Par Abderahmane Ahmat
AFFAIRE HISSEIN HABRE : LE SENEGAL SOMME DE PASSER A LA VITESSE TURBO
Le gouvernement Sénégalais a annoncé hier son intention d'organiser dans les tous prochaines semaines le procès de l'ancien président Tchadien Hissein Habré refugié au Sénégal depuis le renversement de son gouvernement en 1990 par la rébellion menée par l'actuel président du Tchad Idriss Deby Itno.
A cet effet, le ministre sénégalais de la justice, Me Madické Niang et par ailleurs ancien Avocat du président Habré, a tenu une conférence de presse où ont été conviés outre les organisations de défenses de droits de l'homme qui soutiennent les plaignants, les bailleurs de fonds et quelques Ambassadeurs en poste à Dakar.
Le ministre a d'abord rappelé que c'est l'union africaine (UA) qui a demandé à son pays d'organiser ce procès. Ensuite, il a martelé la volonté irréversible du gouvernement sénégalais d'honorer cet engagement en organisant un procès juste et équitable. Pour ce faire, l'Etat sénégalais a débloqué une enveloppe d'un milliard de franc Cfa à titre de contribution, nommé un Magistrat comme coordonnateur et désignera au début du mois de juin un Juge d'instruction qui se rendra à N'djaména et en Belgique. Une façon pour le ministre sénégalais de la justice de répondre aux critiques acerbes des ONG des droits de l'homme qui ont fusillé la manière dont le gouvernement du président Abdoulaye Wade traite ce dossier. Et enfin il a invité les pays européens à mettre la main dans la poche pour boucler le financement de l'organisation de ce procès. Le ministre a conclu en affirmant que toute personne ou tout pays qui s'oppose à la tenue de ce procès sera au banc des accusés de la communauté internationale.
Malgré ces assurances à coup de trompettes, le ministre sénégalais de la justice n'a pas convaincu les organisations de défense des droits de l'homme qui parlent de bluff médiatique car concrètement sur le plan pratique, il reste beaucoup à faire.
Il est très difficile de ne pas lier l'activisme soudain du gouvernement sénégalais dans ce dossier à la crise économique et sociale qui frappe de plein fouet le pays. En effet, tout est au rouge en ce moment au pays de Me Abdoulaye Wade. Face à la cherté de la vie et l'impuissance du gouvernement, le front social gronde depuis plusieurs semaines déjà et enchaîne des grèves dans tous les secteurs. L'opposition démocratique regroupée au sein d'un front unitaire, les syndicats réunis au sein de l'inter-syndical, les commerçants, les ruraux (famine sévère dans les régions), le secteur privé et les secteurs informels sont dans les rues et tirent à boulet rouge sur le président Wade accusé d'une gestion gabégique et de sénilité.
Les chantiers gigantesques entrepris depuis 3 ans en vue des élections présidentielles et législatives ont eu des retombées drastiques sur le trésor sénégalais. L'aide financière annoncée des pays arabes se fait toujours attendre et devient même improbable. Face à cette situation extrêmement difficile, due d'une part à la conjoncture économique mondiale actuelle et d'autre part aux dépenses de prestiges inutiles (ex : le fond politique du président Wade est estimé à 80 milliards de francs Cfa alors qu'il avoisinait les 6 milliards au temps de son prédécesseur Abdou Diouf), le gouvernement ponctionne partout où il peut espérer quelques entrées.
De grandes entreprises sont ainsi prises d'assaut par les inspecteurs généraux de l'Etat (IGE) qui menacent avec les redressements fiscaux de complaisance. Sinon, ce sont des plans de privatisation forcée et exécutée à la vitesse turbo. C'est bien le cas de l'Asecna, du port de Dakar, de la Sonatel, de la Senelec, des ICS, ....du loyer pour les installations françaises (base militaire, marine, écoles).
Le financement du procès de l'ancien président Tchadien a été estimé à 18 milliards de francs Cfa par le gouvernement sénégalais. Une manne financière non négligeable qui pourrait satisfaire les doléances des enseignants sénégalais en grève depuis plusieurs mois (ils réclament 7 milliards de francs Cfa) et donc de sauver une année blanche aux élèves et étudiants sénégalais.
Chose à regretter tout de même, l'absence total des Tchadiens au nom desquels tout est dit et fait sans eux. Même nos négresses locales de la françafrique (Me. Jacqueline Moudeina et Delphine Djiraibé) ne servent en réalité que de faire-valoir. L'affaire HH est une gigantesque mascarade montée par la France, la Libye et Deby, une escroquerie financière au parfum humanitaro-juridique fait au dos du peuple tchadien. Quant à l'instruction, le déroulement du procès et ses conséquences sur le Tchad, vous pouvez aller voir !
