ANALYSE

Guinée : "La fin du régime", vu par Mamadou Barry


Alwihda Info | Par Mamadou Barry - 1 Mars 2013



 
Il y a des signes qui ne trompent pas et ceux de la fin politique de Alpha CONDE ne font pas exception.
 
Il y a plus de deux (2) ans que nous disons de ne pas jouer avec le feu ;
Il y a plus de deux (2) ans que nous prévenons que si on divise pour arriver au pouvoir, on ne peut pas diriger un pays dans la division ;
Il y a plus de deux (2) ans que nous disons que le Président de la République se trompe de régime, d’époque, de peuple et de contexte ;
Il y a plus de deux (2) ans que nous demandons à Alpha CONDE de rentrer dans l’histoire ;
Il y a plus de deux (2) ans qu’une partie majoritaire de la population est considérée comme une catégorie de seconde zone ;
Il y a plus de deux (2) ans que l’on dit à Alpha CONDE qu’il n’est pas sur le droit et le bon chemin.
 
Khalifa Gassama DIABY l’a dit à la dernière Assemblée Générale de l’UFDG, celui ou celle qui pose de actes en faveur de la paix aura sa son jugement dans l’histoire, tout comme celui ou celle qui posera des actes en faveur de la violence.
 
Cette déclaration est comme un signe prémonitoire au moment qu’il faut et à la place qu’il faut !
 
Depuis Mercredi, le pays est dans le chaos par la faute d’un homme d’une autre époque, en fin de cycle et  qui veut, par tous les moyens, entraîné les guinéens dans sa fin.
 
Après les propos désobligeants depuis son investiture en Décembre 2010 ;
Après la stigmatisation systématique d’une Communauté, d’une catégorie de cadres et d’opérateurs économiques ;
Après les insultes et calomnies de toutes sortes ;
Après les actes de discrimination et d’exclusion de certains enfants de ce pays dans l’administration ;
Après la chasse à l’homme dans les territoires décentralisés ;
Après les tueries de Zoghota ;
Après la répression de Guéckédou ;
Après les montages du faux complot de Kipé ;
Après toutes les tentatives de division des fils et filles de ce pays,
 
Je repose la même question que Alpha CONDE avait posé à ses ministres lors de la présentation des vœux du nouvel an en ces termes : « Je me demande si certains cadres sont des guinéens par leur comportement dans l’exercice de leur fonction ! » Il faut se demander si Alpha CONDE est un guinéen pour accumuler autant d’actes à son actif pour finalement mettre tout le pays dans cette situation aujourd’hui.
 
Cette question est d’autant plus valable que de nos jours, il y a des personnes du camp présidentiel qui, jadis criaient sur tous les toits la vision extraordinaire du Professeur, prennent de plus en plus leur distance vis-à-vis des actes et des propos du Président de la République qui devient de plus en plus très difficile à défendre.
 
Ousmane KABA, le grand Stratège du pouvoir a disparu de la circulation ;
Makanéra qui cherchait un poste de Ministre rase désormais les murs ;
Kiridi BANGOURA est l’ombre de lui-même à la Présidence ;
Alhassane CONDE n’ose même plus s’afficher parce que désavoué tous les jours ;
Damantang CAMARA est embarrassé dans son rôle de Porte-Parole du Gouvernement ;
Banatama SOW est Hors Service ;
Moustapha NAITE est en manque d’arguments ;
Sékou Resko CAMARA, voit que l’impunité a ses limites
Tata Vieux, plus personne n’entend parler de lui ;
Gassama DIABY, le denier arrivé, ne peut que constater les dégâts.
 
Que reste-t-il à Alpha CONDE ? C’est de faire le même constat que Lansana CONTE au lendemain des 2 et 3 Février 1996, lors de la mutinerie au sein de l’armée, la solitude au sommet de l’Etat. Il est désormais tout seul. Ces mêmes personnes qui lui disaient de poursuivre sa route sans se retourner, vont dire aujourd’hui, s’ils sont encore à ses côtés : « On t’avait prévenu, mais tu n’as pas écouté ! »
 
Les mêmes écrits que celui-ci avaient longtemps été produits pour prévenir le Capitaine Moussa Dadis CAMARA, mais à l’époque, il ne pouvait entendre raison jusqu’à ce que ce qui devait arriver, arriva !
 
Depuis le début du mois de Février, le pays est rentré dans une nouvelle dimension avec un ras-le-bol qui est exprimé de la manière la plus claire par quasiment Sept guinéens sur dix. Non seulement le Président de la République ne prête pas attention à ces appels, mais en plus de cela, il traite ses opposants de gens qui aboient. Sa dernière sortie a fait allusions à des élèves à lui, parlant des leaders de l’opposition, tout en oubliant qu’il arrive souvent que l’élève dépasse le maître.
 
