ouvrait largement l’accès de la fonction publique aux indigènes.
Ces réformes démocratiques n’ont pas détourné les leaders africains de l’aspiration à l’indépendance. Les deux grandes formations politiques, le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) de'Houphouët Boigny et le Parti du Regroupement Africain (PRA) du Sénégalais Léopold Senghor la réclament avec insistance dès 1957, le premier concevant l'association avec la France dans un statut prévu par l'article 88 de la Constitution. Il ne faudra que deux ans pour que vole en éclats le bel édifice communautaire. Les premiers à réclamer leur indépendance sans rupture avec la Communauté seront le Sénégal et le Soudan de Modibo Keita fusionnés en janvier 1959 en une République du Mali. Sous l'influence de Michel Debré le Général De Gaule finit par accepter d'adapter la Communauté plutôt que de la voir dissoudre. Les autres Etats réclamant l'un après l'autre l'indépendance dans les mêmes conditions, la Loi constitutionnelle du 4 juin 1960 ajoute à l'article 86 un alinéa prévoyant que tout membre peut, "par voie d'accords, devenir indépendant, sans cesser de ce fait d'appartenir à la Communauté". Tous, exceptée la Guinée, vont choisir de rester dans la Communauté, Ces Etats vont signer avec la France des accords bilatéraux de coopération et devenir membres de l'ONU. En 1961, les institutions communautaires disparaissent.
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1Jean-Louis Miège, Expansion européenne et décolonisation de 1870 à nos jours, Presse universitaire de France 1973, p.310