N'DJAMENA (Alwihda Info) - Chose surprenante, pour sa toute première sortie officielle en dehors de son pays, le chef du gouvernement égyptien Ibrahim Mahlab -à la tête d'une importante délégation- a choisi le Tchad et la Présidence ne manque pas de s'en réjouïr. Rien d'hasardeux car l'Egypte compte sans doute sur le rôle diplomatique imposant du Tchad qui est également membre du conseil de sécurité de l'ONU.
Les termes employés sont forts ; « La mise à l’écart de l’Egypte est une injustice qui mérite d’être réparée », a affirmé aujourd'hui le Président tchadien qui recevait pendant trois quart d'heure une délégation égyptienne conduite par son chef du gouvernement. Idriss Déby entend apporter le soutien du Tchad à l'Egypte afin qu'elle réintègre les instances africaines dont elle est exclue. S'agit-il de propos purement diplomatiques ou bien l'Egypte vient-elle d'obtenir le soutien de celui qu'on considère comme le nouveau poids lourd de l'Afrique centrale ?
En juillet 2013, l'armée égyptienne renversait le président Mohamed Morsi, islamiste modéré, membre des frères musulmans et démocratiquement élu au suffrage universel directe. Immédiatement, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) suspendait la participation de l'Egypte des activités du bloc après le renversement du président égyptien, Mohamed Morsi. Alors que les médias égyptiens accusent l'Union Africaine d'être corrompue, un haut responsable de l'organisation a affirmé dimanche dernier que la candidature du marechal Alsissi est inacceptable car il dirigeait l'armée au moment du renversement du premier président démocratiquement élu et il est hors de question de récompenser un putschiste.
Aujourd'hui, le Tchad a qualifié "d'injustice" la censure de l'Egypte par l'Union Africaine suite au coup d'Etat militaire et remet ainsi en cause les décisions et le fonctionnement de l'organisation dont-il est membre. La réaction du Tchad "par la voix la plus autorisée, qu’est celle du Président de la République" vient conforter les propos de Jean Ping qui critique une organisation qui n'existe que de nom, celle-ci même qu'il a eu l'honneur de diriger auparavant.
Depuis le 3 juillet, on dénombre plus de 1400 tués, 23000 détenus et 20000 blessés. Dernièrement, près de 550 personnes dont des jeunes ont été condamnés à mort, sous le silence de la communauté internationale et des pays africains.
La Turquie est l'un des rares pays a avoir clairement dénoncé ce coup de force en refusant de recevoir une délégation égyptienne similaire à celle qui vient d'arriver au Tchad et en refusant de reconnaitre la légitimité du gouvernement mis en place par les militaires. Il est très peu probable que le Tchad aurait eu le courage de dire "non" à l'Egypte car ses prises de positions sont toujours confuses.
De plus, c'est un manque de respect et de considération de l'Egypte vis-a-vis du Tchad d'arracher son soutient en justifiant une coopération sud-sud "dynamique" par la présence de l’entreprise égyptienne Arab contractors et sa participation positive à l’œuvre de développement national par la construction de routes et d’autres infrastructures d’intérêt national. Dans le sens contraire, c'est également « un manque de respect du Tchad envers le peuple égyptien opprimé compte-tenu du nombre de victimes de la répression d'Al-Sissi », souligne Ferdinand, un fonctionnaire tchadien. Et d'ajouter que « logiquement, le Tchad qui se dit à l'ère de la renaissance ne doit pas soutenir le putsch en Egypte, de même qu'il n'a pas reconnu officiellement l'ex-Président centrafricain Michel Djotodia. »
Pour Yezid Sayigh, grand spécialiste du Moyen-Orient au Carnegie Middle East Center, à Beyrouth : « C’est une erreur grave de soutenir les militaires à ce stade d’une transition démocratique ; il est facile de pousser un soldat à sortir de sa caserne, mais l’y faire retourner est une autre histoire ».
Les termes employés sont forts ; « La mise à l’écart de l’Egypte est une injustice qui mérite d’être réparée », a affirmé aujourd'hui le Président tchadien qui recevait pendant trois quart d'heure une délégation égyptienne conduite par son chef du gouvernement. Idriss Déby entend apporter le soutien du Tchad à l'Egypte afin qu'elle réintègre les instances africaines dont elle est exclue. S'agit-il de propos purement diplomatiques ou bien l'Egypte vient-elle d'obtenir le soutien de celui qu'on considère comme le nouveau poids lourd de l'Afrique centrale ?
« Il est hors de question de récompenser un putschiste »
En juillet 2013, l'armée égyptienne renversait le président Mohamed Morsi, islamiste modéré, membre des frères musulmans et démocratiquement élu au suffrage universel directe. Immédiatement, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) suspendait la participation de l'Egypte des activités du bloc après le renversement du président égyptien, Mohamed Morsi. Alors que les médias égyptiens accusent l'Union Africaine d'être corrompue, un haut responsable de l'organisation a affirmé dimanche dernier que la candidature du marechal Alsissi est inacceptable car il dirigeait l'armée au moment du renversement du premier président démocratiquement élu et il est hors de question de récompenser un putschiste.