Au-delà de ce mépris intolérable, au-delà des appels de tout un peuple à son Président pour accepter de parler avec son opposition sans laquelle rien ne pourra avancer en Guinée, le Président de la République prend son avion pour une rencontre de la CEDEAO, laissant son pays dans l’incertitude et le chaos avec pour message : « Laissez-les marcher, mais arrivée au siège du RPG, mâtez-les ! »
 
Les consignes ont été respectées à la lettre et ce qui devait arriver, arriva !
 
Mais c’est sans compter que même le supportable a ses limites. Le peuple en a marre, monsieur le Président et il l’a fait savoir de la manière la plus claire.
 
TROP, C’EST TROP ! Monsieur le Président, désormais, c’est la loi du Talion « Œil pour Œil, Dent pour Dent ! »
 
Deux jours de « discussions » entre personnes responsables, conscientes et en pleine possession de leurs moyens, ont suffi pour que les choses commencent à se préciser. La violence a changé de camp et la peur aussi. Ceux qui pensaient que les victimes ne peuvent sortir que d’un seul camp, ont et doivent comprendre désormais, que la peur a changé de camp.
 
Comment la peur a changé e camp ?
 
Depuis Mercredi 27 Février au soir, date à retenir, il n’y a plus qu’un seul mot à la bouge des tenants du pouvoir, et porte le nom de « DIALOGUE » En effet, c’est maintenant que le pouvoir veut dialoguer après plus de deux (2) demande de l’opposition. Il aura fallu le feu pour que Alpha CONDE prenne la meure, certainement sous la pression de ces pairs de la CEDEAO qui lui ont dit : « On a assez de problèmes au Mali et en Guinée Bissau, pour que tu n’en rajoutes pas ! ». Il instruira alors son Caïd FOFANA à rencontrer les diplomates pour je ne sais quel demande de secours. Damantang CAMARA emboîtera le pas au nom du gouvernement pour dialoguer. C’est devenu le verbe magique de la République et qui est dans toutes les bouches des tenants du pouvoir « DIALOGUER ! »
 
Sékou Resko, dans ses soucis judiciaires, tente aussi de se faire pardonner en demandant le calme et en promettant aux opérateurs économiques de « sécuriser » leurs biens et donc de vaquer à leurs occupations.
 
Maintenant on a vraiment une idée très précise de qui est tortue dans ce pays. Il faut tout simplement le feu pour ramener les uns et les autres à la raison. Je ne suis pas un devin, mais mon petit doigt me dit que le Sermon de ce Vendredi sera entièrement et totalement consacré au besoin de dialoguer, alors que pendant tout ce temps où la force était d’un côté, ces religieux ne parlaient pas d’injustice. C’est cela aussi la Guinée.
 
Maintenant, le peuple se trouve devant une situation qui est à haut risque pour le Président de la République. En effet, deux voies s’ouvrent au Professeur :
 
- Décréter la convocation du corps électoral ce Week-End pour le 12 Mai et le feu continue, ou ;
- Ne pas décréter la Convocation et il perd toute crédibilité en sa capacité à gérer ce pays
 
Il est à rappeler qu’il faut 70 jours avant le scrutin pour le Président de la République de convoquer le corps électoral selon les dispositions du code. Faisons un petit calcul rapide.
 
- Mai 2013​12 Jours
- Avril 2013​30 Jours
- Mars 2013​28 Jours (31 – 3)
 
Selon ce petit calcul, le Président de la République doit convoquer les électeurs par décret le Dimanche 3 Mars. Si cela ne se fait pas, c’est tout simplement parce que les législatives ne tiendront pas le 12 Mai 2013. Mais cela ne sera pas nouveau. On se souvient du 29 Décembre 2011 et du 8 Juin 2012. Tout cela n’est pas sérieux, mais c’est cela aussi la Guinée.
 
Il nous a été donné comme information que le Président de la République invite les partis le Lundi 4 Mars 2013. La question qui se pose, c’est de savoir pourquoi rencontrer les partis pour parler du processus électoral après avoir convoqué l’électorat ?
 
La prochaine étape de l’opposition est de sortir pour dire qu’il n’y aura pas d’élections le 12 Mai 2013 avec ou sans décret.
 
I nous a été rapporté qu’un Président de l’Union Européenne et de surcroit Socialiste, a dit que le Professeur El Hadj est pire que Laurent GBAGBO.
 
Pour qui sait où se trouve aujourd’hui l’ancien Président Ivoirien, il faut savoir que l’impunité est finie et que chacun fera face à ses actes qu’il pose aujourd’hui.
 
Gassama DIABY, il est encore temps pour toi de quitter le navire, avant qu’il ne soit trop tard ! La Diaspora te regarde et ton avenir politique dans ce pays en dépend.
 
Monsieur le Président, ce Week-End sera pour vous l’épilogue de votre gouvernance d’une manière ou d’une autre !
 
Quel Gâchis, Monsieur le Président !!!
 
Dans tous les cas, l’histoire retient que quiconque joue avec le feu, finira toujours par se brûler les doigts ! C’est une certitude Mathématique !
 
A bon entendeur, Salut !

Mamadou Barry
Analyste financier

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