Dit-on souvent que larmée a pour fonction essentielle la protection de la souveraineté et lintégrité territoriale de lEtat contre les agressions extérieures. Celle ci est placée au cur même de lEtat ; elle est linstitution centrale de lEtat, et sans doute linstitution originaire dans la mesure où une communauté se forme toujours dans la perception dun péril, dune menace extérieure nous dit Jacques CHEVALLIER. Et comme nous le savons tous la seconde fonction de larmée est le maintien et le rétablissement de lordre qui signifie malheureusement au Congo Brazzaville la répression sanglante et meurtrière. Dans les pays dit souvent civilisés larmée est le garant de la légalité républicaine, elle incarne la patrie pendant que chez nous en Afrique, elle est là juste pour défendre le pouvoir du chef suprême des armées. Aussi aujourdhui sans reformes de structures, les revenus de notre pays ne cessent daugmenter grâce à la hausse spectaculaire des cours du pétrole pendant que nous assistons à laggravation de la misère et de la précarité des pans entiers de la population. Le marasme des forces armées Congolaise ne reflète que linorganisation et lincapacité de nos élites politiques qui par la mauvaise foi, la cupidité et la haine du peuple ont choisi de paralyser notre pays en divisant larmée par le tribalisme, le favoritisme et le clientélisme au lieu de favoriser lunité, le mérite et la discipline au sein de cette institution qui est le creuset même de lunité et du patriotisme. En regardant les choses avec un peu de bon sens on constaterait que la particularité de larmée est organique et structurelle dans la mesure où le combat qui est le motif premier du militaire exige une organisation particulière, monolithique, basée sur la hiérarchie, la discipline, lunité et luniformité. Cette spécificité militaire se traduit par la référence à certaines valeurs : léthique militaire qui est fondée sur deux principes : la discipline et le don de soi assortie de lexaltation des valeurs sociopolitique (patriotisme & nationalisme) et corporatives (fraternité, solidarité) souligne A. COLIN. Or les forces armées Congolaises depuis ladoption du pluripartisme a perdu tous les repères qui font une armée digne. Comme la plupart des armées de lAfrique Francophone, les forces armées Congolaises sont issues des traditions militaires françaises ; après lindépendance du Congo le 15 aôut1960 larmée congolaise est la seule structure hiérarchisée du pays, elle se distingue par lordre, la discipline et le travail ; et à partir de 1969 tous les chefs dEtat se sont appuyées sur elle pour se maintenir au pouvoir. Pour mon ami Blondin MABOKO MANGUEL larmée constitue une institution dordre universelle. Larmée constitue dabord un ordre avec ses rites, uniformes, drapeaux, chants, et codes. Elle apparaît comme un conservatoire de certaines valeurs fondamentales, honneur, discipline, esprit de sacrifice. Larmée est lémanation la plus pure de la patrie. Son armature est un élément de force morale, dordre, de discipline et dabnégation qui est à la base de toute collectivité indépendante. Larmée constitue une force de maintien de lordre. En cas dimpuissance du pouvoir, elle rétablit lordre. Larmée a le droit de semparer du pouvoir, de rétablir lordre et de relancer la machine économique avec le devoir de rétrocéder ensuite le pouvoir au civil une fois les équilibres retrouvés, cas du Mali ou Niger dans les années quatre vingt dix du vingtième siècle.. Larmée constitue un instrument de la politique extérieure, tant sur le plan de la défense que déventuelles actions préventives. La puissance dune armée dépend de la qualité de larmement, à cela sajoute la qualité de lencadrement et de linstruction. Les Etats considèrent leurs industries darmement comme un facteur essentiel dindépendance nationale ; car leurs produits satisfont dabord les besoins nationaux de défenses. Dans la logique occidentale comme le dit si bien mon ami JP MAKHOKHO SHEREDAN. En regardant du coté des Etats-Unis dAmérique on se rend compte par la politique Américaine de la commande publique, lEtat est le principal acheteur des produits issus des industries militaires et cest lui qui donne lautorisation dexporter ces biens. Au Congo Brazzaville, lEtat peut relancer lindustrie textile en commençant par habiller les forces armées Congolaises par le biais de la commande publique créant ainsi du pouvoir dachat et des emplois. Lexportation facteur déconomie déchelle, deffet dapprentissage, de réduction de coûts unitaires et des indicateurs de compétitivité favorise la survie des industries darmement, subventionnant ainsi une partie dindépendance. Si Aux Etats-Unis dAmérique, lindustrie de défense fortement subventionnée sur fonds publics est un instrument de politique extérieure en permettant le contrôle de la défense des Etats clients et exerce le rôle du gendarme de lordre mondial. Pour les autres pays lexportation est elle-même une indépendance économique ; même si elle offre loccasion des relations industrielles, commerciales et stratégiques avec les principales puissances de ce monde. Notre armée ne fabrique même pas les armes quelle utilise confirmant de la sorte que le Congo dit Brazzaville même dans le domaine de la défense nationale demeure une colonie