Faut-il retirer à la banque de France le droit d'émettre le franc CFA ? Autrement dit, faudrait-il donner le pouvoir aux dictateurs africains d'émettre la monnaie ?
Le drame africain c'est que les Africains, qu'ils soient intellectuels ou non, lorsqu'ils sont face à une problématique aussi importante, ils s'emballent très vite sans même prendre le recul nécessaire pour analyser tous les contours du problème. Et après, lorsqu'ils s'aperçoivent qu'ils se sont faits avoir ou qu'ils se sont trompés, ils ne reconnaissent jamais leur propre responsabilité.
Aujourd'hui tout le monde demande l'abandon du franc CFA au profit d'une nouvelle monnaie qui serait une émanation strictement africaine. Les défenseurs de cette idée se disent majeurs et vaccinés. Ils s'attaquent tous à la France et réclament une "monnaie africaine" dont la création serait la prérogative suprême des gouvernements africains, c'est-à-dire qu'ils veulent donner à leurs gouvernants insouciants, irresponsables et corrompus le pouvoir de créer, d'émettre et de distribuer la monnaie.
Ainsi, pensent-ils, la France va cesser d'être "le maître" et les États africains vont économiser des sommes importantes en intérêts, pour le plus grand bénéfice des peuples africains.
Ma question est : Les défenseurs de cette idée ont-ils vraiment pris le temps d'analyser tous les contours de la question ? Je ne crois pas.
D'abord nous ne devons jamais perdre de vue que la question de la monnaie est également une question éminemment politique.
Quand on sait que l'Afrique est aujourd'hui dirigée par ce que j'appelle "le syndicat du crime", c'est-à-dire le club de dictateurs irresponsables et corrompus, qui forment une fraternité dont les membres ont un objectif en commun, celui de garder à tout prix le pouvoir et le contrôle total de leurs États et d'y imposer des successions dynastiques, on ne peut pas ne pas s'étonner de voir que des intellectuels africains, se cachant derrière la façade de la version officielle de l'histoire du franc CFA, se posent en défenseurs de l'idée de la création d'une monnaie dite africaine, sans percevoir toutefois le grand danger de léguer aux mains des dictateurs insouciants et corrompus et leurs familles le pouvoir de contrôler la quantité de la monnaie en circulation dans le système.
Même s'il est vrai que le monopole de la création de la monnaie papier reviendrait officiellement aux banques centrales, la question est : Les gouverneurs de ces banques centrales auront-ils le charisme et l'indépendance d'esprit face à ceux-là mêmes qui les ont nommés et qui ont le pouvoir de les révoquer ?
Ma conviction profonde est que tant que la démocratie ne sera pas la règle admise et respectée par tous en Afrique, si l'on donnait un jour le pouvoir aux gouvernements africains d'émettre la monnaie, ce qui en résultera c'est que les dictateurs africains s'en serviront pour la réalisation de leurs desseins politiques hégémoniques. Leur pouvoir engloberait alors plus que la monnaie et cela leur permettra surtout d'exercer totalement leur contrôle sur leur peuple.
Ça serait une faute historique, il n'y a pas d'autre mot. Ça serait une opération contre les peuples africains. Car cela ramènerait davantage ces peuples sous la coupe des familles qui s'accrochent au pouvoir depuis des décennies.
Auss, je considère pour ma part que le combat qu'il convient de mener aujourd'hui est d'abord celui d'imposer la démocratie partout en Afrique. Tant que la démocratie et l'alternance au pouvoir ne sera pas la règle en Afrique, léguer l'émission de la monnaie, quelle qu'elle soit soit, aux gouvernements africains serait une grave erreur historique. Cela reviendrait tout simplement à donner davantage de pouvoirs aux dictateurs africains et leurs familles qui contrôlent déjà tout (Économie, Justice, Armée...) et je ne pense pas que cela soit le but recherché par les défenseurs de l'abandon du franc CFA au profit d'une nouvelle monnaie africaine.
