RSF
Olivier Ndembi, journaliste au quotidien progouvernemental L'Union, a été convoqué le 18 octobre 2012 par la Direction Générale des Recherches (DGR) pour être interrogé sur les résultats de son enquête journalistique sur les crimes rituels et leurs liens avec la sphère politique gabonaise.
Dans un article du 14 avril 2012, ce journaliste avait brisé le tabou de l'impunité dont bénéficient les commanditaires de crimes rituels, "tapis dans les arcanes du pouvoir", tout en renonçant à les nommer pour éviter les plaintes en diffamation traditionnellement déposées dans ce genre d'affaires. Le parquet de Libreville a reçu du ministère de la Justice l'ordre de faire auditionner le journaliste et de le menacer de poursuites pour "entraves à l'action de la justice" s'il ne coopérait pas en fournissant les identités des personnes qu'il met en cause.
"Les pressions judiciaires visant les journalistes à chaque fois qu'ils osent enquêter sur les crimes rituels ou dénoncer leurs commanditaires au sein du pouvoir témoignent de la collusion entre justice et pouvoir politique. Utilisée comme outil d'intimidation, la machine judiciaire gabonaise renforce le tabou sur les crimes rituels et cherche à décourager la presse plutôt que de faire la lumière sur la persistance de cette pratique", a déclaré Reporters sans frontières.
"L'attitude de la justice est contraire à la volonté du chef de l'Etat, Ali Bongo Ondimba, qui avait brisé ce tabou en avril dernier en convoquant une réunion de crise pour mettre fin à ce phénomène qui endeuille de nombreuses familles et ternit l'image du pays", a ajouté l'organisation.
Les crimes rituels sont liés aux croyances animistes présentes au Gabon, et visent à renforcer les pouvoirs de fétiches en mutilant vivants des hommes, femmes ou enfants, qui doivent mourir de douleur. Commandités par des personnalités politiques, ces meurtres sordides sont particulièrement fréquents en période électorale ou à la veille d'un remaniement ministériel, et restent bien souvent impunis.
Depuis plusieurs mois, quelques journalistes gabonais ont tenté de dénoncer ces crimes en révélant leurs liens directs avec des commanditaires impliqués dans la vie politique. A ce jour, Reporters sans frontières a eu connaissance de plusieurs menaces proférées contre des journalistes à l'issue de leurs enquêtes sur ce sujet. Suite aux protestations de la presse locale, le procureur de la République a présenté des excuses sur le plateau de la télévision nationale.
Les tentatives d'intimidation ne se limitent d'ailleurs pas qu'à la question des crimes rituels. Dès lors que des journalistes mettent en cause des personnalités politiques dans des affaires criminelles, le ministère de la Justice étouffe leurs allégations et lancent des poursuites judiciaires à leur encontre. Le journaliste de L'Union Jonas Moulenda avait ainsi fait l'objet d'une plainte du parquet de Libreville, en mai dernier, pour avoir accusé une personnalité haut placée d'avoir commandité le meurtre d'un militaire.
Pour plus d'informations sur la liberté de la presse au Gabon, consultez la "fiche pays" de Reporters sans frontières : http://fr.rsf.org/report-gabon,17.html.
Dans un article du 14 avril 2012, ce journaliste avait brisé le tabou de l'impunité dont bénéficient les commanditaires de crimes rituels, "tapis dans les arcanes du pouvoir", tout en renonçant à les nommer pour éviter les plaintes en diffamation traditionnellement déposées dans ce genre d'affaires. Le parquet de Libreville a reçu du ministère de la Justice l'ordre de faire auditionner le journaliste et de le menacer de poursuites pour "entraves à l'action de la justice" s'il ne coopérait pas en fournissant les identités des personnes qu'il met en cause.
"Les pressions judiciaires visant les journalistes à chaque fois qu'ils osent enquêter sur les crimes rituels ou dénoncer leurs commanditaires au sein du pouvoir témoignent de la collusion entre justice et pouvoir politique. Utilisée comme outil d'intimidation, la machine judiciaire gabonaise renforce le tabou sur les crimes rituels et cherche à décourager la presse plutôt que de faire la lumière sur la persistance de cette pratique", a déclaré Reporters sans frontières.
"L'attitude de la justice est contraire à la volonté du chef de l'Etat, Ali Bongo Ondimba, qui avait brisé ce tabou en avril dernier en convoquant une réunion de crise pour mettre fin à ce phénomène qui endeuille de nombreuses familles et ternit l'image du pays", a ajouté l'organisation.
Les crimes rituels sont liés aux croyances animistes présentes au Gabon, et visent à renforcer les pouvoirs de fétiches en mutilant vivants des hommes, femmes ou enfants, qui doivent mourir de douleur. Commandités par des personnalités politiques, ces meurtres sordides sont particulièrement fréquents en période électorale ou à la veille d'un remaniement ministériel, et restent bien souvent impunis.
Depuis plusieurs mois, quelques journalistes gabonais ont tenté de dénoncer ces crimes en révélant leurs liens directs avec des commanditaires impliqués dans la vie politique. A ce jour, Reporters sans frontières a eu connaissance de plusieurs menaces proférées contre des journalistes à l'issue de leurs enquêtes sur ce sujet. Suite aux protestations de la presse locale, le procureur de la République a présenté des excuses sur le plateau de la télévision nationale.
Les tentatives d'intimidation ne se limitent d'ailleurs pas qu'à la question des crimes rituels. Dès lors que des journalistes mettent en cause des personnalités politiques dans des affaires criminelles, le ministère de la Justice étouffe leurs allégations et lancent des poursuites judiciaires à leur encontre. Le journaliste de L'Union Jonas Moulenda avait ainsi fait l'objet d'une plainte du parquet de Libreville, en mai dernier, pour avoir accusé une personnalité haut placée d'avoir commandité le meurtre d'un militaire.
Pour plus d'informations sur la liberté de la presse au Gabon, consultez la "fiche pays" de Reporters sans frontières : http://fr.rsf.org/report-gabon,17.html.