Selon le chef du gouvernement libyen, son pays entend reconquérir la place qui est la sienne dans le concert des nations. "Le Tchad et la Libye sont appelés à renforcer leurs relations historiques. Nous souhaitons le meilleur à nos deux peuples respectifs", a-t-il ajouté.
Le communiqué conjoint qui a sanctionné la visite de M. Ali Zeidan, une première depuis la chute du régime Kadhafi, confirme cette nouvelle ère de coopération annoncée.
En matière de sécurité, le Tchad et la Libye ont décidé d'une surveillance plus efficace de leurs frontières communes, selon le texte. Dans ce cadre, ils ont adopté plusieurs mesures: constitution d'une commission mixte de sécurité qui tiendra des réunions périodiques et adoptera un plan relatif à la coopération sécuritaire pour le contrôle des frontières; création des points de contact directs entre les responsables de sécurité aux frontières et mise sur pied d'un mécanisme de concertation et d'échange des informations.
A cet effet, les autorités tchadiennes et libyennes ont décidé de s'inspirer des expériences du Tchad et du Soudan dans les domaines du contrôle frontalier et d'oeuvrer pour la conclusion d'un accord quadripartite sur la sécurité transfrontalière entre le Tchad, la Libye, le Niger et le Soudan.
Les deux parties ont affirmé la nécessité de renforcer leurs capacités et d'améliorer leurs compétences en vue de faire face aux multiples dangers: le terrorisme, l'immigration clandestine, les trafics d'armes et des stupéfiants et les actes criminels qui menacent la sécurité dans ces deux pays et au Sahel en général, précise le communiqué conjoint.
En matière économique et commerciale, le Premier ministre libyen et son hôte, Emmanuel Nadingar, ont convenu de réviser tous les accords entre leurs pays et d'envisager des solutions pour surmonter les obstacles éventuels afin d'adapter ces accords à la nouvelle dynamique qu'ils veulent impulser à leur coopération bilatérale.
Par ailleurs, le Tchad et la Libye ont convenu d'élargir les investissements qui peuvent bénéficier à leurs économies respectives. Ils ont exprimé leur volonté d'intensifier leurs échanges et les visites, d'améliorer les transports entre eux et de renforcer de la coopération commerciale par la mise à disposition des ports libyens des marchandises à destination du Tchad, un pays enclavé.
Dans le domaine politique, N'Djaména et Tripoli ont réaffirmé la nécessité de coordonner leurs positions concernant les questions d'intérêt commun au niveau régional et international. Ils ont particulièrement mis un accent particulier sur la réactivation de la Cen-Sad, la Communauté des Etats sahelo- sahariens, créée en février 1998 dans la capitale libyenne.
Depuis la mort de Kadhafi, son fondateur et principal bailleur de fonds, l'organisation sahélo-saharienne dépérissait. Le sommet prévu en février 2013 dans la capitale tchadienne, vise ainsi à la ressusciter.
"La Libye nouvelle sera membre actif de la Cen-Sad, a promis son Premier ministre. Nous déployons des efforts pour que les autres pays membres de l'organisation sous-régionale gagnent notre confiance".
Sur la crise au Nord Mali, les chefs des gouvernements tchadien et libyen ont appelé les Maliens à la cohérence face au péril que vit leur pays. MM. Emmanuel Nadingar et Ali Zeidan ont exprimé leur souhait de voir la communauté internationale s'accorder rapidement sur une démarche commune en vue de mettre un terme à la partition du Mali et aux souffrances de son peuple.
Au cours de son séjour à N'Djaména, le Premier ministre libyen et sa délégation ont également rencontré les corps diplomatiques africains représentés au Tchad et leur ont fait part de la vision de la Libye nouvelle, de ses relations avec les autres Etats du continent, en particulier ses voisins (Algérie, Mali, Mali, Tunisie et Tchad), conclut le communiqué conjoint. Xinhua