Le jeudi 21 Août, le Premier Ministre Payimi Kalzeubet Deubet a annoncé la fermeture de la frontière du Tchad avec celle du Nigeria. Une décision qui, selon lui, est prise dans le but de préserver la santé des tchadiens, face à la propagation de la fièvre Ebola qui ravage l’Afrique de l’Ouest. La frontière du lac-Tchad est le seul chemin d’importation des produits du Nigeria après la fermeture de celle du Nigéria/Cameroun, qui servait de trafic pour les commerçants tchadiens. Le Cameroun a pris cette décision, pour les mêmes motifs. Le Tchad qui importe plus de 22% de ces produits de première nécessité de Nigeria, se trouve dans l’impasse. Les prix commencent à atteindre le paroxysme sur les marchés. Cette mesure vient de fragiliser le commerce tchadien, déjà affaibli par le phénomène de la cherté de vie. « Nous avons décidé de fermer notre frontière avec le Nigeria au niveau du lac Tchad, cette région était devenue la seule porte d’entrée du Nigeria et donc exposée à la fièvre d’Ebola qui est à nos portes… », a déclaré le Premier, Ministre. Pourtant, cette mesure mérite réflexion approfondie, surtout sur le plan économique.
Nul ne peut nier que le Tchad, pays hyper enclavé, dépend toujours de ses voisins. A cet effet, Cette décision a de répercussions négatives sur Les échanges économiques et commerciales entre le Tchad et Nigeria. Les commerçants ont une fois de plus, une raison irréfutable pour faire gémir les ménages avec la fermeture des frontières. Faisant face aux attaques de Boko Haram, le Cameroun a hermétiquement fermé sa frontière. Cette situation entraîne une chute sur les activités économiques et joue sur la condition de vie de la population tchadienne. Les prix des produits sur les marchés ne cessent de grimper de jour en jour, à tel point que les tchadiens vulnérables ne peuvent manger à leur faim et prendre en charge leur famille.
« La décision de fermer les frontières est nécessaire car il s’agit de notre sécurité. Mais elle a des conséquences graves sur notre train de vie », se lamente un citoyen. « Les commerçants augmentent tout sur les marchés et avec notre maigre salaire nous ne savons quoi faire pour subvenir à nos besoins, c’est dure », se plaint Marc, chef de famille. « Cette décision est prise sans mesure de prévention donc cela ne nous arrange pas vraiment, si bien que c’est pour notre santé et notre sécurité », se lamente un autre citoyen.