« Je n’accepterai aucune des conclusions de la commission des recours, les seules que j’accepterai sont celles d’Alain Juppé et de sa commission parce que c’est la seule en qui j’ai confiance », a dit l’ex-Premier ministre sur RTL, assurant qu’il acceptera le verdict de ce dernier « quel qu’il soit ».
L’acceptation de la médiation du maire de Bordeaux est « la première bonne nouvelle » venue du camp de Jean-François Copé, a dit le député de Paris. « Simplement pour qu’elle réussisse, il faut qu’il soit bien clair que désormais, c’est Alain Juppé et l’instance collégiale qu’il va constituer » qui sont « en charge de la totalité de l’examen des points de litige entre Jean-François Copé et moi ».
Direction de l’UMP « partiale »
Interrogé sur le schéma souhaité par son adversaire - premier verdict de la commission des recours, puis l’intervention d’Alain Juppé - François Fillon a tranché : « c’est une solution que je n’accepte pas et qu’à mon sens, Alain Juppé ne peut pas accepter ».
Ou bien le maire de Bordeaux « conduit lui-même une médiation dans un climat où il n’y a plus suffisamment de confiance pour que les instances normales et les statuts fonctionnent, ou bien cette médiation ne pourra pas réussir », a insisté l’ex-chef de gouvernement.
Il a accusé la direction de l’UMP - Jean-François Copé étant resté secrétaire général - d’avoir toujours été « partiale ».
« Président autoproclamé »
« On ne peut pas avoir confiance en les statuts d’un parti dont le président s’est autoproclamé dimanche soir, alors même que la commission n’avait pas commencé à décompter les voix », a insisté François Fillon.
« D’un parti dont la commission de contrôle nous dit froidement qu’oublier trois départements, ce n’est pas grave. D’un parti dont un salarié a tenu une conférence de presse invraisemblable, brandissant des documents auxquels il n’a pas accès, auxquels je n’ai pas accès », a-t-il martelé, en allusion aux déclarations de Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de Jean-François Copé.
Recherche de la vérité
François Fillon est également revenu sur la formule qu’il avait lancée il y a deux jours - « je renonce à la présidence de l’UMP » - expliquant qu’elle était liée à sa proposition de confier provisoirement la direction de ce parti au maire de Bordeaux.
Questionné par RTL sur cette phrase qui avait surpris, l’ancien Premier ministre a déclaré : « Je proposais, lorsque j’ai prononcé cette phrase, qu’Alain Juppé prenne la direction de l’UMP d’une manière provisoire ».
Il s’agissait, a argumenté le député de Paris, de « bien montrer que je ne suis pas dans une situation où je revendique une présidence à quelques dizaines de voix près - puisqu’on voit bien que ce qui s’est produit, c’est une vraie fracture à l’intérieur de l’UMP, pour des questions politiques et j’ajoute pour des questions morales ».
« Je suis simplement dans la recherche de la vérité et d’une solution qui permette de maintenir l’unité de l’UMP », a ajouté François Fillon. O.F