qui continue de dépendre de lextérieur cinquante après son accession à la souveraineté. Même si cette vaillante armée a soutenu les régimes militaro dictatoriaux pendant toute la période du monopartisme. Nous disons même que larmée a été au pouvoir (Commandant Marien NGOUABI, général Jacques Joachim YHOMBI OPANGO et général Denis SASSOU NGUESSO et lexpérience du comité militaire du parti) illustre bien ce propos. Elle a souvent renforcé la tyrannie de ces régimes. Bien quelle soit officiellement apolitique, au Congo dit Brazzaville larmée nest pas à lécart de la politique, puisquelle est au pouvoir, notons quil y a au moins quatre généraux dans le gouvernement de la république. A ce niveau nous soulignons quau Congo Brazzaville larmée nest pas assujettie ou placée sous les ordres dun pouvoir civil ; même si certains nous disent que Larmée placée sous les ordres dun pouvoir civil est normalement assujettie, politiquement et juridiquement. Ici encore le pouvoir nest pas civil, il reste militaire malgré la mise à disponibilité du général darmée Denis SASSOU NGUESSO qui préside aux destinées de notre pays. Son rôle se développe avec la montée des tensions politiques et des antagonismes sociaux qui contredisent même les valeurs auxquelles elle est attachée et rendent lobéissance aléatoire : elle va être poussée, en fonction de sa propre logique, à réagir devant ce quelle considère comme une menace. Cela veut dire quelle nintervienne pas toujours dans le sens de la conservation sociale et du maintien ou de la restauration de lordre menacé (événement de janvier1992). Etant convaincu quavec un peu de discipline, dordre et damour de la patrie nous avons les potentialités et les capacités de favoriser la rédemption de notre pays, et pour le faire il faut reconstruire notre armée sur la base de léthique militaire. Ainsi larmée dans notre pays peut et se doit de contribuer à la reconquête de larrière pays et à lamélioration de la qualité de vie des ruraux. Dans un pays comme la France larmée participe à léconomie et aux Etats-Unis cest elle qui est à la pointe des performances technologiques qui font la fierté de loccident. Notre ami Rufin Médard pense quau stade actuel le Congo Brazzaville na pas besoin dune armée puisque celle-ci ne produit même pas ses équipements, elle dépend de limportation du matériel venu de létranger, il faut dans ce cas redéployer vers la police ou la douane. Par contre nous pensions Patrick Yanisse président du Mouvement Africain de la renaissance démocratique institutionnalisée (MARDI) et moi-même quil faut rebâtir notre armée en sappuyant sur léthique militaire et non sur le tribalisme, le clientélisme et le favoritisme. Nous pensons quil est temps de restructurer larmée afin quelle sinscrive dans la démocratie et quelle réponde aux besoins du peuple et du pays. Larmée doit être le creuset de lunité nationale, elle doit être républicaine et le recrutement doit être transparent, national et équilibré. Larmée est le reflet de la Nation, le désordre, le marasme et laffaissement de nos institutions se ressentent par la démoralisation, lindiscipline et la confusion. Ainsi si nous voulons rebâtir lEtat sur des bases, valeurs saines, dignes et authentiques, nous devons commencer par larmée car comme le dit léminent penseur C. SCHMITT "larmée est placée au cur même de lEtat, cest linstitution centrale de lEtat, et sans doute linstitution originaire, dans la mesure où une communauté se forme à partir de la perception dun péril, dune menace extérieure". Rufin Médard souligne que "les pays Africains ne connaissent pas des conflits interétatiques et il y a des accords de non agressions en dehors du désordre Rwandais au Congo Démocratique" qui relève de la convoitise des ressources naturelles de ce pays par les maîtres réels de lAfrique qui ne sont que ceux qui gèrent, dictent et commandent aux destinée du globe. Voilà pourquoi justifie til que lAfrique na pas besoin darmée puisquaucune agression ne viendrait dun pays voisin ; par contre il nous faut une police pour maintenir lordre intérieur soutient il. Sans remettre en cause sa vision, nous pensons que nous avons besoin dune armée digne, disciplinée et organisée capable de sinvestir pour le pays dans les domaines vitaux en temps de paix ! Cependant nous ne la souhaitons pas pléthorique, mais plutôt efficace et dynamique dans ses missions. Ayant recouvré la paix, il est normal que les forces armées Congolaises se mettent au service du développement économique et social de la patrie en leur confiant des tâches dutilité publique, compte tenu de leur équipement et dune main duvre sélectionnée parmi les troupes réduiraient à fortiori les coûts de productions des travaux. Lhistoire nous enseigne que lidée demployer larmée à des tâches ne relevant pas de sa mission principale ne date pas daujourdhui ; le président Abdoulaye WADE du Sénégal tout comme léminent économiste Camerounais Pierre MOUANDJO B LEWIS soulignent que larmée Romaine au fur et à mesure de son avancée construisaient routes et ponts. Tout comme MABOKO MANGUEL chercheur et libre penseur Congolais soutient que le maréchal LYAUTEY en envisageant lélargissement du champ de laction militaire dans le rôle social de lofficier favorisa laménagement des infrastructures