ANALYSE

L'AES : Une nouvelle voie pour l'intégration régionale en Afrique ?


Alwihda Info | Par - 3 Novembre 2024


van Lochkarev, de l'Institut d'État des relations internationales de Moscou, a déclaré à Sputnik Afrique ce 2 novembre que l'Alliance des États du Sahel (AES) propose une alternative efficace aux institutions occidentales d'intégration régionale. Cette déclaration intervient alors que le Burkina Faso a récemment adopté des modifications constitutionnelles pour renforcer son engagement envers l'AES.


Un Exemple pour l'Afrique
Lochkarev souligne que cette démarche pourrait inspirer d'autres sous-régions africaines où le modèle occidental d'intégration régionale est encore prédominant. Selon lui, l'AES offre une combinaison de flexibilité et de prise en compte des réalités locales, éléments souvent absents dans des organisations comme la CEDEAO (Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest) et la Communauté de l'Afrique de l'Est.
 
Secteurs Clés pour le Développement
L'expert met en avant plusieurs secteurs où ce format pourrait avoir un impact significatif : Industrie métallurgique, Industrie minière, Industrie cotonnière et Secteur énergétique.
Ces domaines sont cruciaux pour le développement économique et industriel de la région.
 
Un Marché Prometteur
L'AES représente également un vaste marché de 70 millions de personnes, ce qui pourrait servir de moteur pour l'industrialisation et la production locale. Lochkarev estime que cette dynamique pourrait faciliter une croissance économique durable et autonome, en s'appuyant sur les ressources et les compétences locales.
 
L'Alliance des États du Sahel se positionne ainsi comme une alternative viable aux modèles d'intégration régionale basés sur des paradigmes occidentaux. En mettant l'accent sur les spécificités locales et en favorisant des secteurs clés, l'AES pourrait jouer un rôle déterminant dans le renforcement de l'intégration économique et du développement durable en Afrique.
 
Si l'AES offre de nouvelles perspectives pour le développement économique de la région, elle ne doit pas être perçue comme une panacée. Des défis importants subsistent, notamment la question de la sécurité, qui reste une préoccupation majeure dans la région du Sahel. De plus, la réussite de l'AES dépendra de la volonté politique des États membres et de leur capacité à surmonter les divergences d'intérêts.
 
Néanmoins, l'expérience du Burkina Faso démontre que l'AES est une alternative crédible aux modèles d'intégration régionale hérités de la colonisation. En privilégiant une approche plus flexible et adaptée aux réalités locales, l'AES pourrait contribuer à renforcer la souveraineté des États membres et à accélérer le développement économique de la région.
Peter Kum est un jeune journaliste doté d’une expérience d’une quinzaine d’années dans la… En savoir plus sur cet auteur

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