Abderahmane Ahmat
Le gouvernement Sénégalais a annoncé hier son intention d'organiser dans les tous prochaines semaines le procès de l'ancien président Tchadien Hissein Habré refugié au Sénégal depuis le renversement de son gouvernement en 1990 par la rébellion menée par l'actuel président du Tchad Idriss Deby Itno.
A cet effet, le ministre sénégalais de la justice, Me Madické Niang et par ailleurs ancien Avocat du président Habré, a tenu une conférence de presse où ont été conviés outre les organisations de défenses de droits de l'homme qui soutiennent les plaignants, les bailleurs de fonds et quelques Ambassadeurs en poste à Dakar.
Le ministre a d'abord rappelé que c'est l'union africaine (UA) qui a demandé à son pays d'organiser ce procès. Ensuite, il a martelé la volonté irréversible du gouvernement sénégalais d'honorer cet engagement en organisant un procès juste et équitable. Pour ce faire, l'Etat sénégalais a débloqué une enveloppe d'un milliard de franc Cfa à titre de contribution, nommé un Magistrat comme coordonnateur et désignera au début du mois de juin un Juge d'instruction qui se rendra à N'djaména et en Belgique. Une façon pour le ministre sénégalais de la justice de répondre aux critiques acerbes des ONG des droits de l'homme qui ont fusillé la manière dont le gouvernement du président Abdoulaye Wade traite ce dossier. Et enfin il a invité les pays européens à mettre la main dans la poche pour boucler le financement de l'organisation de ce procès. Le ministre a conclu en affirmant que toute personne ou tout pays qui s'oppose à la tenue de ce procès sera au banc des accusés de la communauté internationale.
Malgré ces assurances à coup de trompettes, le ministre sénégalais de la justice n'a pas convaincu les organisations de défense des droits de l'homme qui parlent de bluff médiatique car concrètement sur le plan pratique, il reste beaucoup à faire.
Il est très difficile de ne pas lier l'activisme soudain du gouvernement sénégalais dans ce dossier à la crise économique et sociale qui frappe de plein fouet le pays. En effet, tout est au rouge en ce moment au pays de Me Abdoulaye Wade. Face à la cherté de la vie et l'impuissance du gouvernement, le front social gronde depuis plusieurs semaines déjà et enchaîne des grèves dans tous les secteurs. L'opposition démocratique regroupée au sein d'un front unitaire, les syndicats réunis au sein de l'inter-syndical, les commerçants, les ruraux (famine sévère dans les régions), le secteur privé et les secteurs informels sont dans les rues et tirent à boulet rouge sur le président Wade accusé d'une gestion gabégique et de sénilité.
Les chantiers gigantesques entrepris depuis 3 ans en vue des élections présidentielles et législatives ont eu des retombées drastiques sur le trésor sénégalais. L'aide financière annoncée des pays arabes se fait toujours attendre et devient même improbable. Face à cette situation extrêmement difficile, due d'une part à la conjoncture économique mondiale actuelle et d'autre part aux dépenses de prestiges inutiles (ex : le fond politique du président Wade est estimé à 80 milliards de francs Cfa alors qu'il avoisinait les 6 milliards au temps de son prédécesseur Abdou Diouf), le gouvernement ponctionne partout où il peut espérer quelques entrées.
De grandes entreprises sont ainsi prises d'assaut par les inspecteurs généraux de l'Etat (IGE) qui menacent avec les redressements fiscaux de complaisance. Sinon, ce sont des plans de privatisation forcée et exécutée à la vitesse turbo. C'est bien le cas de l'Asecna, du port de Dakar, de la Sonatel, de la Senelec, des ICS, ....du loyer pour les installations françaises (base militaire, marine, écoles).
Le financement du procès de l'ancien président Tchadien a été estimé à 18 milliards de francs Cfa par le gouvernement sénégalais. Une manne financière non négligeable qui pourrait satisfaire les doléances des enseignants sénégalais en grève depuis plusieurs mois (ils réclament 7 milliards de francs Cfa) et donc de sauver une année blanche aux élèves et étudiants sénégalais.
Chose à regretter tout de même, l'absence total des Tchadiens au nom desquels tout est dit et fait sans eux. Même nos négresses locales de la françafrique (Me. Jacqueline Moudeina et Delphine Djiraibé) ne servent en réalité que de faire-valoir. L'affaire HH est une gigantesque mascarade montée par la France, la Libye et Deby, une escroquerie financière au parfum humanitaro-juridique fait au dos du peuple tchadien. Quant à l'instruction, le déroulement du procès et ses conséquences sur le Tchad, vous pouvez aller voir !
Abderahmane Ahmat