Quels sont les indicateurs de réussite de cette COP22 pour le Maroc jusqu’à présent ?
On peut déjà dire que cette mobilisation a été de loin très importante pour la COP22, compte tenu du nombre de participants et du niveau de participation. C’est un indicateur d’implication massive de toutes les délégations et de tous les acteurs non étatiques au niveau de l’action climatique. C’est un indicateur exceptionnel. Recevoir plus de participants qu’à Paris, c’était juste inimaginable. Aujourd’hui, nous pouvons être fier, en tant que comité de la COP22, d’avoir réussi ce challenge de réunir le monde à Marrakech pour plus d’actions climatiques. C’est le premier grand résultat que je peux, moi, qualifier de succès de la COP22.
Le deuxième indicateur c’est l’implication à très haut niveau de nombreuses délégations qui maintiennent leur volonté politique de mise en œuvre de l’Accord de Paris.
Enfin, le troisième indicateur du succès de la COP22, c’est qu’aujourd’hui, grâce à la mobilisation du comité de pilotage, nous avons pu porter des résultats au niveau mondial, comme l’amendement du protocole de Montréal (signé en 1987, ndlr) qui a été co-porté par le Maroc et le Rwanda depuis New York. Cet amendement exceptionnel permet de diminuer de 0,5° C la température mondiale. Aujourd’hui, nous pouvons nous féliciter de la mise en œuvre de l’Agenda de l’Action des acteurs non étatiques. C’est la première COP où il y a une organisation des acteurs non étatiques en partenariat avec les Nations unies.
C’est-à-dire ?
Cela veut dire que nous sommes en train de créer une nouvelle génération de COP et que c’est à Marrakech que ça se passe. Cette dynamique est exceptionnelle au Maroc. Elle est juste impressionnante et permet de voir dans quelle mesure les acteurs sont prêts à s’engager pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris et construire ce partenariat mondial entre les parties et les non parties.
On est revenu de New York avec 65 pays qui ont ratifié l’Accord de Paris. Aujourd’hui je pense, si mes chiffres sont bons mais on le vérifiera le 15 novembre prochain, qu’on va arriver à 100 pays. C’est un engagement des pays pour mettre du concret et donner de la crédibilité à cet accord.
Autre sujet, le Maroc dispose d’une police de l’environnement. Pourtant, on n’en entend que très peu parler. Quelles sont ses missions et comment fonctionne-t-elle ?
C’est un mécanisme qui existe et fonctionne. Seulement, la police de l’environnement n’est pas là pour se substituer aux autres polices, notamment la police de la sécurité nationale. Notre rôle à nous, c’est de vérifier que toutes les installations qui ont été autorisées par le ministère de l’Environnement dans les études d’impact sont réalisées conformément aux prescriptions des cahiers des charges, signés par les constructeurs et le ministère.
C’est tout ce qui concerne les décharges contrôlées, les stations d’épuration, les grands projets de développement autorisés par une commission interministérielle. Le ministère de l’Environnement va les surveiller grâce à un plan annuel de contrôle. Ce planning est mis en œuvre, toutes les décharges ont été contrôlées. Nous répondons aussi, en tant que police de l’environnement, avec les autorités locales et la gendarmerie royale, aux requêtes des citoyens. Il s’agit là simplement de veiller à ce que ces requêtes soient satisfaites, mais toujours sous le chapeau de l’autorité locale.
On a donc mis en place un système de gestion des requêtes qui circulent entre nous et toutes les instances qui ont le pouvoir de sanctionner. La police de l’environnement n’a pas ce droit. Elle constate et elle reporte soit aux walis, au gouverneur ou au ministre de l’Intérieur. Lorsqu’il est question d’un projet qui a eu l’acceptabilité environnementale, le ministère peut, à ce niveau, retirer cette acceptabilité.
Au lendemain de l’affaire d’importation de déchets italiens, le gouvernement a promis de rendre public les résultats de l'enquête. Où en sommes-nous avec ces résultats ?
La réalité, c’est qu’aujourd’hui, notre département n’a rien promis. Les analyses sont arrivées de l’étranger. Elles ont été publiées et elles sont conformes. Le ministère de l’Intérieur, qui était chargé de conduire l’enquête, a réalisé des analyses contradictoires qui sont aussi conformes. J’ai déjà donné l’autorisation d’incinérer les déchets. Aujourd’hui, il n’y a aucun problème. Les déchets dont vous parlez sont des sous-produits utilisés dans l’industrie marocaine. Mettre un terme à l’importation de ces produits, réglementé par la loi sur les déchets par le code d’importation des déchets et par les différents décrets d’application, c’est paralyser l’économie nationale.
