessité d’une réponse mondiale coordonnée.
Le ministre finlandais des Affaires étrangères a souligné que la liberté de choix et l'autodétermination, restent des valeurs démocratiques fondamentales, tout en rappelant l'impact néfaste de la désinformation sur la cohésion sociale. Les responsables ukrainiens ont, quant à eux, dénoncé les attaques culturelles et identitaires plus larges de la Russie, les considérant comme faisant partie d'un plan génocidaire, et ont émis un avertissement.
La tragédie silencieuse du Soudan
Le Forum a attiré une attention bien méritée sur le Soudan, où un conflit catastrophique a déraciné plus de 13 millions de personnes et poussé 25 millions d’autres au bord de la faim, alors même que l’Ukraine faisait la une des journaux. Dans un sombre discours, Mo Ibrahim, le fondateur de la Fondation Mo Ibrahim, a critiqué le manque d'action forte de la communauté internationale.
Mo Ibrahim a exhorté une force de maintien de la paix forte, dirigée par des Africains et soutenue par les Nations Unies, à garder les couloirs de secours humanitaire et à rétablir la sécurité. Il a averti que si des mesures n'étaient pas prises immédiatement, le Soudan pourrait sombrer dans plus d'anarchie encore, ce qui aurait des ramifications régionales et internationales catastrophiques. La demande d'Ibrahim, que le Conseil de sécurité de l'ONU mette en œuvre des sanctions financières et des embargos sur les armes afin de mettre fin au carnage, a trouvé un écho dans les discussions du panel.
Les frontières climatiques et numériques
Le Forum a examiné les questions de gouvernance climatique et du domaine numérique, en plus de la géopolitique. Les discussions sur des sujets allant des fondements éthiques de l’intelligence artificielle à la coopération environnementale transfrontalière, ont révélé un consensus croissant selon lequel ces domaines nécessitent une action multilatérale immédiate.
Dix projets exceptionnels ont été mis en avant par le programme Scale-Up du Forum, notamment les efforts visant à utiliser l'IA pour lutter contre le changement climatique, et promouvoir la coopération régionale en matière de gestion de l'eau. L'initiative vise à accroître l'influence de ces projets sur la gouvernance mondiale en offrant des ressources pour le renforcement des capacités et le mentorat.
L’ombre de l’isolationnisme américain
L’incertitude entourant le retour de l’Amérique à un gouvernement Trump a été un courant sous-jacent majeur qui a traversé le Forum. Rappelant les troubles du premier mandat de Trump, les panélistes ont discuté des ramifications pour l'OTAN, la sécurité européenne et les relations économiques internationales. Les tensions possibles sur les liens transatlantiques, et les répercussions sur les systèmes de gouvernance mondiale, ont été évoquées comme sources de préoccupation.
Pour survivre dans un monde multipolaire, les intervenants ont souligné que l'Europe devait renforcer ses systèmes internes. Cela implique de renforcer la cohésion interne et de réduire la dépendance à l’égard du leadership américain, notamment lorsqu’il s’agit de traiter les questions commerciales et de sécurité.
Une vision pour un ordre mondial fonctionnel
Le Forum de Paris sur la paix s’est terminé sur une demande d’efforts multilatéraux plus forts pour réparer un ordre mondial fragmenté. Les conflits géopolitiques, le changement climatique et la gouvernance numérique sont autant d’obstacles effrayants, mais le travail d’équipe et l’engagement partagé sont les solutions.
Une plateforme pour un dialogue critique
Depuis sa création en 2018, le Forum de Paris sur la Paix s’est imposé comme une plateforme importante pour débattre et résoudre les grandes préoccupations mondiales. L’édition 2024 s’est concentrée sur quatre thématiques majeures : la paix, les inégalités, le climat et l’environnement, et la gouvernance numérique. Avec plus de 60 initiatives créatives présentées, le Forum a une fois de plus démontré sa position de catalyseur de solutions collaboratives aux préoccupations mondiales.
L'objectif fondamental du Forum était de rétablir la confiance et de développer le dialogue, tout en s'attaquant à la montée des crises mondiales, et à l'effondrement des organisations multilatérales. De la crise en Ukraine aux problèmes humanitaires croissants au Soudan, les discussions ont été à la fois urgentes et difficiles.
Paix et géopolitique : la crise ukrainienne occupe le devant de la scène
Peu de sujets traduisaient l'urgence du Forum comme ceux axés sur l'Ukraine. Alors que la sécurité de l'Europe et le système démocratique mondial sont en jeu, les panélistes ont souligné la nécessité vitale d'une aide internationale continue. Alexandra Maduk, avocate ukrainienne spécialisée dans les droits de l'homme, a prononcé un discours d'ouverture passionné, soulignant que le combat de l'Ukraine dépasse ses frontières et représente une lutte mondiale pour les valeurs démocratiques.
