Djibouti. © DR
L’état-nation[1] à Djibouti importé de Paris, hérité du colonialisme français, est un prétexte choisi pour se maintenir au pouvoir par une élite tribaliste, sans autre vision ni conviction ou idéologie politique, dans un état sans nation et des nations sans état, pour éliminer les autres composantes du pays. L’état est déjà une greffe forcée du modèle constitutionnel français sur un corps étranger de l’Afrique, musulman, nomade, totalement étranger au monde occidental :
« La greffe ainsi tentée est une greffe forcée. Et l’étude des phénomènes de rejet est particulièrement instructive pour les Africains et pour les Européens : aux Africains, elle permet de mieux saisir la différence de nature entre l’État traditionnel et l’État importé ; aux Européens, elle fait apparaître des aspects de l’État occidental masqués en Occident, éclairant ainsi la nature et la fonction du pouvoir, telles que l’Occident, sans les voir, les conçoit et les vit. »
La problématique de coexistence entre les peuples dans un même pays avec des frontières linguistiques reposant sur des frontières politiques sur un si petit territoire (comme la suisse, la Belgique, le Qatar.) avec deux grandes ethnies les Afars et les Somalis et la communauté Arabe se posent.
Jamais dans l’histoire de notre pays depuis le 27 juin 1977, un gouvernement n’a fait autant de mal à marginaliser, à diviser, à violer, à massacrer, à bloquer tous les Afars, leur territoire qui représente plus de 87 % de l’ensemble du pays. Il y a eu moins des morts durant « la période colonial[2] » que sous « l’indépendance[3] » depuis le 27 juin 1977 et cette hécatombe a touchée exclusivement l’ethnie Afar sous l’œil de la France[4] présente militairement à Djibouti.
Les institutions importées de la France ont fait mal au développement de toute l’Afrique et particulièrement ici à Djibouti : « Le constat est sans appel : la quasi-totalité des Constitutions d’Afrique francophone ressemblent comme deux gouttes d’eau à la Constitution française de 1958. Ainsi, des pans entiers du texte élaboré sous l’autorité de Michel Debré ont traversé la Méditerranée.[5] ».
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[1] De même que le village de Bakerré injustement occupé par les somalis Issas refugiés comme en janvier 1935 mais décimés par une guérilla afar à l’époque. Le cimetière se trouve toujours à Bakeré.
[2] Lire mon prochain ouvrage La France dans le golfe de Tadjoura (1862-1924)
[3] Des morts sous la torture depuis l’indépendance jusqu’aux exécutions sommaires durant la guerre civile que lors du massacre d’Arhiba le 18 décembre 1991
[4] L’opération « Iskoutir » de février 1992, reste un cauchemar pour les Afars car elle a permis à l’armée de reconquérir les territoires Afars du sud-ouest et du nord sur le Frud et d’opérer des massacres des civils.
[5] Libération du 08 avril 2017
« La greffe ainsi tentée est une greffe forcée. Et l’étude des phénomènes de rejet est particulièrement instructive pour les Africains et pour les Européens : aux Africains, elle permet de mieux saisir la différence de nature entre l’État traditionnel et l’État importé ; aux Européens, elle fait apparaître des aspects de l’État occidental masqués en Occident, éclairant ainsi la nature et la fonction du pouvoir, telles que l’Occident, sans les voir, les conçoit et les vit. »
La problématique de coexistence entre les peuples dans un même pays avec des frontières linguistiques reposant sur des frontières politiques sur un si petit territoire (comme la suisse, la Belgique, le Qatar.) avec deux grandes ethnies les Afars et les Somalis et la communauté Arabe se posent.
Jamais dans l’histoire de notre pays depuis le 27 juin 1977, un gouvernement n’a fait autant de mal à marginaliser, à diviser, à violer, à massacrer, à bloquer tous les Afars, leur territoire qui représente plus de 87 % de l’ensemble du pays. Il y a eu moins des morts durant « la période colonial[2] » que sous « l’indépendance[3] » depuis le 27 juin 1977 et cette hécatombe a touchée exclusivement l’ethnie Afar sous l’œil de la France[4] présente militairement à Djibouti.
Les institutions importées de la France ont fait mal au développement de toute l’Afrique et particulièrement ici à Djibouti : « Le constat est sans appel : la quasi-totalité des Constitutions d’Afrique francophone ressemblent comme deux gouttes d’eau à la Constitution française de 1958. Ainsi, des pans entiers du texte élaboré sous l’autorité de Michel Debré ont traversé la Méditerranée.[5] ».
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[1] De même que le village de Bakerré injustement occupé par les somalis Issas refugiés comme en janvier 1935 mais décimés par une guérilla afar à l’époque. Le cimetière se trouve toujours à Bakeré.
[2] Lire mon prochain ouvrage La France dans le golfe de Tadjoura (1862-1924)
[3] Des morts sous la torture depuis l’indépendance jusqu’aux exécutions sommaires durant la guerre civile que lors du massacre d’Arhiba le 18 décembre 1991
[4] L’opération « Iskoutir » de février 1992, reste un cauchemar pour les Afars car elle a permis à l’armée de reconquérir les territoires Afars du sud-ouest et du nord sur le Frud et d’opérer des massacres des civils.
[5] Libération du 08 avril 2017