terrestres et fluviales en construisant cantonnement militaire, bâtiment administratifs, digues et ponts par le génie militaire en Afrique. Cinquante ans après lindépendance notre pays le Congo dit Brazzaville perpétue léconomie de rente, donc accentuant la monoproduction au lieu de se lancer et dapprofondir par la diversification du tissu économique notre indépendance en vue de nous libérer des liens coloniaux qui nous maintiennent dans la misère et la domination. Dans la phase actuelle, il y a lieu de lutter, dapprofondir et de parvenir à la libération nationale de chaque pays dAfrique au sud du Sahara. La fonction économique de larmée serait caractérisée par le recours de celles-ci pour remplir des tâches extramilitaires apportant ainsi leurs concours au procès de développement patriotique dans divers domaines tels que la construction des routes, ponts, des logements sociaux, lagriculture, la lutte contre les fléaux naturels, laménagement des digues, les forages, des puits dans le cadre de lhydraulique villageoise, lhygiène la santé, ou lenseignement, campagne de vaccination dans le Congo profond et où règne linsécurité. Le chargé de lenvironnement du club prospectives et alternatives Hervé Arial LOZAIRE fait remarqué que toutes ces activités saccommodent bien de nombreuses compétences et de la grande disponibilité des forces armées Congolaises en temps de paix ; ainsi lui et moi militions pour linstallation des armées dans les campagnes où celles-ci doivent être cantonnées afin que lagriculture, les bâtiments travaux publics tout comme les autres domaines économiques puissent bénéficier du savoir faire et de la dextérité militaires. Nous sommes parmi ceux qui souhaitent que les hommes en arme soient cantonnés dans les zones rurales et stratégiques afin que lagriculture et certains secteurs jouissent de labondante main duvre militaires parce que les récoltes et constructions réduiront les coûts élevés du train de vie de la troupe. Dailleurs quand on se promène dans Brazzaville, Dolisie, Ouesso, Nkayi ou Pointe noire on voit encore les cantonnements militaires édifiés à lépoque coloniale par le génie militaire. Il serait même nécessaire que soit aménagé des espaces pour le sport afin de permettre à la troupe de sadonner aux sports tout en préparant les compétitions sportives militaires entre toutes nos régions rappelons quinter club une équipe militaire avec un palmarès ; larmée doit être le creuset où se forme lélite sportive du pays. Larmée doit sinstaller dans les campagnes au lieu de trainer dans les villes à longueur de journée dans loisiveté ou en perdant le temps devant COGELO (PMU). La fonction de développement permettrait lintégration de celles-ci au sein de la population au point que lEtat lui confierait le rôle de formateur et dencadreur de la jeunesse dans des domaines comme lagriculture, la construction des édifices publics et la formation civique etc. En dehors des armes, les militaires bien instruits, formés et éduqués pourraient prendre la craie, le stylo ou la seringue pour contribuer au rayonnement social et intellectuel dans les zones enclavées en milieu rural. Etant le principal instrument de lEtat, il assurerait le rôle de lEtat. La contribution militaire aurait ses limites dans le développement mais en cette phase de la vie nationale, il est impératif de restructurer larmée et de redorer son blason. Le haut commandement militaire se doit de proposer au fier et courageux peuple Congolais une réflexion sur les sujets tels que : lidéologie militaire, lintégration nationale et le sens de lhonneur, tout en mettant en uvre une politique de modernisation et de lamélioration de la condition militaire sans omettre de redéfinir les rapports civil militaire. Depuis une décennie et demie, cest le caractère pervers qui a miné larmée et explique ce désordre daujourdhui. Cependant le temps joue et nous enseigne que larmée peut constituer un outil idéal en tant que facteur de stabilité, dintégration et de développement, si le chef de lEtat, en tant que chef suprême des forces armées Congolaises sengage dans cette logique de restructuration profonde qui passe par le refondation de larmée. Si larmée est linstitution centrale de lEtat et quelle soit dans un marasme profond, cela prouve que notre Etat est en déliquescence ainsi seul le président peut et doit avec lappui du peuple impulser la restructuration de lEtat en réhabilitant larmée et comme me le dit souvent mon ami MANGUEL MABOKO Blondin avant de donner la liberté au peuple il faut lui garantir son existence souligne BLUM Léon. Nous disons avec beaucoup de conviction que larmée est dans certains cas un facteur de modernisation politique et dadaptation sociale permettant de surmonter certains obstacles structurels. En cette période de désordre, larmée peut jouer un rôle historique en se ressaisissant. Nous Sommes le Congo Cessons d'Avoir Peur Pour Construire un Etat de Droit http://www.mampouya.com/ Pour Résilier ou Recevoir nos infos Ecrivez à patrickeric@sfr.fr
AFRIQUE
LES FORCES ARMEES ET LE DEVELOPPEMENT
Alwihda Info | Par Djamil Ahmat - 13 Février 2013
Ange Marie MALANDA, économiste, juriste
Secrétaire général du Club Prospectives et Alternatives (CPA)
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