Le 5 novembre 2017
Bienvenu MABILEMONO
Le drame africain c'est que les Africains, qu'ils soient intellectuels ou non, lorsqu'ils sont face à une problématique aussi importante, ils s'emballent très vite sans même prendre le recul nécessaire pour analyser tous les contours du problème. Et après, lorsqu'ils s'aperçoivent qu'ils se sont faits avoir ou qu'ils se sont trompés, ils ne reconnaissent jamais leur propre responsabilité.
Aujourd'hui tout le monde demande l'abandon du franc CFA au profit d'une nouvelle monnaie qui serait une émanation strictement africaine. Les défenseurs de cette idée se disent majeurs et vaccinés. Ils s'attaquent tous à la France et réclament une "monnaie africaine" dont la création serait la prérogative suprême des gouvernements africains, c'est-à-dire qu'ils veulent donner à leurs gouvernants insouciants, irresponsables et corrompus le pouvoir de créer, d'émettre et de distribuer la monnaie.
Ainsi, pensent-ils, la France va cesser d'être "le maître" et les États africains vont économiser des sommes importantes en intérêts, pour le plus grand bénéfice des peuples africains.
Ma question est : Les défenseurs de cette idée ont-ils vraiment pris le temps d'analyser tous les contours de la question ? Je ne crois pas.
D'abord nous ne devons jamais perdre de vue que la question de la monnaie est également une question éminemment politique.
Quand on sait que l'Afrique est aujourd'hui dirigée par ce que j'appelle "le syndicat du crime", c'est-à-dire le club de dictateurs irresponsables et corrompus, qui forment une fraternité dont les membres ont un objectif en commun, celui de garder à tout prix le pouvoir et le contrôle total de leurs États et d'y imposer des successions dynastiques, on ne peut pas ne pas s'étonner de voir que des intellectuels africains, se cachant derrière la façade de la version officielle de l'histoire du franc CFA, se posent en défenseurs de l'idée de la création d'une monnaie dite africaine, sans percevoir toutefois le grand danger de léguer aux mains des dictateurs insouciants et corrompus et leurs familles le pouvoir de contrôler la quantité de la monnaie en circulation dans le système.
Même s'il est vrai que le monopole de la création de la monnaie papier reviendrait officiellement aux banques centrales, la question est : Les gouverneurs de ces banques centrales auront-ils le charisme et l'indépendance d'esprit face à ceux-là mêmes qui les ont nommés et qui ont le pouvoir de les révoquer ?
Ma conviction profonde est que tant que la démocratie ne sera pas la règle admise et respectée par tous en Afrique, si l'on donnait un jour le pouvoir aux gouvernements africains d'émettre la monnaie, ce qui en résultera c'est que les dictateurs africains s'en serviront pour la réalisation de leurs desseins politiques hégémoniques. Leur pouvoir engloberait alors plus que la monnaie et cela leur permettra surtout d'exercer totalement leur contrôle sur leur peuple.
Ça serait une faute historique, il n'y a pas d'autre mot. Ça serait une opération contre les peuples africains. Car cela ramènerait davantage ces peuples sous la coupe des familles qui s'accrochent au pouvoir depuis des décennies.
Auss, je considère pour ma part que le combat qu'il convient de mener aujourd'hui est d'abord celui d'imposer la démocratie partout en Afrique. Tant que la démocratie et l'alternance au pouvoir ne sera pas la règle en Afrique, léguer l'émission de la monnaie, quelle qu'elle soit soit, aux gouvernements africains serait une grave erreur historique. Cela reviendrait tout simplement à donner davantage de pouvoirs aux dictateurs africains et leurs familles qui contrôlent déjà tout (Économie, Justice, Armée...) et je ne pense pas que cela soit le but recherché par les défenseurs de l'abandon du franc CFA au profit d'une nouvelle monnaie africaine.
Le 5 novembre 2017
Bienvenu MABILEMONO