Les deux Soudans n’ont jamais semblé aussi proches d’une nouvelle guerre, alors que d’intenses combats se poursuivaient à leur frontière commune sur fond de déclarations bellicistes dans les deux capitales. Le ministre soudanais des Affaires étrangères a admis mercredi que l’armée sud-soudanaise s’était emparée de Heglig, zone pétrolière revendiquée par les deux pays, et estimé que cette incursion en profondeur sur le territoire soudanais était la plus grave depuis la sécession du Soudan du Sud, en juillet 2011. Le Sud soudanais a pour sa part reconnu l’occupation militaire de Heglig et pose ses conditions pour un retrait négocié. Cette annexion territoriale par l’armée sud soudanaise est une stratégie lui permettant de discuter en position de force sur la région d’Abeye dont la revendication est contestée par le Soudan du nord. « nous sommes prêts à retirer notre armée de Heglig à condition que le Soudan du nord retire ses forces de la région de Abeye, ont averti, jeudi, les responsables sud soudanais.