Mais une décision d’arrêter les importations a été prise…
Quand on a pris la décision d’arrêter les déchets, on a arrêté les industries de fer, du plastique, du textile et celles du carton et du ciment. En fait, ça revient à suspendre l’économie nationale et toute la machine industrielle. Toutes les autorisations sont données aujourd’hui et sont conformes. Toutes les réglementations sont appliquées et il n’y a aucun problème. L’enquête a bien démontré que tout a été conforme et que les choses se déroulent dans les règles. Les Marocains ont le droit de connaître ce qui a été fait et de savoir qu’on les a manipulés au détriment de l’intérêt de l’économie de notre pays.
Ne pensez-vous pas qu’il est temps pour le Maroc de procéder à la gestion de ses propres déchets ?
C’est justement ça qui nous a coûté toute cette polémique ; c’est parce qu’on prépare le Maroc à ça. Maintenant que vous êtes à Marrakech, allez visiter le centre de tri qui est ici et allez voir les équipements installés ainsi que la décharge qui a été réalisée. Nous sommes en train de préparer 18 centres de tri au niveau national. L’opinion publique a été manipulée : on a fait croire aux gens que le ministère de l’Environnement avait importé des déchets. Ce n’est pas la vérité.
La vérité, c’est que le ministère donne son accord pour l’importation d’un déchet traité, valorisé, industrialisé et qui arrive au Maroc en tant que sous-produit. C’est exactement ce que le Maroc est en train d’installer aujourd’hui. Le Maroc peut dire que demain, il va recycler son plastique, son fer, sa batterie et son carton. On a les déchets. Ce qu’on n’avait pas en revanche, ce sont les usines pour les transformer. Aujourd’hui, on est en train de les monter mais en attendant, on ne pouvait pas bloquer l’industrie nationale. Ce n’est pas Hakima El Haité qui a décidé de les importer.
Cela fait près de 10 ans que ces importations sont effectuées. Nous sommes fiers de dire qu’aujourd’hui, nous avons mis en place l’infrastructure nationale. Les Marocains ont le droit de savoir que leur pays se prépare et qu’ils peuvent en être fiers.
...Suite : http://www.yabiladi.com/articles/details/48379/hakima-haite-fiere-cop22-veut.html
...Suite : http://www.yabiladi.com/articles/details/48379/hakima-haite-fiere-cop22-veut.html
On peut déjà dire que cette mobilisation a été de loin très importante pour la COP22, compte tenu du nombre de participants et du niveau de participation. C’est un indicateur d’implication massive de toutes les délégations et de tous les acteurs non étatiques au niveau de l’action climatique. C’est un indicateur exceptionnel. Recevoir plus de participants qu’à Paris, c’était juste inimaginable. Aujourd’hui, nous pouvons être fier, en tant que comité de la COP22, d’avoir réussi ce challenge de réunir le monde à Marrakech pour plus d’actions climatiques. C’est le premier grand résultat que je peux, moi, qualifier de succès de la COP22.
Le deuxième indicateur c’est l’implication à très haut niveau de nombreuses délégations qui maintiennent leur volonté politique de mise en œuvre de l’Accord de Paris.
Enfin, le troisième indicateur du succès de la COP22, c’est qu’aujourd’hui, grâce à la mobilisation du comité de pilotage, nous avons pu porter des résultats au niveau mondial, comme l’amendement du protocole de Montréal (signé en 1987, ndlr) qui a été co-porté par le Maroc et le Rwanda depuis New York. Cet amendement exceptionnel permet de diminuer de 0,5° C la température mondiale. Aujourd’hui, nous pouvons nous féliciter de la mise en œuvre de l’Agenda de l’Action des acteurs non étatiques. C’est la première COP où il y a une organisation des acteurs non étatiques en partenariat avec les Nations unies.
C’est-à-dire ?
Cela veut dire que nous sommes en train de créer une nouvelle génération de COP et que c’est à Marrakech que ça se passe. Cette dynamique est exceptionnelle au Maroc. Elle est juste impressionnante et permet de voir dans quelle mesure les acteurs sont prêts à s’engager pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris et construire ce partenariat mondial entre les parties et les non parties.
On est revenu de New York avec 65 pays qui ont ratifié l’Accord de Paris. Aujourd’hui je pense, si mes chiffres sont bons mais on le vérifiera le 15 novembre prochain, qu’on va arriver à 100 pays. C’est un engagement des pays pour mettre du concret et donner de la crédibilité à cet accord.
Autre sujet, le Maroc dispose d’une police de l’environnement. Pourtant, on n’en entend que très peu parler. Quelles sont ses missions et comment fonctionne-t-elle ?