Aujourd'hui, le Tchad a qualifié "d'injustice" la censure de l'Egypte par l'Union Africaine suite au coup d'Etat militaire et remet ainsi en cause les décisions et le fonctionnement de l'organisation dont-il est membre. La réaction du Tchad "par la voix la plus autorisée, qu’est celle du Président de la République" vient conforter les propos de Jean Ping qui critique une organisation qui n'existe que de nom, celle-ci même qu'il a eu l'honneur de diriger auparavant.
Depuis le 3 juillet, on dénombre plus de 1400 tués, 23000 détenus et 20000 blessés. Dernièrement, près de 550 personnes dont des jeunes ont été condamnés à mort, sous le silence de la communauté internationale et des pays africains.
La Turquie est l'un des rares pays a avoir clairement dénoncé ce coup de force en refusant de recevoir une délégation égyptienne similaire à celle qui vient d'arriver au Tchad et en refusant de reconnaitre la légitimité du gouvernement mis en place par les militaires. Il est très peu probable que le Tchad aurait eu le courage de dire "non" à l'Egypte car ses prises de positions sont toujours confuses.
De plus, c'est un manque de respect et de considération de l'Egypte vis-a-vis du Tchad d'arracher son soutient en justifiant une coopération sud-sud "dynamique" par la présence de l’entreprise égyptienne Arab contractors et sa participation positive à l’œuvre de développement national par la construction de routes et d’autres infrastructures d’intérêt national. Dans le sens contraire, c'est également « un manque de respect du Tchad envers le peuple égyptien opprimé compte-tenu du nombre de victimes de la répression d'Al-Sissi », souligne Ferdinand, un fonctionnaire tchadien. Et d'ajouter que « logiquement, le Tchad qui se dit à l'ère de la renaissance ne doit pas soutenir le putsch en Egypte, de même qu'il n'a pas reconnu officiellement l'ex-Président centrafricain Michel Djotodia. »
Pour Yezid Sayigh, grand spécialiste du Moyen-Orient au Carnegie Middle East Center, à Beyrouth : « C’est une erreur grave de soutenir les militaires à ce stade d’une transition démocratique ; il est facile de pousser un soldat à sortir de sa caserne, mais l’y faire retourner est une autre histoire ».
Mouna Oumar, envoyé spécial du gouvernement égyptien auprès des pays africains.
"Le Tchad dit comprendre le coup d'état"
Ce n'est pas la première fois que le Tchad affiche son soutient au nouveau pouvoir. En effet, peu après le coup d'Etat, le gouvernement égyptien a dépêché Mouna Oumar en tant qu'envoyé spécial auprès des pays d'Afrique noir afin d'expliquer les raisons du putsch en Egypte. "Le Tchad comprend le coup d'état", lui ont affirmé les autorités tchadiennes lors de son déplacement à N'Djamena. Ainsi, Le Tchad, mais aussi l'Ouganda, Djibouti, l'Ethiopie ou encore le Sud Soudan -de manière informelle- ont exprimé leur soutien au démantèlement du régime de Morsi tandis que ceux qui s'y sont opposés ont été taxés de soutiens aux "islamistes", à l'exemple de l'Afrique du Sud.
« On ne peut pas accepter de voir mettre un président élu mis comme un animal dans une cellule, et tuer des gens comme on le voit en Egypte », a déclaré Hissene Maky, le directeur du centre de recherches africaines.
« Ces derniers jours, la presse égyptienne contrôlée par le pouvoir militaire en Egypte se déchaîne contre l'union africaine et ses dirigeants qu'elle accuse de corrompus », accuse pour sa part Adil Abou, journaliste tchadien.
« On ne peut pas accepter de voir mettre un président élu mis comme un animal dans une cellule, et tuer des gens comme on le voit en Egypte », a déclaré Hissene Maky, le directeur du centre de recherches africaines.
« Ces derniers jours, la presse égyptienne contrôlée par le pouvoir militaire en Egypte se déchaîne contre l'union africaine et ses dirigeants qu'elle accuse de corrompus », accuse pour sa part Adil Abou, journaliste tchadien.
Ce que gagne le Tchad pour son soutient à l'Egypte
Les deux pays ont signé, à N’Djaména un protocole d’accord dans le domaine de l’agriculture et plus particulièrement celui de l’irrigation. Le Tchad souhaite ainsi profiter de la riche expérience de l’Egypte pour renforcer sa culture de contre-saison, souligne la Présidence de la République.
Sur le plan sécuritaire, le Tchad et l'Egypte ont une politique en commun qui est la lutte contre le terrorisme ainsi que le risque libyen. En effet, l'Egypte fait face à un afflux d'armes de guerre en provenance de Libye tandis que le Tchad craint une invasion terroriste de ce même pays. On parle même d'une Armée Egyptienne Libre à l'exemple de la rébellion syrienne. Ce qui peut expliquer une coopération accrue des services de renseignements tchadiens et égyptiens.