Alexandra Maduk a averti qu’une Russie prospère renforcerait les régimes autoritaires du monde entier, plaidant pour la justice comme condition de la paix. Le ministre finlandais des Affaires étrangères, Elonen, a soutenu ce sentiment, citant les tensions antérieures de son pays avec la Russie. Il a mis en garde contre tout compromis sur la souveraineté de l'Ukraine, soulignant les risques d’accommodement des agresseurs dans un monde régi par un système faiblement fondé sur des règles.
Le panel a également souligné l'engagement de l'Europe envers l'Ukraine, exprimé par Peter Wagner, membre de la Commission européenne. Ce dernier a détaillé la politique à long terme de l'UE, qui va au-delà du financement militaire pour inclure la sécurité alimentaire et énergétique, les initiatives de reconstruction et une coopération plus étroite avec les institutions européennes. Malgré les incertitudes entourant le financement américain sous la direction de Trump, Wagner reste optimiste quant à la capacité de l’Europe à tenir ses promesses.
Le défi de la désinformation
L'impact généralisé de la désinformation, notamment en ce qu'elle influence l'opinion publique, et sape la confiance dans les institutions démocratiques, a été un sujet récurrent tout au long du Forum. Des experts de Finlande et d’Ukraine, deux pays possédant une vaste expérience dans la lutte contre les attaques de désinformation, ont échangé des tactiques de résilience. Ces stratégies hybrides, qui vont des cyberattaques aux opérations de désinformation, deviennent un élément majeur des conflits contemporains, soulignant la nécessité d’une réponse mondiale coordonnée.
Le ministre finlandais des Affaires étrangères a souligné que la liberté de choix et l'autodétermination, restent des valeurs démocratiques fondamentales, tout en rappelant l'impact néfaste de la désinformation sur la cohésion sociale. Les responsables ukrainiens ont, quant à eux, dénoncé les attaques culturelles et identitaires plus larges de la Russie, les considérant comme faisant partie d'un plan génocidaire, et ont émis un avertissement.
La tragédie silencieuse du Soudan
Le Forum a attiré une attention bien méritée sur le Soudan, où un conflit catastrophique a déraciné plus de 13 millions de personnes et poussé 25 millions d’autres au bord de la faim, alors même que l’Ukraine faisait la une des journaux. Dans un sombre discours, Mo Ibrahim, le fondateur de la Fondation Mo Ibrahim, a critiqué le manque d'action forte de la communauté internationale.
Mo Ibrahim a exhorté une force de maintien de la paix forte, dirigée par des Africains et soutenue par les Nations Unies, à garder les couloirs de secours humanitaire et à rétablir la sécurité. Il a averti que si des mesures n'étaient pas prises immédiatement, le Soudan pourrait sombrer dans plus d'anarchie encore, ce qui aurait des ramifications régionales et internationales catastrophiques. La demande d'Ibrahim, que le Conseil de sécurité de l'ONU mette en œuvre des sanctions financières et des embargos sur les armes afin de mettre fin au carnage, a trouvé un écho dans les discussions du panel.
Les frontières climatiques et numériques
Le Forum a examiné les questions de gouvernance climatique et du domaine numérique, en plus de la géopolitique. Les discussions sur des sujets allant des fondements éthiques de l’intelligence artificielle à la coopération environnementale transfrontalière, ont révélé un consensus croissant selon lequel ces domaines nécessitent une action multilatérale immédiate.
Dix projets exceptionnels ont été mis en avant par le programme Scale-Up du Forum, notamment les efforts visant à utiliser l'IA pour lutter contre le changement climatique, et promouvoir la coopération régionale en matière de gestion de l'eau. L'initiative vise à accroître l'influence de ces projets sur la gouvernance mondiale en offrant des ressources pour le renforcement des capacités et le mentorat.
L’ombre de l’isolationnisme américain
L’incertitude entourant le retour de l’Amérique à un gouvernement Trump a été un courant sous-jacent majeur qui a traversé le Forum. Rappelant les troubles du premier mandat de Trump, les panélistes ont discuté des ramifications pour l'OTAN, la sécurité européenne et les relations économiques internationales. Les tensions possibles sur les liens transatlantiques, et les répercussions sur les systèmes de gouvernance mondiale, ont été évoquées comme sources de préoccupation.
Pour survivre dans un monde multipolaire, les intervenants ont souligné que l'Europe devait renforcer ses systèmes internes. Cela implique de renforcer la cohésion interne et de réduire la dépendance à l’égard du leadership américain, notamment lorsqu’il s’agit de traiter les questions commerciales et de sécurité.
Une vision pour un ordre mondial fonctionnel
Le Forum de Paris sur la paix s’est terminé sur une demande d’efforts multilatéraux plus forts pour réparer un ordre mondial fragmenté. Les conflits géopolitiques, le changement climatique et la gouvernance numérique sont autant d’obstacles effrayants, mais le travail d’équipe et l’engagement partagé sont les solutions.
Magedah et sa fille font partie des personnes déplacées internes soutenues par le PAM à Port-Soudan, après avoir fui les combats dans leur maison à Omdurman. Photo : PAM/Abubakar Garelnabei
Trump après sa victoire. Photo : Evan Vucci/L'AP