C’est un mécanisme qui existe et fonctionne. Seulement, la police de l’environnement n’est pas là pour se substituer aux autres polices, notamment la police de la sécurité nationale. Notre rôle à nous, c’est de vérifier que toutes les installations qui ont été autorisées par le ministère de l’Environnement dans les études d’impact sont réalisées conformément aux prescriptions des cahiers des charges, signés par les constructeurs et le ministère.
C’est tout ce qui concerne les décharges contrôlées, les stations d’épuration, les grands projets de développement autorisés par une commission interministérielle. Le ministère de l’Environnement va les surveiller grâce à un plan annuel de contrôle. Ce planning est mis en œuvre, toutes les décharges ont été contrôlées. Nous répondons aussi, en tant que police de l’environnement, avec les autorités locales et la gendarmerie royale, aux requêtes des citoyens. Il s’agit là simplement de veiller à ce que ces requêtes soient satisfaites, mais toujours sous le chapeau de l’autorité locale.
On a donc mis en place un système de gestion des requêtes qui circulent entre nous et toutes les instances qui ont le pouvoir de sanctionner. La police de l’environnement n’a pas ce droit. Elle constate et elle reporte soit aux walis, au gouverneur ou au ministre de l’Intérieur. Lorsqu’il est question d’un projet qui a eu l’acceptabilité environnementale, le ministère peut, à ce niveau, retirer cette acceptabilité.
Au lendemain de l’affaire d’importation de déchets italiens, le gouvernement a promis de rendre public les résultats de l'enquête. Où en sommes-nous avec ces résultats ?
La réalité, c’est qu’aujourd’hui, notre département n’a rien promis. Les analyses sont arrivées de l’étranger. Elles ont été publiées et elles sont conformes. Le ministère de l’Intérieur, qui était chargé de conduire l’enquête, a réalisé des analyses contradictoires qui sont aussi conformes. J’ai déjà donné l’autorisation d’incinérer les déchets. Aujourd’hui, il n’y a aucun problème. Les déchets dont vous parlez sont des sous-produits utilisés dans l’industrie marocaine. Mettre un terme à l’importation de ces produits, réglementé par la loi sur les déchets par le code d’importation des déchets et par les différents décrets d’application, c’est paralyser l’économie nationale.
Mais une décision d’arrêter les importations a été prise…
Quand on a pris la décision d’arrêter les déchets, on a arrêté les industries de fer, du plastique, du textile et celles du carton et du ciment. En fait, ça revient à suspendre l’économie nationale et toute la machine industrielle. Toutes les autorisations sont données aujourd’hui et sont conformes. Toutes les réglementations sont appliquées et il n’y a aucun problème. L’enquête a bien démontré que tout a été conforme et que les choses se déroulent dans les règles. Les Marocains ont le droit de connaître ce qui a été fait et de savoir qu’on les a manipulés au détriment de l’intérêt de l’économie de notre pays.
Ne pensez-vous pas qu’il est temps pour le Maroc de procéder à la gestion de ses propres déchets ?
C’est justement ça qui nous a coûté toute cette polémique ; c’est parce qu’on prépare le Maroc à ça. Maintenant que vous êtes à Marrakech, allez visiter le centre de tri qui est ici et allez voir les équipements installés ainsi que la décharge qui a été réalisée. Nous sommes en train de préparer 18 centres de tri au niveau national. L’opinion publique a été manipulée : on a fait croire aux gens que le ministère de l’Environnement avait importé des déchets. Ce n’est pas la vérité.
La vérité, c’est que le ministère donne son accord pour l’importation d’un déchet traité, valorisé, industrialisé et qui arrive au Maroc en tant que sous-produit. C’est exactement ce que le Maroc est en train d’installer aujourd’hui. Le Maroc peut dire que demain, il va recycler son plastique, son fer, sa batterie et son carton. On a les déchets. Ce qu’on n’avait pas en revanche, ce sont les usines pour les transformer. Aujourd’hui, on est en train de les monter mais en attendant, on ne pouvait pas bloquer l’industrie nationale. Ce n’est pas Hakima El Haité qui a décidé de les importer.
Cela fait près de 10 ans que ces importations sont effectuées. Nous sommes fiers de dire qu’aujourd’hui, nous avons mis en place l’infrastructure nationale. Les Marocains ont le droit de savoir que leur pays se prépare et qu’ils peuvent en être fiers.
Yassine Benargane
Journaliste Yabiladi.com
...Suite : http://www.yabiladi.com/articles/details/48379/hakima-haite-fiere-cop22-veut.html
...Suite : http://www.yabiladi.com/articles/details/48379/hakima-haite-fiere-cop22-veut.html