Ali Darass de la Séléka.
Depuis l’éclatement de la Séléka fin 2014, des groupes armés résiduels sont nés, se sont structurés et souhaitent à présent s’investir dans le chantier de reconstruction de notre pays. L’Union pour la Paix en Centrafrique (UPC) en est une émanation. Focus sur un mouvement en pleine mutation qui mise résolument sur l’avenir…
Implanté à Bambari, fief des Peuls de Centrafrique, l’UPC n’était au départ qu’un rassemblement militaire structuré autour du Général Ali Darrass et qui avait pour objectif de défendre les intérêts peuls de la région. Dès que la MINUSCA s’est déployée, ce dernier a vite compris qu’il était nécessaire de se repositionner et que l’avenir de son mouvement serait assuré par un véritable engagement politique.
Ali Darrass, président de l’UPC
Darrass s’engage alors dans une véritable mutation de l’UPC. Le mouvement ayant été structuré autour du peuple Peul, usant de valeurs parfois répréhensibles, il fallait assurer la reconversion d’un groupe armé en une union politique capable d’être une force de proposition et de contribution au développement du pays. Pour atteindre son objectif, le général a su profiter du Forum de Bangui. En effet, en envoyant des hommes lucides sur la situation et sur les enjeux qui attendaient la Centrafrique, il a su saisir l’opportunité de pouvoir convertir son groupe en une émanation politique. Ainsi, grâce à Hassan Bouba Ali, Ahmat Nedjad et Souleymane Daouda, les précieux conseillers du général, une ambition mais surtout un projet de société ont très rapidement émergé. Ces derniers ont d’ailleurs été écoutés lors de ce forum par les autorités de transition et la communauté internationale, marquant ainsi en quelque sorte l’entrée en scène de l’UPC dans la politique centrafricaine. Depuis, dans la perspective du processus électoral, le mouvement est en mesure de proposer aux futures autorités un projet qui s’intègre parfaitement aux tendances politiques actuelles.
Mais, faire de la politique, c’est aussi envoyer des gestes forts. Ainsi, après l’attaque d’une délégation du mouvement à Bangui fin octobre 2015, dans laquelle Nedjad a perdu la vie, tout le monde redoutait que Darrass n’ordonne des représailles relançant alors une spirale de violence dont le pays n’a pas besoin. En refusant cette option, le général a su prendre ses responsabilités en choisissant de ne pas faire parler les armes. Quelques semaines plus tard, même si les auteurs de cette attaque n’ont jamais été identifiés, Darrass et Patrice Edouard NGaissona, ennemis d’hier, ont signé un pacte de non agression entre les Anti-balakas et l’UPC afin de ne pas faire usage de leurs armes lors du processus électoral. Cet acte inédit est un geste fort qui guide les deux mouvements dans la dynamique de sortie de crise et montre l’exemple à d’autres partis.
Pour l’heure, tout en poursuivant sur la voie d’un dialogue constructif, l’UPC suit avec intérêt les élections. Même si le chemin est encore long, le général Darrass est en train de réussir le repositionnement politique de son mouvement et pourrait s’engager rapidement auprès du futur président notamment sur les questions de sécurité de sa région mais aussi sur la démilitarisation de l’UPC.
Implanté à Bambari, fief des Peuls de Centrafrique, l’UPC n’était au départ qu’un rassemblement militaire structuré autour du Général Ali Darrass et qui avait pour objectif de défendre les intérêts peuls de la région. Dès que la MINUSCA s’est déployée, ce dernier a vite compris qu’il était nécessaire de se repositionner et que l’avenir de son mouvement serait assuré par un véritable engagement politique.
Ali Darrass, président de l’UPC
Darrass s’engage alors dans une véritable mutation de l’UPC. Le mouvement ayant été structuré autour du peuple Peul, usant de valeurs parfois répréhensibles, il fallait assurer la reconversion d’un groupe armé en une union politique capable d’être une force de proposition et de contribution au développement du pays. Pour atteindre son objectif, le général a su profiter du Forum de Bangui. En effet, en envoyant des hommes lucides sur la situation et sur les enjeux qui attendaient la Centrafrique, il a su saisir l’opportunité de pouvoir convertir son groupe en une émanation politique. Ainsi, grâce à Hassan Bouba Ali, Ahmat Nedjad et Souleymane Daouda, les précieux conseillers du général, une ambition mais surtout un projet de société ont très rapidement émergé. Ces derniers ont d’ailleurs été écoutés lors de ce forum par les autorités de transition et la communauté internationale, marquant ainsi en quelque sorte l’entrée en scène de l’UPC dans la politique centrafricaine. Depuis, dans la perspective du processus électoral, le mouvement est en mesure de proposer aux futures autorités un projet qui s’intègre parfaitement aux tendances politiques actuelles.
Mais, faire de la politique, c’est aussi envoyer des gestes forts. Ainsi, après l’attaque d’une délégation du mouvement à Bangui fin octobre 2015, dans laquelle Nedjad a perdu la vie, tout le monde redoutait que Darrass n’ordonne des représailles relançant alors une spirale de violence dont le pays n’a pas besoin. En refusant cette option, le général a su prendre ses responsabilités en choisissant de ne pas faire parler les armes. Quelques semaines plus tard, même si les auteurs de cette attaque n’ont jamais été identifiés, Darrass et Patrice Edouard NGaissona, ennemis d’hier, ont signé un pacte de non agression entre les Anti-balakas et l’UPC afin de ne pas faire usage de leurs armes lors du processus électoral. Cet acte inédit est un geste fort qui guide les deux mouvements dans la dynamique de sortie de crise et montre l’exemple à d’autres partis.
Pour l’heure, tout en poursuivant sur la voie d’un dialogue constructif, l’UPC suit avec intérêt les élections. Même si le chemin est encore long, le général Darrass est en train de réussir le repositionnement politique de son mouvement et pourrait s’engager rapidement auprès du futur président notamment sur les questions de sécurité de sa région mais aussi sur la démilitarisation de l’UPC.